Addict.

Chapitre 43

- Non, je ne veux pas.

On ne m'a jamais rien dit d'aussi vexant.

- Quoi ? Tu ne veux pas de moi ?

Il grogne.

- Bien sûr que je veux de toi ! Mais je veux pas te faire l'amour dans ces conditions.

Je le regarde de façon interrogatrice.

- "Dans ces conditions" ?

- Bon, ça peut paraître débile mais j'ai envie que ce soit un bon moment autant pour toi que pour moi et dans cette situation je ne peux pas pleinement m'abandonner tu comprends ? Il y a toujours une partie de moi qui est aux aguets du moindre bruit suspect. Et puis on est pas en vacances pour se relaxer, non, on est en cavale, enfin je suis en cavale, et putain il n'y a rien de cool là dedans.

Je comprends sans comprendre ce qu'il me dit. Ok ce n'est pas une partie de plaisir d'être en  cavale et je comprends qu'il soit perturbé mais ce n'est pas parce qu'on est en cavale qu'on doit s'arrêter de vivre merde. Alors quoi ? On ne pourra plus manger notre repas préféré sous prétexte que la cavale ce n'est pas "cool", on ne pourra plus prendre une douche bien chaude sous prétexte que la cavale ce n'est pas "cool" ? Je refuse toute ces conneries et s'il le faut je la rendrai cool sa cavale. Enfin pas entièrement parce que ça reste une cavale mais en partie quoi ! Enfin bref vous m'avez compris !!

Comptez sur moi pour mettre mon plan à exécution.

Je regarde Pierre droit dans les yeux  et enlève mon pantalon, dévoilant ma magnifique culotte en dentelle rouge achetée récemment. ( mon soutien à gorge y est d'ailleurs accordé ).

Je vois son regard parcourir mon corps.

- Qu'est ce que tu fais ?

Je ne lui réponds pas et m'installe dans le lit en prenant bien soin de ne pas remettre de soutien à gorge ni de haut.

- On ne peut pas se permettre de faire des choses cool alors je dors. Bonne nuit Pierre.

Je l'entend s'approcher.

- Tu dors..comme ça ?

Je me retourne vers lui en haussant les sourcils.

- Oui pourquoi, il y a un problème ?

Il passe la main dans ses cheveux tout en scrutant mon corps quasiment nu.

- Euh.. Non, non.

- Bien.

Je le sens s'installer à son tour dans le lit.

Je me tourne vers lui. Il ne s'est pas rhabillé non plus. Oh, monsieur veut rendre les choses difficiles pour moi aussi à ce que je vois. Je balaye son corps du regard et m'attarde quelques minutes sur son V. C'est horriblement sexy. Mon regard descend légèrement et je me rend compte que son sexe est toujours en érection. Je pouffe.

- Pourquoi tu rigoles ?

Je lui pointe du doigt son sexe.

- Tu devrais t'occuper de ça si tu ne veux pas avoir les couilles bleues.

Il me regarde. Son regard est plein de sous entendu.

- Oh non, n'y pense même pas. Tu t'en occuperas toi même.

Je me retourne et ferme les yeux.

Des lèvres se posent dans mon cou ce qui me fait frissonner.

- Bonne nuit Alexia.

Pierre colle son torse à mon dos.

Il m'est impossible de dormir tant que je sens son érection entre mes fesses. Je gesticule innocemment contre lui. Je m'arrête puis je recommence. Je l'entends grogner. Bingo.

Il me chuchote à l'oreille.

- T'es vraiment qu'une sale petite garce Alexia, tu le sais ça ?

Il se décolle un peu de moi. Je sais très bien ce qu'il est en train de faire.

Je me retourne doucement et le regarde se donner du plaisir, seul.

Il ouvre les yeux et me regarde d'un air coquin.

- Et en plus de ça tu profites du spectacle ?

Je fais mine de rien entendre et continue de le regarder jusqu'au moment où sa tête s'enfonce dans l'oreiller. Un son grave sors de sa bouche et sa semence s'échappe.

Il se déplace vers moi et vient m'embrasser.

- J'espère pouvoir dormir maintenant.

[...]

Pour la première fois je me réveille avant Pierre ce matin.

Je le regarde dormir une dizaine de minutes. Il semble si serein quand il dort. Je me demande comment est ce que j'ai pu faire pour ne pas me rendre compte à quel point je tenais à lui avant qu'il ne parte pour la première fois. Ses cheveux sont désordonnés sur l'oreiller et j'ai horriblement envie d'y passer ma main. Cependant, je ne voudrai pas le réveiller, il a besoin de repos. Je ne sais pas ce qu'il a fait pendant sa première cavale mais ça a du être très éprouvant pour lui. Ça l'était aussi pour moi dans le fond.

Je suis interrompu dans ma contemplation de ce dieu grec par une sonnerie de téléphone. Ma sonnerie de téléphone.

Je me lève précipitamment et répond le plus rapidement possible à cet appel. Si rapidement que je ne pris pas le temps de regarder qui en était l'émetteur.

Je sors de la chambre pour ne pas réveiller Pierre.

- Allo ?

Un toussotement se fait entendre.

- Bonjour, Alexia c'est bien ça ?

La voix est rocailleuse et semble appartenir à un homme plutôt âgé. Cependant, je ne l'ai jamais entendu auparavant. D'une part c'est une chose rassurante, au moins je sais que ce n'est pas un de ces 2 hommes complètement tarés à la recherche de Pierre.

- Oui, vous êtes ?

Un nouveau toussotement suivi d'un raclement de gorge se fait entendre.

- Écoutez moi attentivement. Je sais que Pierre est avec vous alors une fois cet appel terminé vous irez lui dire qu'il faut qu'il rentre chez lui. Il ne voudra pas alors dites lui également que je sais que des hommes sont à sa recherche actuellement et que je peux assurer sa protection. Sans moi il n'arrivera pas à échapper à ces hommes. S'il ne veut toujours pas alors dites lui que ces hommes travaillent pour Angelo di Carto.

- Et s'il ne veut toujours pas ?

L'homme rigole.

- Croyez moi ma chère après avoir entendu ce nom il le voudra.

- Oh, une dernière chose, pensez à éteindre votre téléphone ou même à le jeter. Il faudra peu de temps à ces gars pour vous rejoindre dans ce petit immeuble d'Alsace.

J'avale difficilement ma salive. Comment ce type peut savoir tout ça ?

Je réitère ma question.

- Qui êtes vous ?

L'homme rigole une nouvelle fois avant de raccrocher.

Super, la politesse il ne doit pas connaître.

Je sens une présence. Je relève la tête et croise le regard de Pierre. Il est debout, devant la porte de la chambre.

Son ton est dur.

- Qui c'était ?

Je hausse les épaules.

- A toi de me le dire.