Il me regarde avec son air terrifiant et malsain sans dire un mot puis disparaît dans la boite de nuit.Thom remarque mon absence et me tire le bras.
Thom : T'as vu un fantôme ou quoi ?
Je reprend mes esprits.
Moi : Je vais rentrer chez moi, salut.
Thom : Hey mais t'es sérieuse là ? Tu me laisses en plan ?
Je ne répond pas et prend la direction de l'appartement. Voir ce type, Miguel, m'a chamboulé, une nouvelle fois. Il ne m'a rien dit et pourtant il a réussi à gâcher ma soirée. Au fond peut être que c'est mieux comme ça, coucher avec Thom n'aurait mené à rien. Je suis une pauvre fille, une vraie salope qui cherche juste à prendre du plaisir avec le premier mec attirant qu'elle trouve et sûrement à combler un manque affectif. C'est vrai, je n'ai jamais eu la vie de famille dont je rêvais. Mes parents avaient réussi leur vie et misaient tout sur leur travail en oubliant le fait qu'ils avaient une fille. J'aurai aimé connaître la joie, les éclats de rire, les câlins ou ne serait-ce qu'un bonne nuit accompagné d'un bisous le soir mais il n'en était rien.
J'arrive dans le hall de l'immeuble et pousse la lourde porte. Je monte les escaliers lentement, perdu entre mes pensées, les joues noyées de larmes. Mon cousin était le seul à m'avoir apporté des moments de joie, de bonheur dans mon enfance mais aujourd'hui il.. il n'est plus là.
Ma vue se brouille de plus en plus et je me demande si j'arriverai un jour à atteindre la porte de mon appartement. Mon portable n'arrête pas de vibrer mais je n'ai pas le courage de le sortir de ma poche. L'escalier me parait interminable et mes pieds me font mal. J'enlève mes chaussures tout en m'appuyant contre la rambarde de peur de perdre l'équilibre. Après ce qui me semble être une éternité j'arrive enfin devant ma porte. Je fouille dans mes poches afin de trouver mes clés puis dans mon sac, en vain. Ma vue flouté ne m'aide en rien dans mes recherches. Fatiguée et à bout de nerf je me met à sangloter d'énervement avant de balancer mon sac au sol. Je donne un coup de pied dans ma porte en poussant un juron. Alors que je m'apprête à m'asseoir au sol pour me calmer j'entend un bruit de serrure. La porte de mon appartement s'ouvre sous mon regard ébahie. Je ne discerne qu'une ombre. Je prend peur, un de ses mecs louches à du rentrer dans mon appartement et.. Mes soupçons disparaissent lorsque la lumière de l'appartement s'allume. Mon cœur rate un battement, il est là, devant moi et cette fois je ne parle pas de Miguel ou de l'un de ses hommes. Je m'apprête à parler ( ou a crier, me connaissant ) mais Pierre me fit signe de me taire. Est il bien revenu ou suis-je juste trop bourrée ? Après au moins 10 années je passe la porte de mon appartement. Je suis sous le choc. A vrai dire, je ne sais pas comment réagir. Dois-je être énervée du fait qu'il est disparu sans rien me dire et le lui faire comprendre ou lui sauter au cou ? Ma décision est vite prise.
Je m'avance vers lui, le regarde droit dans les yeux et le gifle.
Moi : Ça c'est parce que t'es parti comme un lâche !
Il se tient la joue et soutiens mon regard noir.
Pierre : Et ça c'est parce que je n'ai pas arrêté de penser à toi.
Il s'avance vers moi, encercle mon visage de ses mains et m'embrasse tendrement. Les minutes passent et le baiser s'accentue, les gestes de Pierre sont moins contrôlés. Nos lèvres se quittent et Pierre plonge son regard dans le mien. Nos deux corps sont encore haletants à cause de ce baiser passionnel.
Pierre : Pourquoi tu as pleuré ?
Moi : Et toi, pourquoi t'es parti ?
Il me fait un sourire en coin.
Pierre : On ne répond pas à une question par une autre question jeune fille.
Moi : Je m'en fous. Répond moi.
Pierre : Je t'expliquerai tout mais pas ce soir.
Moi : Pourquoi ?
Pierre : Je ne pense pas que ce soit le meilleur moment.
Moi : Quand alors ?
Pierre : Demain. Maintenant répond à ma question.
Moi : Mauvaise soirée, c'est tout.
Je passe mes mains sous mes yeux pour tenter d'essuyer mon mascara qui a très certainement coulé.
Le moment de tendresse avec Pierre est très vite remplacé par un sentiment de colère. Il est parti comme un lâche et ne m'a donné aucune nouvelle bordel ! Mon visage se ferme et je lui lance froidement que je vais me coucher. J'enfile un sweat et ne met qu'une culotte pour dormir. Je ne saurai décrire ce que je ressens. Je suis énervée contre Pierre mais le revoir me fait tant de bien. Il m'a manqué, putain oui il m'a manqué. J'ai l'impression que tout ça n'est pas réel, c'est si étrange de le retrouver.. Tu le retrouves Alexia, oui, mais pour combien de temps ?
Je ne fait que me tourner et me retourner dans mon lit, il m'est impossible de trouver le sommeil. J'entend des pas dans le couloir puis ma porte qui s'ouvre. Je sais que c'est Pierre mais je ne me retourne pas. Je l'entend s'approcher de moi puis le sens s'allonger derrière moi dans mon lit. Ses bras encèrclent ma taille.
Pierre : Tu m'as vraiment manqué Alexia.
Je ne répond rien et fait semblant de dormir.
Je l'entends rire.
Pierre : Je sais que tu ne dors pas, on t'entends bouger dans ton lit à 10km.
Merde.
Moi : Je commençais à m'endormir, merci !
Je suis de mauvaise foi et alors ?
Pierre, riant toujours : menteuse.
Je ne réponds toujours rien, je n'ai pas envie de lui parler. Oh arrêtes de te mentir Alexia, tu meurs d'envie de lui parler c'est juste que tu es trop rancunière pour le faire.
Pierre souffle.
Pierre : Tu m'en veux ?
Moi, froidement : Oui.
Pierre : Alexia..
Je ne répond pas. A quoi s'attendait-il ? A ce que je le remercie d'être parti pendant des mois sans m'avoir donné ni raison ni nouvelles ?
Son ton se fait plus dur.
Pierre : Alexia !
Ne répondant toujours il me saisit et me retournes de façon à ce que je sois face à lui. Je fuis son regard.
Pierre : Regardes moi !
Je lève les yeux et croise les siens, déjà encré dans les miens. Son regard est intense et profond. Il pose une main sur ma joue et me la caresse de son pouce.
Pierre : Pardon.
Son regard se fait plus triste, je crois qu'il s'en veut vraiment. Son ton se fait suppliant.
Pierre : Pardonnes-moi, je n'ai jamais voulu que tout cela arrive..
Voyant que je ne répond toujours rien il approche son visage du mien et m'embrasse très délicatement. Le baiser est doux, lent, exquis.. J'ai l'impression qu'à travers ce baiser il implore mon pardon et me montre à quel point il est triste. Et puis merde. Je l'embrasse en retour, tout aussi tendrement. Sa langue s'insère entre mes lèvres et explore ma bouche toujours avec tendresse et lenteur.
On ne m'a jamais embrassé comme ça.

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Addict.
RomanceAlexia une jeune femme de 18 ans quitte Paris, sa ville natale, pour emménager à Toulouse. Entre rencontres, sexe, amour et mystère la vie d'Alexia ne sera pas de tout repos. De plus Alexia est une droguée mais une droguée pas comme les autres. Ell...