8.Unique

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J'allume mon téléphone. Vendredi 20 Mai, quinze heure vingt-quatre. Déjà une semaine de passée ici.

Je regarde Mia. Mon petit monstre. Elle est vraiment extraordinaire. Je crois que je ne l'ai pas assez répété ! Je commence tout juste à la connaître et pourtant, je suis tellement attaché à elle. Je pense à ce qu'on fera à sa sortie, aux endroits où on ira, à tout ce qui nous reste à vivre.

Elle me sourit en ce moment. C'est rare. Je sais qu'elle y met toute sa force.

-Mia ? Demandais-je.
-Oui ?
-Je peux te poser une question ?
-Vas-y.
-C'est quoi ton but dans la vie ?

Elle réfléchit. Elle passe sa main droite dans ses cheveux roses.

-Etre heureuse. Je ferais tout pour. Quitte à être insouciante.

Ses mots la font sourire. Voilà pourquoi je l'aime. Elle relativise, elle réfléchit, elle est intelligente. Enfin, elle est tellement plus... J'ai toujours plaisir à en découvrir plus sur elle. Elle me fascine.

-Pourquoi cette question ? Me demande-t-elle.
-Par curiosité, ou pour te laisser m'impressionner encore une fois.

On riait tous les deux.

Jusqu'au repas du soir, on a fait des jeux, comme le petit bac ou le pendu. On a parlé de ses parents, qui ne venaient que deux fois par mois, parce que Mia leur a demandé. Elle ne veut pas leur infliger ce qu'elle peut endurer seule.
On a parler des miens. De mon père qui est en ce moment dans je ne sais quel pays, et qui vient me voir seulement quand il ne privilégie pas pas son autre femme et ses nouveaux enfants. De ma mère qui travaille tout le temps, pour pouvoir rembourser ses crédits, et toutes ses autres dépenses. Le peu de temps qu'il lui reste est dédié à mon petit frère de six ans.

Pour se changer les idées, on a allumé la télé, puis comme il n'y avait rien d'intéressant, on s'est raconté des blagues nulles. Tellement nulle que même l'infirmière qui s'occupe de Mia n'a pas pu s'empêcher de rire en entrant dans la chambre.

Il y a cette complicité qui grandit entre Mia et moi, c'est tellement bien. C'est le peu de positif que j'arrive à trouver. Au moins, j'en trouve.

Après le repas du soir, on s'est mis à parler du moment où elle sortirai de l'hôpital. Je lui ai promis de venir la chercher à vélo, elle ne veut pas s'enfermer dans une voiture. Elle montera à l'arrière du vélo, et on ira jusqu'à la rivière.
On prendre des photos de nous.
On profitera.

On sera heureux.

A Jamais Le BonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant