3 Mètres Au Dessus Du Ciel : Une Vie Avec Toi

Ever wonder about what he's doing? how it all turned to lies

L'hospital clinic est un lieu aseptisé aux longs couloirs blancs. Ici le bruit des machines prend le dessus sur les discussions discrètes du personnel. Le silence est presque palpable, comme si personne n'osait élever la voix, personne pour braver la maladie. Dans ces longues enfilades les gens vont et viennent lentement, souvent soucieux, et personne ne sourit.
Katina patiente alors que l'ascenseur l'emmène au 4 ème étage, là où Babi est en observation. Elle déteste les hôpitaux mais pour son amie elle a fait l'effort de venir la chercher.
Après le coup de fil de H hier, elle a vraiment eu peur pour elle mais quand elle a reçu un SMS de Babi, elle était soulagée. Plus de peur que de mal! Cette histoire sent décidément très mauvais, Kat le sait. Elle ne peux s'empêcher de frissonner en imaginant la conclusion de ce nouvel élan chez H, encore plus en sachant qu'elle est responsable de tout.

Hier H était totalement bouleversé. Elle l'a bien senti dans sa voix. Il lui a tout raconté et à un moment Katina s'est intérieurement félicité d'avoir réussi à créer cette confiance entre H et elle. Un peu comme si elle avait dignement remplacé Poulet dans le coeur de H. Seulement elle n'est pas toujours sûre d'être de bon conseil pour lui et, à en croire son état ces derniers jours, c'est loin d'être le cas.
Elle lui a promis de ne rien dire à Babi concernant sa présence devant chez elle hier, en fait elle a promis de ne rien dire du tout. H a besoin de se replier sur lui pour réfléchir et il n'est pas assez fort pour voir Babi. Alors fermer sa bouche est le meilleur plan pour Katina. Elle y était très bien parvenu pendant deux ans alors pourquoi tout fout le camp aujourd'hui?

En arrivant dans la chambre de Babi, Katina remarque les fleurs sur la table de chevet, des petites fleurs fraîches, simples et adorables. Babi est assise sur son lit, prête à partir.

-Bonjour toi!
-ah Katina! Merci merci merci d'être venue. Je ne voulais pas appeler ma mère, elle aurait trop flippé.

Babi attrape joyeusement son amie dans ses bras.

-arrête c'est normal voyons, les amis c'est fait pour ça. Comment tu vas alors? Qu'ont dit les médecins?
- ça va bien. J'ai fait un malaise assez classique dû à mon dérèglement hormonal. J'étais épuisée et mon corps n'avait pas assez d'énergie pour lutter. Mais je sais ce que j'ai désormais.
-ah oui?
-j'ai une forme de diabète assez virulente.
-du diabète!? Mais tu es aussi mince qu'un fil de fer!
-Ça n'a rien à voir! S'exclame joyeusement Babi,  c'est génétique apparemment, ma grand mère en faisait. J'ai une forme assez forte mais pas trop handicapante non plus. J'ai un traitement à vie, une restriction sur le sucre et un suivi régulier à faire. Bref tout ne va pas si mal...je ne suis pas mourante, Kat, fais pas cette tête!
-oh Babi, je suis si contente que ce ne soit pas grave mais...je sais pas, ça me fait bizarre de me dire qu'à 22 ans à peine on parle déjà de sujets aussi sérieux.

Babi souffle avec entrain.

-tu as raison Katina, parlons de choses plus gaies. Tu as vu le docteur à l'entrée du service? Il est craquant non?
-je ne l'ai pas vu! C'est à qui ces jolies fleurs?
-elles étaient déjà là quand je suis arrivée dans la chambre. La fille avant moi a dû les oublier ici. Quelle dommage !
-oui recevoir des fleurs et les laisser comme ça c'est... impoli je trouve.
-comme partir sans laisser de numéro...

Katina flaire le piège et feint de n'avoir pas entendu.

-je te dépose chez toi directement ou tu préfères aller boire un verre avant.
-non je crois que je vais rentrer Kat, sérieusement je suis crevée. Et puis je suis au régime sec pendant une semaine malheureusement.
-d'accord alors on y va. Je vais prendre ton sac.
-j'ai pas de sac Kat.
-quoi?
-j'ai été emmené hier par les pompiers, direct, comme ça, fait-elle en claquant les doigts, J'ai pas vraiment eu le temps d'aller faire les valises avant tu vois!
-je suis bête c'est vrai,mais du coup tu ne t'es pas changée?
-non j'ai vraiment besoin de fringues propres, j'ai peut être même de la pisse du chien de madame Goncalvez sur ma robe, dit-elle en riant.