Quand j'ai ouvert les yeux, j'avais en face de moi un autre petit monstre. J'ai été un peu surpris, mais j'ai seulement regardé son visage, sans dire un mot.
Une petite brune, allongée sous sa couette. Les yeux verts, les joues roses, la peau très blanche. Elle me regarde avec un grand sourire.
Je lui souris légèrement, du mieux que je peux.-J'attendais que tu te réveilles, me dit-elle.
-Et bien voilà, le spectacle est fini, lui dis-je en plaisantant.
-Fini? Non il commence tout juste! Moi, c'est Camille. J'ai quinze ans. Toi, c'est Paul non?
-Oui, comment le sais-tu ?
-L'infirmière me l'a dit quand je suis arrivée.
-Ah! Nathalie, d'accord. Elle est très gentille tu verras. Alors Comment tu t'es retrouvée ici?
-Appendicite. Bon, c'est pas très grave, j'en ai pour trois-quatres jours ici, pas plus.Je suis content pour elle. Même si Nathalie est adorable, c'est mieux de ne pas rester trop longtemps ici.
-Tu as l'air de bien connaître toi, ici, reprit-elle.
-Je commence en effet, je suis là depuis bientôt trois semaines. Longue histoire.
-Si tu veux en parler, on a un peu de temps devant nous.Elle souriait encore. Elle ne s'est presque jamais arrêtée, et son sourire est magnifique. Elle a deux petites fossettes sur chaque joue. Je suis toujours tourné vers elle, à l'écouter, à lui parler.
Je me sens en confiance avec elle. J'ai peut être tors, mais je n'ai aucune retenue, aucune gène vis à vis d'elle.
Cependant je n'arrive pas à oublier Mia.
Je sais que j'ai tendance à m'attacher trop vite aux gens qui me fascinent. Mia en est la preuve. Et Camille m'intrigue beaucoup. Elle est très ouverte, elle cache sa timidité derrière son sourire. La confiance s'est assez vite installée.
On va devoir rester trois jours dans la même pièce, alors autant en profiter.Elle a bien remarqué que tout ne tournait pas rond chez moi. Mais elle fait comme si de rien n'était. Elle me laisse le choix d'en parler, ou non.
Elle m'a parlé d'elle, de sa vie, de sa famille, de ses études. Elle veut être écrivain, et elle est passionnée d'art. Elle dessine beaucoup, et elle chante.
Elle chante tout le temps, même ici.-C'est quoi ta couleur préférée ? Me demande-t-elle en chantant.
-Le noir, et toi ?
-Moi aussi !Puis elle recommença à chantonner.
Je la regarde gratter son stylo sur un petit cahier qu'elle transporte avec elle. Soit elle dessine, soit elle écrit. Elle écrit des poèmes, des chansons, des textes, tout ce qui lui passe par la tête. Et ça lui donne l'inspiration pour ses dessins.
C'est fascinant.
Avant le dîner, elle m'a demandé de bien me tourner vers elle, pour qu'elle essaye de faire mon portrait.
-Tu me ferais un petit sourire? Aller, pour le dessin! Je veux te voir sourire malgré les épreuves. Et puis, t'es plus mignon quand tu souris.
Je me suis donc mis à sourire. Je ne me forçai même pas. Camille a son charme naturel, elle me fais rire, elle me fais sourire. On s'échange déja des regards pleins de complicité.
Je l'ai regardée œuvrer pendant au moins trois bonnes heures. Elle dessine les infirmiers, ce qu'on nous sert dans les plateaux, des animaux, ou même des choses qui ne ressemblent à rien de concret, rien d'exitant. La journée est passée très vite avec elle.
-On a vraiment passé un bon après-midi, ai-je dit en remerciant Camille.
-Plaisir partagé, je pensai pas passer du bon temps ici!Elle souriait encore. Elle donna un dernier coup de crayon, puis elle me fis voir sa feuille.
-Waouh Camille! Bravo! Tu as un talent énorme!
-Merci, c'est trop gentil! Il y a encore quelques défauts.. C'est pas..
-C'est génial! Je suis même plutôt avantagé sur ton dessin !On riait tous les deux.
-Je te l'offre si tu veux, tu te rappellera de moi comme ça, me dit-elle.
Je ne pense pas l'oublier comme ça, mais j'accepte évidemment.
C'est comme une bouffée d'air d'être avec elle. Ça fait du bien, ça change les idées, ça me fait me sentir plus vivant.-Merci beaucoup Camille.
-Derien, Polo.Je l'ai regardée, et c'est sur son sourire que la journée s'est finie.
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A Jamais Le Bonheur
Rastgele[Terminé] Je m'appelle Paul. J'ai 16 ans. C'est pas la peine d'essayer de trouver un idéal dans ma vie , y'en a pas. J'ai peine à croire qu'il est possible d'être heureux, à moins d'être insouciant. On a chacun notre philosophie, notre façon de pen...