Chapitre 29

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Un silence de plomb règne dans la voiture, et s'est peut-être mieux ainsi.

Mon regard reste fixé sur l'horizon, pour lui montrer que moi aussi j'ai mes raisons d'être énervée.
Mais mon mal de tête ne fait qu'empirer avec les secousses de celle-ci.
Mon estomac commence doucement à faire des siennes, et mes ballonnements ne cessent d'augmenter.

eh merde.

Une main autour de mon ventre j'essaye doucement de le calmer, faisant des petits mouvements pour l'apaiser.
Mais rien ni fait.
Ça ne fait qu'augmenter mes chances de vomir.
Une première remontée se fait sentir, et je me tourne vers Théodore.
Son regard est dur, ses sourcils froncés, si je n'étais pas dans un état pareil je dirais des choses qui pourrait le faire changer d'avis, mais là sur le coup, il faut qu'il s'arrête.

-Tu peux t'arrêter deux minutes, je ne me sens pas trop bien...dis-je alors qu'une seconde remontée se fait sentir.

-Pourquoi faire ?

Sec. Froid. Distant.
Mais assez claire pour me faire comprendre que j'ai merdé.

-Je vais..., une autre remontée..., vomir.

Automatiquement son regard se pose sur moi.
Il n'est plus aussi dur, il me paraît plutôt inquiet.
Il met son clignotant, avant de s'arrêter sur le bas côté.
Il faudrait que j'arrête de boire autant.

À la vitesse de l'éclair, je sors de sa voiture et m'éloigne un petit peu.
Mais je n'ai pas le temps de faire un pas de plus que mon estomac recrache tout, l'alcool et la nourriture qui était jusqu'à présent, dedans.
Je me plie en deux pour éviter de trop me tâcher, lorsque deux mains attrapent mes cheveux, je sais directement que c'est lui.

Je continue de me vider, encore de longues minutes, tandis que Théodore reste à mes côtés.

Une fois terminé, il me tend une serviette et une bouteille d'eau pour me rincer.
Je prends directement une première gorgée, et fais comme ci c'était un bain de bouche pour finalement la recracher ensuite. Je m'y prends à plusieurs reprises, tout en regardant mes chaussures.

-Ça va ? Tu vas mieux ? demande sa voix calme.

Je hoche la tête, puis m'essuie du mieux que je peux.
Puis complètement déboussolée, je baisse la tête, bien trop honteuse suite à la scène qui vient de se passer.
Il remarque ma gêne rapidement, et relève mon visage vers le sien.

-Tu sais Maddie, ce n'est pas la première fois que je te vois dans un état pareil. Mais j'aimerais, à la longue ne plus avoir à te tenir les cheveux...

-Je suis désolée..

-Tu l'es toujours.
Et ça commence à me prendre la tête.
Je n'en peux plus de jouer au chat et à la souris avec toi. Je ti...

-Tu tiens beaucoup à moi, je sais.

-Hein ? Comment tu le sais ?

-J'ai entendu votre petite conversation, à Gavin et toi.

-Merde, jure-t-il en passant sa main dans ses cheveux.

-Mais ce n'est pas pour autant que ça change les choses.
Je t'apprécie, et je tiens aussi à toi, dis-je faiblement.

Un sourire énorme prend place sur son beau visage.

-Peux-tu répéter ? me demande-t-il tout en me narguant.

-Désolée, mais je ne dis les choses qu'une seule et unique fois.

-Mon esprit doit me jouer des tours, ce n'est pas réel. Je suis dans un rêve ?

-Non, c'est bien la réalité. Peut-être qu'il faudrait que je te le prouve autrement...

-Comment comptes-tu t'y prendre ?

-Je commencerai, par t'embrasser sur la clavicule, puis je te retirerai ce tee-shirt beaucoup trop gênant..

Il se mord la lèvre inférieure, me prouvant qu'il réagit sous mes paroles, et je continue.

-Ensuite je passerai ma main dans ton pantalon...

-N'en dit pas plus ! me stoppe-t-il.

Décidée à ne pas lâcher, je poursuis.

-Je ferais des va-et-vient, sur ta queue, quasiment prête, avant de descendre ton pantalon et ton boxer...

-C'est bon j'ai compris. Stop. Arrête.

Je ricane face à sa demande, e je m'arrête là, je m'approche doucement et remarque à travers son pantalon qu'il a beaucoup plus réagi, que je ne l'imaginais.

-Je pourrai faire tellement de choses, chuchoté-je à son oreille.

Je le sens frissonner, lorsque je dépose un baiser sur sa joue.

-Tu sais, il n'y a pas que toi qui fantasmes.
Moi aussi j'ai les miens. 

Il reste muet, un long moment, son regard reste encore remplis de désirs. Son visage s'approche doucement du mien, et je sais pertinemment ce qu'il veut faire.
Il se lèche les lèvres, puis les posent sur les miennes.
Qui aurait cru que j'allais échanger un baiser, ici, au beau milieu de nulle part, entre deux routes.

Nos langues se cherchent, se taquinent, et s'enroulent ensemble. Ses mains se posent sur mes hanches, nous rapprochant l'un à l'autre.
Des coups de Klaxons, se font entendre, et nous nous séparons dans un rire.

-Il n'y a que nous pour faire ce genre de choses, dit-il.

-Sûrement...mais ça ne m'a pas déplu.

-Crois-tu que ce n'est pas le cas pour moi ?

-Je ne sais pas, peut-être...

Pour toutes réponses, ses lèvres se posent une seconde fois sur les miennes.
Qu'est-ce que j'apprécie ses baisers...
Doux, entreprenants, et pleins de promesses.
Des promesses, jamais prononcées.
Mais c'est mieux ainsi.
Alors que nous continuons de nous embrasser, nous sommes soudainement interrompus.

-C'est votre voiture là-bas ? questionne-t-on.

-Euh oui, dit Théodore en se retournant.

Je lance un regarde derrière lui, et je me retiens de rigoler quand je vois la voiture de police garé derrière la sienne.

-Et vous êtes en panne ? demande l'officier.

-Euh...non, dit Théodore gêné.

-Pourquoi votre voiture se situe sur le bas côté alors ?

-Ma copine avait envie de vomir elle ne se sentait pas bien. Et je ne voulais pas qu'elle salisse ma voiture..

-Je comprends tout à fait, mais là je vous ai surpris entrain de vous bécoter, et non pas parce que mademoiselle n' était pas bien.

-Excusez-nous monsieur l'officier, expliqué-je, ça ne se reproduira plus, vous avez ma parole.

-La prochaine fois, votre voiture sera emportée. Et vous deux, en garde à vue.

-Pour si peu ?

J'aurais mieux fait de me taire, au vu du regard qu'il me lance, j'aurais vraiment dû tenir ma langue.
Quand est-ce que je vais comprendre qu'il faut que je me taise ?

-Voulez-vous qu'on le fasse dès le premier avertissement mademoiselle ?

Je reste muette, devant l'officier.
Et lorsque Théodore prend ma main, je comprends qu'il va s'occuper de gérer la situation.

-Laisse-moi faire, murmure-t-il au creux de mon oreille.

Je hoche la tête, en priant de toutes mes forces. Espérant qu'il va réussir à nous sortir de cette mini-impasse...

Rien qu'un égarement [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant