Chapitre 1

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Deux mois plus tard

Ce matin encore, je me réveille enlacée avec un garçon dont j'ai déjà oublié le nom. Mais heureusement pour moi, nous ne sommes pas chez moi. Ce qui est beaucoup plus simple pour fuir. Hier soir je n'ai pas pu résister à l'envie de sortir, et c'était une sacrée soirée. Comment ai-je pu faire pour ingurgiter autant d'alcool ?
Un mal de tête se fait ressentir, mais je n'ai pas de temps à perdre. Il faut que je sorte d'ici avant qu'il se réveille.
Discrètement je me défais de son emprise, puis cherche mes vêtements du regard. Éparpillés un peu partout, j'arrive à les rassembler et les enfile rapidement avant de récupérer mon sac et d'en sortir une feuille et un stylo.
Je quitte la chambre de mon partenaire, le plus discrètement possible, pour rejoindre sa cuisine. Je pose ma feuille sur le plan de travail avant de me pencher sur celle-ci pour lui écrire un petit message.

Je ne sais pas, si quand tu vas te réveiller, tu te souviendras de moi, mais je tiens juste à te remercier pour cette nuit. Même si le niveau que j'ai pu avoir avant toi est (parfois) plus élevé.
J'espère que tu n'auras pas trop mal à la tête. Encore merci.

M.

Une fois fini, je le laisse là où je l'ai posé, puis pars chercher mes chaussures.
Dès que je les récupère, je les enfile avant de me diriger directement vers la porte d'entrée.
Je la claque soudainement, puis descends les escaliers pour sortir du bâtiment.
Depuis ma première sortie, je ne suis pas retournée dans le même bar, j'ai préféré éviter d'y retourner pour le recroiser et respecter ma règle.

Jamais deux fois la même personne.

Du coup hier soir, j'ai pris ma voiture pour aller plus loin. Et ce n'est que ce matin que je me rends compte que c'était une mauvaise idée. Heureusement, mon partenaire n'habitait pas très loin, par conséquent je n'ai plus qu'à aller récupérer ma voiture dans le coin.
Je la cherche du regard, même si je sais qu'au fond ce n'est pas très prudent pour moi de m'aventurer sur la route.
Une fois repérée, je l'ouvre avant de m'y installer. Je fouille dans la boîte à gants à la recherche d'un médicament pour passer mon mal de tête. Je prends l'emballage, sors un comprimé, récupère la bouteille d'eau sous le siège, et l'avale directement.
Après avoir reposé la bouteille, je laisse ma tête aller en arrière, et souffle un bon coup. Depuis que j'ai commencé à sortir, je n'ai quasiment presque jamais fini ma soirée seule. Sans compter sur le fait que mon premier partenaire, ici, reste quand même le meilleur. Souvent je me surprends à comparer cette fameuse nuit, avec celle en cours.
Mais je n'ai pas cherché à le revoir, ça dérogerait à ma règle.

Dix minutes plus tard je me retrouve devant mon immeuble, je me gare, avant de préparer les clés de mon appartement.
Je sors de celle-ci, monte les escaliers, et rentre, enfin, chez moi. Ça fait maintenant deux mois que je suis ici, pourtant je ne suis toujours pas habituée à me dire que je vis seule. Mon logement a commencé à prendre forme qu'au bout d'un mois et demi, j'ai fais pas mal de travaux de rénovation. Et je suis plutôt fière du résultat, il me ressemble plutôt bien. Simple et épuré.
Dire qu'il y a quelques mois encore, je vivais sous le cocon familial, et j'aidais ma sœur à réviser pour ses examens. Et voilà qu'après une année ratée, je me retrouve ici, la veille de la rentrée dans une nouvelle fac de langue.
J'ai vécu à New York, j'y ai passé le plus clair de mon temps. Mais quand je suis rentrée à la fac là-bas je me suis rendue compte qu'il fallait que je change d'air. J'avais besoin de renouveau. C'est pourquoi durant une année je n'ai pas cherché à faire, ne serait-ce que le strict minimum. Alors oui, j'ai perdu une année, mais elle m'a permis de mieux retomber.

En deux mois j'ai aussi repéré un petit café très sympa où j'ai pu faire connaissance avec la serveuse, Jennie. J'essaie d'y aller chaque jour pour pouvoir échanger avec elle, mais parfois, je n'ai pas envie de sortir.

J'ai passé beaucoup de temps à la bibliothèque aussi, je trouve que là-bas on peut être tranquille quand on a besoin d'être seule ou pour se retrouver avec soi-même. Du coup souvent le matin, après être allée courir, je m'y rends pour me poser quelques minutes avant de rentrer à mon appartement.

Je n'ai pas rencontré énormément de personnes, puis à trop chercher on ne trouve pas. Alors je n'ai pas cherché à rencontrer des gens, et ma sœur m'a tenu compagnie. Chaque jour elle m'appelle pour me raconter sa journée, ou simplement pour me parler. C'est vrai qu'entre nous le courant est toujours bien passé, elle est tout pour moi, et j'ai toujours été -et je serai toujours- là pour elle. Récemment elle m'a annoncé qu'elle avait réussi ses examens, et je suis tellement fière d'elle. Elle a réussi à les obtenir, et elle a été acceptée dans une fac de droit pas très loin de mon ancien chez moi. Elle m'a aussi dit que dès qu'elle aura des vacances, elle passerai me voir et cette idée me rend plus que heureuse. Avec la technologie on peut faire beaucoup de choses, mais voir des personnes qui nous sont chères reste toujours un moment festif.

Et dire que demain, c'est déjà la rentrée. Je ne sais pas ce qui m'attends, et d'un côté j'appréhende énormément. Même si au fond, je sais, enfin du moins j'espère que tout se passera bien.
Étant donné que j'ai du temps pour moi, je pense que je vais me reposer, puisque hier soir j'ai un peu abusé sur l'alcool. Et il faut vraiment que je sois en forme pour ma première journée.

**

Le soleil commence doucement à se lever sur Houston. D'un moment à l'autre, mon réveil va sonner, et je vais devoir retrouver mon petit rituel d'avant cours. Mon regard se perd à travers la fenêtre qui donne directement sur la rue, et les quelques personnes matinales abordent déjà un petit sourire, sûrement heureux de commencer une nouvelle journée. Moi de mon côté, je suis un peu anxieuse, je ne sais pas trop à quoi m'attendre ce matin. Même si j'imagine que ça doit être comme à New York, simple et sans prise de tête.

Ce n'est que dix minutes plus tard que mon réveil sonne, doucement je sors de mon lit avant de me diriger dans la cuisine. Je sors tout ce dont j'ai besoin pour me faire un chocolat, puis pendant que le lait chauffe, je retourne dans ma chambre pour préparer mes affaires. Je rejette un coup d'œil par la fenêtre, et un grand sourire prend place sur mon visage au vu de cette journée, avec un petit soleil et un ciel bien dégagé.
Je sors donc un t-shirt marin, mon jean rouge, ainsi que mon petit gilet noir. Puis je file sous la douche.

De retour dans ma cuisine, après m'être habillée, je m'installe tranquillement au meuble-bar qui trône à l'intérieur de celle-ci, pour siroter mon chocolat chaud et grignoter deux petites tartines garnies de pâte à tartiner.
Je lis le journal que j'ai récupéré au pied de ma porte ce matin, mais il ne s'est rien passé d'intéressant ces derniers jours, si ce n'est que l'histoire de la vieille femme du premier étage qui a fêté ses quatre-vingt-dix ans.
Je regarde rapidement l'heure sur ma montre, pour éviter d'être en retard, je ne veux pas que ça m'arrive, et l'être le premier jour n'est jamais bon pour le reste de l'année. D'après les informations de localisations l'université n'est qu'à vingt minutes de chez moi en voiture. Il me reste donc quinze minutes pour me maquiller, enfiler mes chaussures et rejoindre ma voiture. Quand je dis que je vais me maquiller, ce n'est pas réellement vrai parce que le strict minimum me suffit. C'est-à-dire que je ne mets qu'une crème teintée, avec un petit peu de fond de teint et une touche de mascara. S'il y a une chose que je déteste c'est bien ça, les filles trop maquillées qui pour moi n'ont qu'un seul but, se faire remarquer.

C'est vrai que côté amoureux je ne suis pas très correcte. Un homme, un soir, jamais plus. Mais à quoi bon chercher. Même Dominique Blondeau le dit: « L'homme idéal à la recherche de la femme idéale; le meilleur moyen de rester célibataire ». Alors pourquoi chercher quelqu'un qui nous correspond. Pour moi il n'y a que le destin qui rentre en jeu, s'il a décidé de mettre quelqu'un sur mon chemin il y a forcément une bonne raison. Et ça fait un moment que je ne crois plus au prince charmant, il n'existe que dans les contes. Mais bon, on ne sait pas de quoi demain est fait, du jour au lendemain tout peut basculer. Et ça, c'est une chose qui me fais peur. Le changement.

Rien qu'un égarement [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant