Chapitre 12

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Il se gare sur le côté du trottoir, mais ne sors pas de celle-ci. Il compte garder le volant alors que c'est ma voiture ?
Il reste assis, et me regarde intensément.
Rageusement, j'ouvre la portière côté passager, et pénètre dans celle-ci.
Je croise les bras au niveau de ma poitrine, et laisse mon regard fixé sur un point imaginaire devant moi.
Son regard se fait de plus en plus intense mais je ne faiblis pas, je reste sur ma position.

-Tu comptes faire la tête alors que c'est moi qui devrais être énervé ? Lance-t-il subitement.

Je ne réponds rien, et continue de fixer ce qui se passe à l'extérieur.

-Sérieusement Maddie, on dirait que tu as dix ans et non pas vingt.

-Mais pour qui tu te prends ? Crié-je.

-C'est toi qui es énervée, alors que TU as déserté mon appartement sans me prévenir.

-Je t'ai laissé un mot.

-Concrètement ? Et tu penses qu'un mot ça pardonne tout ?

-À quel moment je t'ai autorisé à prendre ma voiture ?

-Je ne l'ai pas prise ! Je l'ai juste déplacé...

-C'est une blague j'espère ? Mais tu te moques de moi en plus !

-Laisse-moi finir, s'emporte-t-il, je ne me serais jamais permis de la faire. Je l'ai juste mise dans le garage souterrain, puisqu'elle aurait pu gêner ce matin.

-Mais... Donc...

-Donc je ne l'ai pas prise pour partir faire les courses puisque le magasin est au bout de la rue. Mais par contre toi tu es partie sans même me le dire, je trouve ça déplacé.

-Désolée, dis-je en m'enfonçant un peu plus dans mon siège.

-Pourquoi es-tu partie précipitamment ?

-J'avais besoin de retrouver mon chez-moi.

-Ce n'est pas la seule raison qui t'a poussé à le faire, mais si tu ne veux pas en parler, je le comprends.

-Non ce n'est pas ça... C'est juste que.. Je suis désolée.

-Tes excuses sont acceptées. Mais ce n'est pas pour autant que je vais être gentil avec toi.

Ses mots n'ont pas le sens qu'ils devraient avoir. Je sais qu'il pourrait être féroce au lit pour ce que j'ai fais.
Mais il faut que j'arrête de donner un second sens à ses paroles, ça pourrait me trahir et me faire douter.

-Tu finis à quelle heure ce soir ?
Dit-il pour changer de sujet tout en s'engageant sur la route.

-Je finis à dix-sept heures, et j'ai des choses à faire après.

-La deuxième partie de ta phrase n'était pas obligatoire, tu fais ce que tu veux.
Je finis à seize heures, je t'attendrai à la cafétéria.

Pour toutes réponses je hoche la tête. En réalité je n'ai rien de prévu ce soir. Je voulais juste lui montrer que je n'avais presque -je dis bien presque- aucun intérêt pour lui.
Il faut bien, que d'une façon ou d'une autre, j'arrive à lui faire comprendre que ce qu'il s'est passé entre nous n'était qu'un dérapage. Nous n'irons jamais plus loin, ce n'était qu'une étourderie de notre part.
Et l'alcool n'y est pas pour rien aussi.

Quand nous arrivons sur le parking du campus, après une fin de trajet des plus silencieuse, nous ne parlons toujours pas. Je n'ose pas parler, ni même le regarder.
Qu'est-ce qui m'arrive ?
Je n'en sais rien, mais cette situation est plus qu'embarrassante.
Je sais qu'il me fixe, et qu'il attend sûrement une réaction de ma part, mais je garde la tête froide.

Rien qu'un égarement [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant