15.Bon temps

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Dimanche 5 Juin. Camille est toujours là, en train de gribouiller. Je vérifie dès le réveil que tout vas bien. Elle est tournée dos à moi.

-Allô allô ici la terre, vous me recevez ? Demandais-je.
-Je vous reçois CHHHZ cinq sur cinq CHHHZ, me répondit-elle sans se retourner.

Elle tentait d'imiter le grésillement des radios. C'était d'ailleurs plutôt réussit. On en riait bêtement.
Elle se retourna en fronçant les sourcils, la main en poing sur sa bouche:

-CHHHZ Mais, CHHHZ quel est ce lieux étrange ? Demandait-elle en souriant.
Elle tentait de rester sérieuse. C'était hilarant. J'ai essayer à mon tour de sortir une autre connerie en me concentrant :
-CHHHZ, allô ici hôpital Saint Joseph de rendais-en-eaux, -CHHHZ que puis-je pour vous?

Elle s'écrasa volontairement sur son lit en riant au éclats. Son rire étant des plus communicatifs, je fis de même.

Nathalie était contente, en entrant, de nous voir de si bonne humeur.
-Bah alors? Qu'est ce qu'il vous arrive à vous deux.

Je me tourne vers Camille. Nos regard se croisent. Elle se tourne vers Nathalie et replace son point devant sa bouche:

-CHHHZ attention, CHHHZ Danger. Je dis bien danger. Code rouge CHHHZ. Plaisantait-elle.
-CHHHZ individu non identifié à réussi à pénétrer CHHHZ dans station spaciale par aile droite CHHHZ.

Nathalie, qui commençait à comprendre ce qui nous ferait rire, se mit à marcher au ralenti, comme si elle se trouvait sur la lune. Je crois que c'était le plus drôle. Elle faisait des grimaces avec sa bouche et ses sourcils qui allaient totalement avec ses déplacements.

On était tout les trois dans la chambre, dans notre station spaciale, à rire comme des enfants. C'est là que la journée commence bien. La perte de sérieux et l'auto-dérision, ça fait du bien quand même.

Camille ne peut pas manger ce matin, elle doit avoir le ventre vide pour l'opération. Aujourd'hui elle passe une échographie et un scanner. Elle n'est même pas stressée. Pendant mon petit déjeuner, elle a pris son carnet et à commencé à dessiner deux astronautes, sur une sorte de soucoupe.

De quoi nous refaire sourire. Surtout que c'est une vraie pro en la matière. C'est bluffant.

Lorsque Mélanie est venue la chercher, Camille m'a laissé son petit carnet, que j'ai feuilleté en son absence. Une cinquantaine de pages remplies de son monde. Tout les dessins de son imagination, de son univers. C'est comme si on pouvait lire en elle.

Elle est revenue en même temps que le docteur Bernard. Il lui a expliqué comment se déroulera son opération de demain. Trois petit trous après anesthésie, on enlève l'appendice, on recoud, et hop!
Elle rigolait avec lui alors qu'il allait lui perforer la peau du ventre. Je n'aurais pas été aussi détendu, mais Camille est vraiment très courageuse. Elle n'a peur de rien, enfin à ce que je sache..

Elle voit les choses d'une manière différente. Plutôt de pense comme tout le monde qu'elle va avoir trois cicatrices, que ça va peut être faire mal, ou autres suspections, elle se dit qu'au moins, après elle n'aura plus mal et que tout ira bien. C'est dur de pense comme ça.
C'est aussi pourquoi j'ai tant d'admiration pour elle.

Je lui ai rendu son carnet, puis elle l'a posé sur ses genoux après s'être allongée. Elle a mal au bas du ventre, mais c'est normal. Ça ira mieux demain.

Elle m'a refait un grand sourire, puis je pensait qu'elle se pencherait sur son carnet avec quelques crayons, mais à la place de ça, elle a tout rangé et nous avons parlé calmement, de tout et de rien. Histoire d'en savoir encore un peu plus l'un sur l'autre, de mieux se découvrir.

A Jamais Le BonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant