Rien qu'un égarement [Terminé]

Chapitre 30

Tenant toujours ma main, Théodore la serre plusieurs fois avant de dire.

-Monsieur l'officier, veuillez excuser le comportement de ma future compagne, vous savez avoir un mini sois ne doit pas être évident. De la nausée, des vomissements, des envies...enfin, vous avez compris. Vous devez savoir ce que s'est compliqué de gérer une femme enceinte.

Mes yeux sortent de leurs orbites. Non mais il n'a quand même pas osé ? Il se moque de moi ou comment ça se passe ?
Mais où est-il allé chercher une idée pareil ? Moi enceinte ? Mais même pas en rêve. Je ne sais déjà pas me gérer alors un môme ? Encore moins. Mais pour cette petite blague, je ne compte pas me laisser faire. Il va voir ce que Maddie est capable. Et moi ? Sa future compagne ? Mais qu'est-ce qu'il raconte ?

-Oui je comprends, mais ce n'est pas une raison pour vous arrêter comme ça.

-Je sais bien, mais elle n'allait vraiment pas bien..Je...ça n'arrivera plus, explique-t-il sur de lui.

-Très bien on va en rester là pour aujourd'hui, mais au préalable, vous savez ce qui vous attend.

-Oui monsieur. Encore désolé pour le dérangement causé par ma compagne et moi..

L'officier nous salue rapidement avant de se retourner et de nous dire.

-Oh j'allais oublier, félicitations à vous jeunes gens.

-Merci, ricane Théodore.

Et ça le fait marrer. Mais il n'y a rien de drôle. Il doit se douter de ma réaction, puisqu'il ne me laisse pas le temps de dire quoique se soit et m'emmène à sa voiture. Il m'ouvre la portière, avant de toucher mon ventre.

-J'espère que notre bébé va bien, tu vas mieux chérie ?

-Monte tout de suite dans cette voiture avant que je t'assassine sur place, dis-je en colère.

-Vos désirs sont des ordres, surtout lorsqu'un autre être humain partage votre corps.

-Tais-toi ou je te promets que je...

-C'est bon, j'arrive.

Il referme ma portière, contourne la voiture, s'installe et démarre lentement.

-Tu m'expliques ? questionné-je.

-T'expliquer quoi ?

-Alors d'abord tu dis que je suis ta petite amie, ensuite que je suis enceinte, et pour couronner le tout ta future compagne ? Mais tu te moques de moi ?

-Moi aussi je peux jouer...

-C'était ta vengeance ? C'était ça ? Mais dans quel monde vit-on ?

-Maddie, ça va. Tu allais nous créer des problèmes, et ce sont les premières choses qui me sont venues en tête.

-Ah bon ? C'est comme ça que tu nous vois ? Fou amoureux, avec un enfant ?

-Mais non, ça a juste apaisé la tension avec l'officier. Je sais très bien que toi et moi c'est que du sexe. Ou du moins c'était.

-Et ça ne restera que ça.

-Son tee-shirt te va trop grand alors je me suis dit pourquoi ne pas faire croire qu'elle est enceinte..

-Je m'en fiche. Ne dit plus rien et dépose-moi chez moi s'il te plaît.

Comme je lui ai demandé, il n'ajoute rien et se contente de rouler. Me rendant compte que le temps est plus long, dans un silence, je m'appuie contre le rebord de la fenêtre et ferme les yeux.

**
Lorsque mes yeux s'ouvrent, je reconnais automatiquement cette chambre qui n'est pas la mienne. J'aurais dû rester éveillée et ne pas sombrer dans un sommeil aussi profond. Quelle idée...
J'aurais peut-être mieux fait de ne rien faire. Ne pas sortir. Ne pas boire. Et surtout. Ne pas recoucher avec lui. C'est trop de contraintes. Beaucoup trop.
Mais avec ces contraintes, il y a aussi cette envie. Aussi forte soit-elle, celle de le posséder jour comme nuit. Et de toujours l'avoir dans mes pensées, ça devient un enfer pour moi. Maddie, jeune fille indépendante jusqu'au moment où un garçon, nommé Théodore a décidé de briser ses barrières. Les briser pour la rendre vulnérable, indécise, troublée, et surtout perturbée.
En quelques mois, semaines ou bien même quelques heures, il arrive à me percer plus que les autres. Et d'un côté nous sommes attachés l'un à l'autre.

Je le vois dans ses gestes, mais aussi dans ses paroles. Elles se veulent réconfortantes, et douces. Et ses gestes sont doux, appliqués, et pleins de non-dit.
Je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête tout à l'heure, d'une certaine manière il s'est vengé de mon jeu. Je voulais le faire craquer, même si au final il s'est pris à mon jeu, il a réussi à ne pas céder. Et Je l'admire pour cette persévérance qu'il a eue hier.
Par contre il y a bien une chose que je n'ai pas supportée, ses paroles auprès de l'officier. Qu'est-ce qui lui a pris de dire de telles choses ?
Est-ce le manque de mon corps qui lui monte à la tête ? Ou tout simplement un début de sentiments qu'il commence à avoir à mon égard ?

Si la deuxième option se voit affirmative', il faudra que je prenne mes distances avec lui. C'est beaucoup trop risqué.
Je ne veux pas de relation.
Mon but ultime des prochains jours sera de retrouver ce très cher inconnu, qui maintenant je sais, n'est ni Théodore, ni Gavin.
Peut-être n'est-il pas d'Houston ? Peut-être qu'un jour je le recroiserais, le hasard fait bien ce genre de chose non ?
Puis même avec la présence de Théodore dans ma vie, je n'arrive pas à faire abstraction de cette nuit. Dans sa voiture.
J'étais bien trop amochée pour me rappeler du modèle, mais une chose est sûre, lui était brun. Et ses traits ressemblaient drôlement à ceux de Théodore..
Peut-être ont-ils un lien de familiers... Peut-être n'ont-ils rien en commun, si ce n'est que la beauté et l'efficacité au lit.

Alors que je termine d'émerger, la porte de la chambre s'ouvre sur Théodore.

-La belle au bois dormant s'est-elle enfin réveillée ? questionne-t-il en rigolant.

Mais mon humeur n'est pas à la rigolade. Ses mots de tout à l'heure tourne en boucle dans ma tête, et je sens que je ne suis pas prête de les oublier...
Dans ce genre de moment, ma mère m'aurait dit "L'être humain se trompe, et lorsqu'il se trompe ça prouve son intelligence." Alors peut-être que je me suis trompée sur l'identité de ce fameux inconnu, mais pas sur mon attirance pour ce garçon avec son grand coeur, mais aussi son charme fou.
Alors oui sur le coup il a été le plus grand des cons, mais ça ne change rien à notre, mutuelle, attirance. Aussi forte, soit-elle, on ne peut la contredire, ou l'ignorer...