Fall in love

Chapitre 33

Meg

Je n'ai cessé de pleurer depuis que Devon est partit, depuis que je lui ai demandé de quitter ma vie parce que j'avais trop mal. Le voir à mon chevet, bouleversé, les cheveux en pagailles, les yeux rouges, la douceur de sa peau sur la mienne, de ses lèvres effleurant mes mains ont faillit avoir raison de moi, de ma volonté à le repousser.

Puis je l'ai revue, dans ses bras à elle, ses mains sur son torse, son visage tout proche du sien et leur conversation intime. Et la colère est revenu en force, colère, que j'ai ressortie en étant froide et distante alors qu'à l'intérieur j'étais brisée et épuisée par tous ces événements.

J'ai fait ce que je sais faire de mieux dans ce cas, repousser, le repousser au point de le faire fuir lui. Parce que ses explications n'auraient servi à rien. Des excuses de ce style j'en ai entendu bien plus qu'il n'en faut et je n'avais pas la force d'en entendre encore, pas la force de pardonner ce simple baiser, si tant est qu'il n'y ait eu que ça.

J'aurai voulu que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve, un cauchemar qui à mon réveil aurait pris fin, mais non, la souffrance physique que je ressens n'est pas comparable à celle qui me ronge à l'intérieur. Celle qui me donne envie de me recroqueviller sur moi-même, de crier de douleur afin de soulager ce chagrin qui m'envahis.

*

J'ai fini par m'endormir d'épuisement à l'aube, avec un mal de tête épouvantable et les yeux tellement gonflés que je ne parvenais même pas à les garder ouvert.

Quand je les rouvre quelques heures plus tard je découvre Kat assise sur la chaise à l'emplacement qu'avait Devon juste avant. Cette pensée me fait un pincement au cœur. Elle n'a pas encore remarqué que je suis réveillée, elle a le nez plongé dans son téléphone. Alors je prends le temps de l'observer; elle porte son haut de pyjama rose avec un bas de jogging, elle n'est pas coiffée et maquillée, ses joues sont striées par les larmes qui ont coulées.

-Salut Kat, lui dis je, d'une voix un peu enrouée.

Elle sursaute, relève précipitamment la tête et se jette dans mes bras.

-Aïe! Doucement, doucement, poulette.

Elle se recule, des larmes plein les yeux.

-Pardon, mais je suis tellement soulagée de te voir. J'ai eu une peur bleue quand Graham m'a averti, je suis passée par toutes les émotions et j'attendais avec impatience que tu te réveilles. Me dit elle, la voix tremblante et émue. Comment te sens tu?

-Ça va, j'ai l'impression d'être pleine de courbature mais je crois que ça aurai pu être pire.

-Tu as prévenue tes parents? Je ne crois pas que Devon l'ait fait et je n'avais pas leur numéro mais si tu veux je m'en occupe tout de suite...

J'ai l'impression d'une lame se plante dans mon cœur quand elle prononce son prénom, les larmes reviennent brouiller ma vue. Kat continue sur sa lancée.

-D'ailleurs je suis surprise de ne pas l'avoir vu en arrivant, le connaissant un peu, je l'imaginais plutôt à ton chevet, ne laissant sa place à personne auprès de toi...

Et voilà c'est de nouveau les chutes du Niagara qui s'écoulent de mes yeux. Je ne suis plus en mesure de l'écouter, j'ai l'impression que mes oreilles bourdonnent et que ma tête va exploser. Quand elle s'aperçoit de mon état, elle panique, ne sait pas ce que j'ai, ne sait pas quoi faire. Elle me pose des questions mais je ne suis pas capable d'y répondre car les sanglots m'en empêchent.

Je la retiens de justesse au moment où elle veut prévenir une infirmière, lui agrippant le bras avant qu'elle ne sorte de la chambre.

-No...non..att..attends...je...il...