11.Adieux

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C'est tellement plus agréable d'être réveillé par la lumière du jour. De se réveiller simplement, sans être secoué, appelé, dérangé.

Mia dort encore, elle a les yeux fermés. D'habitude c'est toujours elle qui est réveillée en premier. Elle doit être fatiguée, la pauvre.

J'ai appuyé sur le bouton d'appel de l'infirmier, il doit être bientôt l'heure du petit déjeuner, je commence à avoir faim.

-Ah! Vous êtes enfin réveillés ! A dit Victor en entrant.
-Non non, Mia dort encore.
-Ah d'accord. Mélanie va t'apporter ton petit déjeuner, moi je pars en pause. Bon appétit!
-Merci Victor.

Mélanie est entrée avec un chariot sur lequel se trouvait deux plateaux. Elle a d'abord servi le miens, puis elle est partie réveiller Mia.
J'ai la tête appuyée sur mon oreiller, tournée vers elle. J'attends le moment où elle va ouvrir les yeux, et où elle va répondre à mon sourire, l'air encore endormie.

Mais elle ne se réveille pas.
L'infirmière insiste.Tout vas très vite. Pourtant les secondes commencent à paraître des heures.

-Mia, s'il te plaît, chuchotai-je. Mia, pas maintenant, pas toi, pas aujourd'hui.

Mon cœur bat beaucoup plus vite.
L'infirmière panique, ses mains tremblent.
Ma respiration s'intensifie, s'accélère.

-NAN ! MIA NON ! Criai-je...

Mélanie à appelé de l'aide et à cherché le pou de Mia. Elle a vérifié si elle respirait. Trois autres infirmiers sont arrivés en courant. Je voyais tout. Et je comprenais tout. L'un d'eux a fermé le rideau. C'était pire.
J'ai peur. J'ai peur et je ne peut toujours rien faire, à part crier, et avoir peur.

-MIA ! JE T'EN PRIE ! MIA ! hurlai-je

Je n'avais plus que pour seul repaire les ombres qui se formaient sur le rideau, et le bruit de l'agitation des infirmiers.
Et puis, d'un coup, plus un bruit. Mélanie est sortie en pleurant. Victor est arrivé en courant. J'ai cru que c'était bon, que ça irait, mais j'ai fini par comprendre. J'ai compris, que cette fois, c'était fini.
Je n'ai rien vu venir. Je ne peut pas me retenir de pleurer. Je hurle son nom. Le nom de celle qui m'aidait à vivre.

Je n'ai pas même pu lui dire aurevoir.

Mia.

Je suis figé. Je vis au ralenti. Le rideau s'ouvre. Je vois sa perruque rose glisser au sol. Et je la vois elle. Je repense à ses yeux gris. À son sourire. À sa voix que je n'entendrais plus.

Son lit passe devant le mien, poussé par les infirmiers. Je la vois passer devant moi. Je vois son corps, mince, sans force, allongé sur le matelas.

Et je pense à ce qu'on ne pourra plus jamais faire, comme se prendre dans les bras, ou tout simplement lui parler à nouveaux. Je ne suis plus rien sans elle. Plus rien. Anéanti.
Tout le monde s'écroule autour de moi. J'ai le coeur en peine. Je ressens la solitude, la présence qu'elle emporte avec elle, le vide qu'elle laisse.

Mia est au ciel. Elle qui voulait tant voir ça. Je comprends pourquoi maintenant. Elle doit se sentir soulagée. Elle a abandonné la souffrance, pour voyager, pour partir. Elle l'a abandonnée pour s'envoler.

Et elle m'a laissé, simplement. Aussi simplement qu'être réveillé par la lumière du jour, un matin comme les autres.

Je ne peut pas lui en vouloir. Elle m'a donné l'amour dont j'avais besoin. J'ai besoin d'elle, encore, mais le ciel n'a pas pu attendre pour elle.

Je vis chaque jour, je meurs à chaque instant.

Je perds tout ce que j'ai gagné ici. Tout pars avec elle. Tout. Je pars avec elle. Je pars avec Mia, la fille aux cheveux roses. L'unique.

Adieu, Mia.

Adieu...

A Jamais Le BonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant