Chapitre 6

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Je découvre avec désespoir mon nouveau voisin ... Le nouveau ... Le "champion" Daryl Price ... Et là il me dévisage, un petit sourire en coin au lèvre, parce qu'évidemment, je le reluquais. Putain de merde. Je sens mon instinct de survie se réveiller, et un sourd désir de m'enterrer six pieds sous terre pointe le bout de son nez.

Isaac - Harleen, si tu lui faisais découvrir le quartier ?

Harleen - Désolée, j'ai des choses à faire. Et je suis sûre que Griffin, Asher et les Lowe seront heureux de le faire à ma place.

Je mime une moue triste et me détourne pour remonter à l'étage. Je prie pour que mon oncle comprenne ce que j'ai voulu dire en parlant des joueurs, et surtout, qu'il n'ait pas la gentillesse de lui indiquer ma chambre pour que Daryl vienne me voir.

Isaac - Vous voulez prendre un verre ? Daryl, tu peux rejoindre Harleen si tu veux, sa chambre est à l'étage.

Sa proposition me fait me retourner immédiatement. N'acceptez pas, je vous en supplie. Sara semble consulter son époux du regard, ils semblent échanger un dialogue muet que je ne peux pas comprendre. Mais c'est quoi cette obsession qu'on les parents de vouloir que leurs enfants soient amis bon sang !

Sara - Bien sûr, pourquoi pas ! Harleen n'a qu'à se joindre à nous.

Isaac - Ne vous en faites pas pour ma nièce, elle sait se défendre de garçons un peu trop ... insistant.

Isaac observe Daryl et semble lui faire une promesse sous-entendue. Celle de le briser s'il tente quoi que ce soit contre moi. Je décide de remonter en triple vitesse avant que le brun ne se mette à me coller au train. Arrivée en haut, je me tape le front contre le mur de l'étage. Je n'ai pas spécialement envie de lui parler, même si je me sais en sécurité, sous mon toit et avec Isaac et les parents de Daryl au rez-de-chaussée, je me dis qu'il ne s'essayera pas à de gros risques. Malgré tout mon cerveau s'enclenche en mode survie. Je rentre en trombe dans mon antre, vais dans mon dressing et dégage le passage pour me vautrer dans ma planque. Une porte dans mon dressing qui mène à un petit coin où j'ai installé de gros coussins ainsi que des couettes, des matelas et des oreillers devant une grande télé entourée de boîte de DVD ainsi que de mes consoles et jeux vidéos. Je m'installe et espère que mon oncle ne lui a pas indiqué ma planque.

J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir puis des pas sur le parquet. Merde ! Je retiens ma respiration par automatisme, priant pour qu'il ne me cherche pas.

Daryl - Harleen ?

Je ferme les yeux en croisant les doigts. Je l'entends entrer dans ma demeure, faire quelques pas à droit et à gauche. Il doit sûrement observer tout ce qu'il voit, heureusement que ce n'est pas trop le bordel pour une fois. Je me rapproche lentement de ma petite porte pour essayer de voir à travers les minces ouvertures. Le parquet jouxtant la trappe craque sous le poids de ma main, me faisant reculer en plaquant ma main sur ma bouche. Daryl semble se rapprocher du dressing. Les pas s'arrêtent juste à côté de ma porte secrète. Je n'ai probablement pas fait attention en me faufilant, comme j'étais pressé, la porte doit être visible de l'extérieur ... Merde. J'entends alors le grincement de la petite poignée, putain ... Je l'entends siffler alors qu'il observe ma cachette.

Daryl - Tu te prépares au cas où le gouvernement lance la Purge annuelle ?

A croupi devant la porte, retenant mes vêtements pendus aux cintres d'une main, il observe ce qu'il voit devant lui. Appuyée contre mes oreillers et les bras croisé sur la poitrine, j'analyse ce qu'il vient de dire. Un sourire moqueur m'échappe, je dois avouer que sa référence me plait.

Harleen - C'est bien, tu n'as pas des goûts de chiotte au moins.

Daryl - Et tu n'as encore rien vu !

Let The Game Begin [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant