Chapitre 23

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-Personne.

Puis son visage se rapproche encore du mien, comblant le vide entre nous. En toute délicatesse, il dépose ses lèvres sur les miennes, faisant abstraction de sa douleur.
Notre baiser est un mélange de sang et d'eau, mais sur le coup, je m'en fiche, seul lui compte.
Ne voulant pas lui faire mal, je pose mes mains derrière son cou, le rapprochant indirectement un peu plus de moi.
Il demande accès à ma langue, rendant notre baiser encore plus ardent.

Ce n'est que lorsque qu'il n'a plus de souffle qui relâche ma bouche, en posant sa main sur ma joue.

-Tu n'as pas trop mal ? demandé-je

-Pour toi je n'aurais jamais mal.

-Arrête, dis-je gênée.

-C'est vrai que tu es partie comme une voleuse ce matin à cause de ça, j'avais le temps d'un court instant, oublié.

-Je vais d'abord t'apporter quelques soins et nous pourrons parler de tout ça après, d'accord ?

-Je te suis alors.

Je me relève doucement, avant de l'aider à se relever à son tour. Il grimace de douleur quand son corps, que j'imagine encore tout engourdit, se retrouve debout. Je lie nos deux mains ensemble pour l'emmener à la salle de bain. Quand nous arrivons dans celle-ci, je lui demande de s'asseoir sur la baignoire, avant de chercher rapidement ma trousse de premier soin.

-Il ne t'a pas loupé, constaté-je en commençant par imbibé une compresse avec du désinfectant.

-Ce n'est rien, juste des bleus.
Ça va aller, ne t'en fait pas.

Je tourne la tête de droite à gauche, faisant un "non" avec celle-ci.

-Pourquoi vous faites tous les malins ?
Il vous arrive parfois d'assumer d'avoir mal ?

-Je t'assure que ça va.

Mais quand je pose la compresse sur le coté de son nez, il pousse un petit cri.

-Tu es sur que ça ne fait pas mal ?
Ça doit piquer non ?

-Essayerais-tu de me rendre vulnérable ?

-Ce n'est pas une honte d'avoir mal. La douleur c'est quelque chose d'humain, pourquoi se voiler la face.
Tu as mal ça se voit.

-Maddie...

-Ne fait pas trop le fort, ça pourrait te jouer des tours.
Au fait pourquoi tu n'as pas répondu à son attaque ?

-Je n'avais pas la force, puis je l'avais cherché.

Je continue doucement de nettoyer toute ses plaies.

-Qui est Iris ? demandé-je subitement.

-Son ex copine, celle avec qui j'ai couché sans scrupule pour le faire chier.

-Non mais c'est pas vrai.
On ne t'a jamais appris à respecter l'amour des autres.

-Ose me dire que tu ne l'as jamais fait !

-Si, c'est déjà arrivée que je couche avec un mec qui est en froid avec sa copine et qui avait besoin d'un bon coup. Mais je n'ai jamais voulu casser le couple des autres.

-J'avais mes raison de le faire.
Puis c'est elle aussi qui m'avait fait de avances, qu'est-ce que tu veux que je dise.
Ma queue a parlé à ma place c'est tout.

-Tous les mêmes..

-Tu n'es pas spécialement bien pour parler, tu fais la même chose.

-Oui, mais au fond de tout ça je le fais parce que j'en ai mes raisons, pas uniquement parce que j'aime ça.
Enfin si, mais je ne sais pas comment t'expliquer.

-Tu n'as pas besoin de m'expliquer.
Je ne veux pas te forcer à dire des choses que tu n'as pas envie.

-Je... c'est.. juste que je n'arrive pas à en parler.

-Alors ne dit rien, je n'ai pas besoin de savoir.

-Merci..d'être aussi compréhensible.

Je jette le dernier coton, après avoir fini de nettoyer son beau visage. Mais les marques que Mathéo lui a laissé son de plus en plus flagrante. Et je me sens faible de le voir ainsi.

Putain Maddie, qu'est-ce qui t'arrive ?

Tandis que je baisse la tête vers mes pieds, encore trop désolée pour lui, je sens ses doigts se poser sous mon menton pour le relever vers lui.

-Arrête de t'en vouloir pour si peu, ce n'est vraiment rien.
Je suis toujours en vie, c'est le plus important tu ne penses pas ?

-Si, murmuré-je.

-Alors, rendez moi ce jolie sourire et cette bonne humeur contagieuse, explique-t-il en souriant doucement.

Je souris alors à mon tour heureuse de le voir ainsi. Même avec un visage pareil, son charme et son humour, sont toujours présents.

-Pourquoi étais-tu venu au départ ?

-Pour toi.

-Théodore...dis-je les joues en feu.

-Maddie, tu sais très bien que je ne cache pas ce que j'ai sur le cœur, je dis tout à cœur ouvert.
Je ne voulais pas te faire fuir ce matin, alors j'étais venu pour m'excuser.
Puis je l'ai vu, la, dans ta cuisine, alors mon sang a fait un tour et il s'est passé ce qui été nécessaire d'avoir lieux.

-Je ne voulais pas que vous en veniez aux mains.
Je t'avoue que ton cousin m'effraye.
La dernière phrase qu'il a dit, tourne en boucle dans ma tête et j'ai peur de ce qu'il a en tête.
D'autant plus que je sais, maintenant qu'il est impliqué dans l'histoire de ma sœur.

-Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais ça a du vous marquer aussi bien toi qu'elle.
Mais je te promets, tant que je serais la, il ne t'approchera plus.

-Tu ne peux pas être en être plus sur que ça. Cette histoire nous a clairement détruite.
Plus elle que moi, car j'ai fais ce que j'avais a faire en tant que grande sœur, les larmes commencent doucement à me monter aux yeux en repensant à tout cette histoire, je l'ai protégé, j'ai fais de mon mieux, dis-je en laissant couler une larme.

-Hey, il s'approche de moi prenant mon visage en coupe, ne pleure pas s'il te plaît.
Dit toi que c'est de l'histoire ancienne et prend la vie du bon côté, je suis là maintenant.

-Merci, chuchoté-je en l'entourant de mes bras.

Aussi étrange soit-il, cette étreinte me semble des plus banale. Quand bien même sa présence est elle aussi normal. Ses mots, ses actes, son attention, tout. Me touche plus que je ne l'aurais voulu.
Il entoure à son tour ses bras atour de moi, me gardant ainsi près de lui.
Depuis ce matin, la situation m'échappe.
Mon attachement envers lui grandit, chaque jour un peu plus, et ça commence à me jouer des tours.
J'ai bien peur que cette histoire ne finisse comme les autres.
Destructrice et insurmontable.
Parfois il faut savoir faire des concessions, et j'ai bien peur que pour nous tout change.
Je ne veux pas.
Mais mon cœur n'est pas du même avis.

Serge Bouchard disait:

" L'amour, le vrai, est cannibale et destructeur. En vérité, il tue. Posséder l'autre, c'est le faire mourir. Être possédé, c'est mourir aussi. Les vrais amants se détournent du monde. Ils s'enferment pour mourir."

Et c'est peut-être pour ça que j'ai peur.
Peur de ce qu'il peut nous arriver.

Rien qu'un égarement [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant