#13

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Ken

Alors que nous parlons avec enthousiaste, Victoria sort son téléphone et lit un message, un malaise se peint sur son visage, elle range rapidement son téléphone et me lance un regard, que j'évite afin qu'elle ne remarque pas mon trouble. Puis un sourire hypocrite s'affiche sur ses lèvres mais je sens qu'elle est ailleurs. J'essaye d'oublier cet attitude bizarre, mettant ça sur le compte de la fatigue et tente de reprendre le fil de la conversation. J'essaye de lui lancer des sourires pour la rassurer et voir si son malaise s'est dissipé. Mais je sens qu'elle m'évite. Nous sommes installés l'un en face de l'autre, la table nous séparant et je ne pense pas être parano quand j'affirme qu'elle évite totalement mon regard. Je sens mon coeur s'accélérer. Et si c'était un mec qui lui a envoyé un message, ... Ou un ex. Elle m'avait raconté qu'elle n'a eu qu'une seule vrai histoire, sans beaucoup de détails, c'est peut être lui ... Je sens la jalousie envahir mes veines. Je commence à imaginer des dizaines d'hypothèses, simplement avec sa réaction envers un message, et aucune ne me plait. J'inspire un grand coup et tente de me calmer :

« Je vais faire une sieste. » je dis en quittant ma place pour rejoindre les couchettes situées au fond du bus. Je regarde l'heure sur mon téléphone : 9 h 48. J'ai le temps de faire un petit somme, pour me reposer et surtout pour éviter de me faire des films. Je m'installe dans une couchette et tente de trouver le sommeil. Mais mon cerveau tourne à mille à l'heure, ma parano est de 12 sur l'échelle de la parano et j'imagine tout pleins de scénarios tous plus farfelus les uns que les autres. soit pour tenter de me rassurer soit les plus sordide à cause de ma jalousie maladive. Je me tourne et me retourne dans ma couchette alors que les autres, un peu plus loin, ris et parlent avec animation. Et si c'était un de mes potes ? Je vois bien que Doums l'adore, ils l'adorent tous d'ailleurs, est-ce-qu'un de mes potes seraient capable de me faire un coup pareil ? Je secoue la tête, c'est impossible. Je deviens taré. J'essaye de penser à autre chose, et le peu d'heures que j'ai dormis à cause de l'excitation de ce soir me permet de trouver le sommeil après quelques minutes encore un peu agitées.

« Ken ? » la voix douce de Victoria me parvient aux oreilles, mais je décide de l'ignorer, je suis trop bien allongé, au chaud, sous la couette. En plus, j'ai l'impression d'être bercé grâce au moteur situé par très loin en dessous de ma couchette.

« Ken ? » sa voix se fait un peu plus forte, sans pour autant être agressive ou agacée. J'ouvre péniblement un oeil tandis qu'elle commence à me caresser la joue. Je lui lance un petit sourire qu'elle me rend :

« On arrive dans 10 minutes. Je t'ai servis un café. »

« Merci » elle m'embrasse sur le front et commence à partir mais je l'attrape par le bras d'un geste vif, en faisant attention à ne pas lui faire mal.

« Tout va bien Princesse ? » Même si ça ne fait que quelques semaines que nous sommes ensemble, je l'ai beaucoup observé, et j'arrive à déchiffrée quasiment toutes ses émotions grâce à son visage trop expressif. La commissure de ses lèvres se relève instantanément quand quelque chose la fait rire, même si à ce moment là, elle fait la tête. Elle hausse son sourcil gauche quand elle trouve quelque chose bizarre, et elle se mord la lèvre inférieur quand elle essaye de cacher quelque chose et, lorsqu'elle est mal à l'aise, elle se mord la même lèvre en se frottant la nuque.

J'espère un signe réconfortant dans son attitude mais c'est tout le contraire : elle se mord la lèvre et baisse les yeux, puis, sa main gauche vient frotter sa nuque avant qu'elle ne me réponde :

« Non rien, la fatigue. » C'est à mon tour de baisser les yeux, il n'y a pas de doute, elle me ment.

« Tu sais, avec ce soir je suis un peu stressé. » je relève la tête et voit une pointe d'angoisse dans ses yeux, elle a l'air vraiment sincère là. Je ne sais pas quoi penser. Il y a encore trois mois je ne la connaissais pas, qui je suis pour me déclarer connaisseur de ses réactions ?

Danse pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant