C'est bon. C'est fini. Je suis libre, et je ne suis pas mort.
Je suis chez moi. Il est quinze heure pile, et je suis dans ma chambre. Dans ma vraie chambre. Je respire, je souris. C'est hier que je suis parti de l'hôpital, et j'ai l'impression que c'était il y a longtemps.
J'ai un programme alimentaire régulier, et je pèse maintenant quarante-sept kilos. Je remonte la pente doucement. Je suis retourné voir le docteur Morel hier, pour la dernière fois.
En rentrant à la maison, Raphaël, mon petit frère, à couru vers moi. Je l'ai pris dans mes bras, et j'ai eu l'impression qu'il avait changé. Quatres semaine sans sa bouille, c'est long.
Il dit que je lui ai manqué. Lui aussi m'a beaucoup manqué.
Il m'a regardé avec ses grands yeux, puis il m'a fait un grand sourire.
-Alors, t'es redevenu normal? Me demanda-t-il.
-Oui, tout comme avant. Va prendre le ballon et je te rejoins dans le jardin.
Non, je ne serai jamais normal. C'est pas mon truc. Mais, je lui épargne tout ça.
Je passe ma main dans ses cheveux pour l'ébouriffer un peu. Je le regarde courir, s'éloigner, puis je prends mon téléphone pour appeler Camille.
-Allô ici Polo, CHHHT, vous me recevez ?
Je l'entends rire.
-CHHHT cinq sur cinq, répondit-elle.
-Comment tu vas ma petite brune? Et ton opération, tout s'est bien passé?
-Tout va très bien, merci.
-Dis, tu sors à quelle heure?
-Je peux sortir quand je suis prête, j'attends ma mère.
-D'accord. T'as pas trop mal ?
-Un peu, mais c'est normal. Le docteur dit que dans une semaine je pourrais remarcher normalement. J'ai hâte de te revoir.
-Moi aussi. On se rappelle bientôt pour savoir quand on peut se revoir ?
-D'accord.
-Rétablis toi bien, à bientôt. Biz biz.
Je veux la retrouver au plus vite. Je ne vais pas la laisser partir. Jamais. J'ai changé ce mois-ci, et c'est en partie grâce à elle. Je suis différent.
La perfection c'est le désir des autres. L'uniformité, la conformité. Je suis différent et je n'aime pas les gens normaux. Je veux être moi même . Je veux devenir qui je suis.
Mon but dans la vie ? être heureux. Voilà ce qui doit pousser à se dépasser.
Trouver le bonheur qu'en acceptant qu'il ne soit pas total, pas absolu. Profiter de tout, même si ça veut dire du peu que la vie nous offre.
Vivre sa vie uniquement pour vivre. La vie est inutile. La vie est gratuite. Elle n'a pas d'autre finalité qu'elle même. Et c'est exactement ce qui la rend belle.
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A Jamais Le Bonheur
Random[Terminé] Je m'appelle Paul. J'ai 16 ans. C'est pas la peine d'essayer de trouver un idéal dans ma vie , y'en a pas. J'ai peine à croire qu'il est possible d'être heureux, à moins d'être insouciant. On a chacun notre philosophie, notre façon de pen...
