#10

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Victoria

J'ouvre les yeux subitement et je tombe nez à nez avec Ken, appuyé sur son coude et son autre main caressant doucement mon ventre.

« Tu es vraiment mon exception, tu sais ? » il me chuchote ces mots tendres avec pourtant un regard sombre. Je ne sais pas quelle heure il est, je ne sais pas depuis combien de temps il m'observe, je ne sais pas non plus combien de temps j'ai dormi, mais là, dans ses bras, je m'en fou. Je ne sais pas quoi répondre à cet belle déclaration, simple mais je la sais sincère. Et il semble qu'il n'attende pas vraiment de réponse car il poursuit :

« Tu es à moi maintenant - il m'embrasse doucement le front - à moi » cet excès de possessivité soudain fait bizarrement éclater un désir profond en moi. J'en rêve, j'en crève d'être à lui. Ou plutôt qu'il tienne à moi comme je commence à le faire. Notre histoire est rapide mais intense, notre attirance me consume, mon désir de le connaître, d'être avec lui, à lui me fait oublier tout les aprioris que j'avais. Son côté « mauvais garçon » qui ressort avec ce genre de paroles et la façon de me faire l'amour contraste avec sa simplicité et son humour quand on est ensemble. Ce mystère m'attire et attise ma curiosité. Avec mon histoire précédente, je n'ai pas connu cela, alors qu'avec Ken je me sens belle, je me sens forte et je me sens désirée, ce qui finalement est plutôt déstabilisant quand je repense aux avertissements de faire attention à lui.

« Quelle heure est-il ? »

« Cinq heures du matin, tu travaille aujourd'hui ? »

« Oui, mon premier cours est à 10 heures. »

Il pose délicatement ses lèvres sur les miennes pour m'offrir un tendre baiser.

« Il nous reste donc au moins quatre bonnes heures ... » le sous entendu me fait rire mais il prend la parole avant le temps que je n'ai le temps de le faire :

« Oublie tes pensées salaces, Princesse, si nous allions prendre un bain ? »

« Et c'est moi qui est des pensées salaces » dis-je en riant.

« Je vais faire couler le bain. »

Il se lève et je réponds alors qu'il sort de la pièce :

« Je ne suis jamais debout aussi tôt »

« Fais une exception » cri-t-il à l'autre bout de l'appartement, me faisant sourire.

Après une bonne quinzaine de minutes pour me réveiller et sortir de ce cocon douillet embaumé de l'odeur de Ken, je me suis enfin décidée à me lever. Je me penche pour me vêtir mais j'abandonne cette idée et part à la recherche de la salle de bain. Le son de l'eau c'est arrêté quelques instants avant que je m'extirpe du lit. Je me ballade donc au hasard dans le couloir et trouve rapidement ce que je cherchais. L'appartement n'est pas très grand ou plutôt il n'est pas extravagant et ça me plait. Quand j'entre dans la pièce, je surprends Ken en train d'allumer des bougies dans une quasi obscurité :

« Je ne te pensais pas si romantique. »

Il sursaute à mon intrusion :

« Oh ... En fait ... »

Je lui lance un regard interrogateur face à sa gêne et soudain il laisse échapper un rire gêné, un rire qui me fait fondre :

« En fait, mon ampoule a grillée hier et ... j'ai oublié de la changer. » Il baisse les yeux, visiblement mal à l'aise, et je ne peux m'empêcher de rire à mon tour. Mais c'est un rire qui vient du coeur car je trouve la situation vraiment cocasse :

« Ca tombe bien, j'aime les bains à la lumière des bougies parce que l'ampoule a grillée. » je lui souris. Il pose son briquet sur le rebord de la baignoire et s'installe dans le bain, visiblement encore bien chaud, vu la grimace qu'il fait en étant entièrement dans l'eau. Je le rejoins, de façon à être dos entre ses jambes. Je pose l'arrière de ma tête contre son corps et soupire d'aise quand ses bras m'entourent. Le bain est chaud mais ça reste agréable, un silence plaisant plane quelques instants avant que je rompe le silence :

Danse pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant