Chapitre 15 - Bataille de neige

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Hermione s'approcha de lui, et s'assit à ses cotés. Il ne disait rien, scrutant la cheminée, dont les flammes reflétaient, dans ses beaux yeux gris/bleus, une danse magnifique de couleurs chaudes. Elle était emmitouflée dans son gros pull de laine à col roulé, et ils restèrent ainsi, l'un à coté de l'autre, sans parler, lui, était enroulé dans une grosse couette d'hiver, appuyé contre le canapé. Au bout d'un moment, Hermione brisa le silence.
« Ca ne va pas ? » demanda-t-elle.
« Si, si, tout vas bien » répondit-il en sortant de sa torpeur.
« Tu es sur ? Tu as l'air pensif... » Persista-t-elle.
« Oui... en fait, je repense à tout ce qu'il s'est passé, depuis que je me suis enfui, et parfois, je me dis, que je n'aurais jamais droit au bonheur » dit-il.
« Ne dis pas ça... tout le monde y a droit, il faut savoir le trouver » dit-elle avec douceur.
« C'est justement ça le problème, je ne suis pas comme tout le monde, comment pourrais je un jour, avoir une femme, sans trembler pour elle ? Et des enfants, qui iront à l'école, sans avoir peur pour eux ? Je suis traqué, et je le serais toutes ma vie » répondit-il défaitiste.
« Non tu ne le seras pas, on vaincra Voldemort et ses mangemorts, et tu pourra vivre ta vie » assura-t-elle. Drago sourit.
« Tu vois, si il y a bien une chose que j'aime chez toi, c'est bien ça, ton optimisme et ta détermination. Tout le contraire de moi, tu as beaucoup de caractère, et moi je n'en ai pas je suis un lâche... je fuis, et je me cache, me détournant de mes responsabilités, repoussant mon destin » dit-il. Hermione posa une main apaisante sur son bras.
« Ne dis pas de bêtises... ils te tueraient si tu te montrais » fit-elle.

« Tu as raison, je ne devrais pas me plaindre » admit-il. Hermione frissonna quelque peut, et ramena ses jambes contre sa poitrine.
« Tu as froid ? » demanda-t-il.
« Oui, un peu » répondit-elle. Il ouvrit alors son bras.
« Viens » Hermione le regarda, perplexe, hésitante, et il rit « allé viens, je ne vais pas te manger, tu as peur de moi ? » demanda-t-il doucement.
« Bien sur que non ! Pas du tout » rétorqua-t-elle.
« Alors viens... autant se réchauffer à deux » argumenta-t-il gentiment. Finalement, elle se décida, et se blotti contre lui, tendit qu'il refermait la couette sur eux deux. Hermione sentit la chaleur l'envahir, et se trouva bien, lovée tout contre lui.
« Tu sais » reprit-elle, alors qu'elle avait posé sa tête sur son épaule, et qu'elle regardait le feu « je te dois des excuses pour l'autre jour... je serais ravie d'aller avec toi au bal de noël » avoua-t-elle.
« Je suis heureux de te l'entendre dire » sourit-il. « Tu sais que le lendemain du bal, on passe noël et le restant des vacances au quartier général ? » demanda-t-il.
« Ah oui ? Ça veut dire qu'on passera les fêtes de fin d'année ensemble ? » Demanda-t-elle, Drago sourit a nouveau.
« Et oui ! Mais tu sais, en revenant sur ce que tu viens de me dire, je ne t'en veux absolument pas pour ce que tu m'as dit. Après tout, ce n'était que justice, tu avais raison, moi, je n'ai pas hésité, ces six dernières années... Je ne veux pas me trouver d'excuses, mais ça n'était pas évident, j'avais mon père, constamment sur le dos, il m'a apprit a haïr l'amour, l'amitié, et toutes les autres 'futilités de sentiments', comme il les appelaient. Peu à peu, je me suis forgé une carapace, me persuadant, que j'étais incapable d'aimer qui que ce soit, mis à part ma mère... Mon père me battait souvent, et ma mère s'est toujours interposée pour me défendre. J'aime ma mère, elle est, tout pour moi, contrairement à mon père, que je hais aujourd'hui. Il fut un temps, je le prenais comme modèle, mais ce temps est bien révolu... à la maison, c'est lui qui se chargeait de moi, et jamais je n'aurais osé me révolter. C'est l'éducation que mon père m'a donnée, qui m'a fait haïr Harry et Ron au départ, ainsi que la famille Weasley, mais la personne avec laquelle j'ai été le plus odieux, c'est toi... je sais que tu te retenais de pleurer, tu as toujours été très forte de caractère, mais je sais aussi, que tu pleurais, quand tu étais seule, à cause de moi... et pour tout ça, tout ce que je t'ai dis, je sais que je ne pourrais jamais l'effacer, mais je te demande pardon, ce n'était pas tout à fait moi, mais mon père à travers moi. » Termina-t-il.

Hermione ne savait quoi dire, ni quoi faire. Enormément touchée, il lui fallut un temps d'adaptation, pour réaliser. Elle ravalât difficilement ses larmes.
« Écoute, c'est finit tout ça, tu as changé, et je le sais. Au début, c'est vrai que j'avais du mal à l'accepter, mais aujourd'hui, avec tout ce qu'il s'est passé, je sais, j'ai comprit, et... je t'apprécie énormément, pour ma part, je recommence à zéro, sur de nouvelles bases, et je te pardonne, on oublie tout et on recommence » répondit-elle.
« Tu es une fille vraiment surprenante, tu sais ! » s'exclama-t-il.
« Je sais ! » répondit-elle avec le sourire, « merci de t'être ouvert à moi, ça prouve que tu me fais confiance, et je suis très heureuse que tu l'ai fais » dit-elle.
« Il fallait que je parle, que je me confie, ça m'a fait du bien. Mais tu es toujours là, à écouter, et conseiller tout le monde, mais tu devrais faire un peu plus attention à toi » dit-il en posant sa tête sur la sienne.
« Oui, je le sais, je ferais un effort, promis » répondit-elle. Le silence revint entre eux deux. Ils étaient serrés l'un contre l'autre, enlacés même, sous la couette. On entendait plus que le crépitement du feu, et le bruit de leur respiration. Drago pensait, devait-il lui dire ? Pourquoi pas ? L'ambiance était propice aux confidences. Il prit sa décision, il allait lui avouer, lui dire qu'il était amoureux d'elle depuis toujours.
« Tu sais, il faut que je te dise quelque chose » amorça-t-il « j'espère ne pas te faire peur, ni fuir, mais je dois te le dire » continua-t-il. Pas de réponse... « Granger ? » demanda Drago, toujours aucune réponse. Sa respiration était lente, et régulière, et il comprit qu'elle s'était endormie. Ne voulant pas la réveiller, il ne bougea pas, et se tut. Finalement, bercé par la respiration de la jeune fille, et le feu qui brûlait, il s'endormi, lui aussi.

Le lendemain matin, Hermione se réveilla, dans la même positon que la veille, lovée contre Drago. Elle se sentait bien, et ne voulait pas bouger.
« Tu es réveillée ? » demanda doucement Drago.
« Oui, bien dormi ? » questionna-t-elle.
« Bien et toi ? »
« Bien, merci » répondit-elle. Elle se dégagea à contre cœur de son étreinte, et se leva. « Il a neigé ! » s'exclama-t-elle. Drago se leva et la rejoignit devant la fenêtre.
« On sort ? » proposa-t-il.
« Oui, pourquoi pas, de toute façon, y'a personne dans le parc, on ne nous verra pas » consentit-elle. Ainsi donc, ils descendirent dans le parc, se promener, riant, parlant de tout et de rien, jusqu'à ce que Drago se reçoive une boule de neige en pleine poitrine.
« Qu'est ce que... » Commença-t-il, alors que Hermione courait déjà en riant. Il s'abaissa pour faire lui aussi une boule et la lui lancer, mais elle fut plus rapide que lui, et il s'en ramassa une deuxième.
« Oh toi, tu vas voir ! » s'exclama-t-il en lui courant après. Ils riaient comme deux gamins, et ce qu'ils ne savaient pas, c'est que de loin, Harry, Ron et Ginny, les observaient, et s'amusaient de les voir se courir après. Mais une autre personne était également présente, cachée derrière un arbre, et les regardaient, également, mais avec dégoût.

« Oh ! Regardez, ils sont par terre ! Oula, ça sent le bisou ça ! » S'amusa Ginny. En effet, 5 minutes plus tôt...
« Tu ne m'attraperas pas... » Scandait Hermione.
« Ça, c'est ce qu'on va voir... » Rétorqua Drago. Elle marchait à reculons, alors qu'il était devant elle, et avançait en sa direction. « Tu vas déguster une séance chatouillis, façon Malefoy » dit-il fièrement.
« Au secours... pitié, je n'aime pas les chatouillis » se moqua-t-elle « espère Malefoy... car pour ça, il faudra que tu réussisse à t'approcher de moi » dit-elle en souriant. Elle le narguait ouvertement ! Il n'était plus qu'à quelques centimètres d'elle, mais elle se bornait tellement à se moquer de lui, qu'elle ne vit pas alors qu'elle reculait, la pierre, à moitié cachée sous la neige, et elle la percuta. Se sentant partir en arrière, elle agrippa la veste de Drago qui essayait de la retenir, mais trop tard, et elle l'entraîna avec elle dans sa chute. Ils se retrouvèrent à terre, étendu de tout leur long, il était sur elle, et ils éclatèrent de rire.
« Tu disais Granger ? Qu'il fallait que je réussisse à t'approcher ? Je crois que j'ai gagné ! » Dit-il triomphalement.
« Très bien... tu as gagné, pour cette fois ! » ajouta-t-elle. L'euphorie passa, laissant place à deux adolescents, à terre, silencieux, se regardant droits dans les yeux.
« Je peux me permettre de te dire quelque chose ? » demanda Drago.
« Vas y » répondit-elle.
« Tu es très jolie » complimenta-t-il. Presque instantanément, elle rougit.
« Merci » murmura-t-elle. « Est ce que tu peux te relever, tu m'écrase... » Dit-elle pour couper court à cette situation, car si il restait une minute de plus à la regarder, de ses yeux si magnifiques, elle craquerait, et lui sauterait dessus ! Drago semblât reprendre ses esprits.
« Oh... euh... oui, bien sur » dit-il en se relevant. Hermione nota avec un sourire, la soudaine rougeur de ses joues.
« Regarde, les autres sont là bas, on va les rejoindre ? » proposa-t-elle, afin de dissiper le malaise.
« Oui, avec plaisir » dit-il. Et ils coururent, rejoindre les autres, pour passer le restant de la journée en leur compagnie, ce fut une journée détendue, et agréable...

Aimer à ne savoir que direOù les histoires vivent. Découvrez maintenant