Camille habite à trois kilomètres de chez moi. En trente minutes, à pieds, je peux lui rendre visite.
On se voit assez souvent depuis sa sortie, il y a trois semaines.Aujourd'hui, on a rendez-vous au parc derrière chez elle, à seize heures. C'est pas forcément un endroit qui fait rêver, mais c'est pas loin de la rivière.
Elle avait lu la lettre que je lui avait donné. Et elle m'avait répondu. Ce à quoi je lui avait également répondu. On aime beaucoup les lettres, mais on s'est dit que maintenant, on se verrait pour se dire oralement ce qu'on avait envie d'écrire. C'est plus plaisant, et puis comme ça on se voit.
Je l'ai retrouvée au parc, et elle m'a sourit. J'aime beaucoup ce moment. C'est souvent celui qui me marque le plus. J'arrive, elle se retourne, et elle me sourit. C'est simple, beau, et appréciable.
On est allé au bord de la rivière, et encore aujourd'hui, il fait beau. Le vent fait bouger ses cheveux bruns, et le soleil met en valeur ses yeux.
Elle me fascine.
Elle est attachante.Le merveilleux est dans l'instant. Sa dernière lettre finissait par ces mots. Et Camille m'en fait comprendre le sens à chaque moment passé en sa compagnie. Ça fait du bien de ne pas avoir de but, d'intérêt à être ici. Se promener pour se promener, juste, pour se promener. Voilà ce qui constitue le plaisir.
En ce qui concerne le désir, je ne vois qu'elle. Elle obsède mes pensées. Elle me plaît.
Au premier banc que nous avons croisé, elle m'a proposé de s'asseoir. Elle a pris le côté ensoleillé, à gauche, je me suis assis à l'ombre, sur la droite.
-Alors comme ça tu préfères dire à l'oral ce que tu meurs d'envie d'écrire, demandais-je.
-Tout à fait, répondit-elle.
-Et tu répondrai quoi à me dernière lettre?
-Que j'ai toujours autant de plaisir à te lire, que j'ai hâte de te voir à chaque fois et...
-Et ?
-Et que tu est toujours bien plus mignon quand tu souris.Elle fit une pause un instant, le temps de me regarder sourire à nouveau, puis elle reprit:
-Et toi, tu aurais répondu quoi à ça ?
-Que ce n'est peut être qu'un sourire sur mes lèvres, mais que dans mon coeur tout cela signifie bien plus.J'ai sûrement dû rougir à ce moment, seulement j'étais content de l'avoir dit. C'était ni trop incompréhensible, ni trop explicite.
Juste ce qu'il faut pour la voir gênée, mais contente.
Je n'ai pas eu de réponse orale, et je n'en attendais même pas. Juste son sourire me suffisait à comprendre. Rien de certain, de concret. Mais son sourire suffisait.Suis-je réellement heureux? Peut être. Sûrement. Je crois que c'est ça que j'éprouve. Le sentiment d'être heureux.
Sans tracas. Sans être ni inconscient ni insouciant. Seulement en étant là, avec elle, sur ce banc, à apprécier d'être là, avec elle, sur ce banc.Au bout de trois heures, nous sommes retournés manger chez nous, et vers vingt-et-une heure, je l'ai retrouvée chez elle.
Elle m'a présenté à sa famille, puis nous sommes sortis pour retrouver le bord de la rivière. Nous étions debout devant le coucher de soleil. Là, c'est l'endroit idéal. Un peu cliché, certes. Mais idéal.C'est dans ces moments que j'arrive à voir sa timidité. C'est mignon. Je suis arrivé dans son dos, et je l'ai prise dans mes bras. Elle s'est retournée, et elle a sourit. Je l'ai regardée dans les yeux, et j'ai pris ses mains.
Elle me rend heureux. C'est grâce à elle, que je n'oublie pas comment sourire.
Ses yeux hésitaient sur lequel de mes yeux regarder. Elle est gênée. Ça se voit.
On avait arrêté de sourire, on profitait juste de ce moment.
Le moment où mon cœur bat pour elle, quand la nuit tombe. Le moment où j'ai su que c'était elle que je cherchais. Le moment où j'ai compris que je l'aimais.Le moment où l'on s'est embrassés.
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A Jamais Le Bonheur
Random[Terminé] Je m'appelle Paul. J'ai 16 ans. C'est pas la peine d'essayer de trouver un idéal dans ma vie , y'en a pas. J'ai peine à croire qu'il est possible d'être heureux, à moins d'être insouciant. On a chacun notre philosophie, notre façon de pen...