Chapitre 26

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[SALIM]

Ça fait 5 putains d'heures qu'ils sont au bloc opératoire et que je médite sur ces derniers événements.

Pourquoi elle s'est mise devant lui ? Elle gagnait quoi dans l'histoire ? Que je le butte ou pas, ça aurait rien changé à sa vie, vrai ou pas ?

Putain je comprendrais jamais cette femme, je comprendrais jamais comment elle peut vouloir du bien de tout le monde comme ça, même des mauvaises personnes. Ça a du bon, ouais, mais sah c'est abusif.

You': Gros y'a sa mif.

Je regarde au fond du couloir et vois sa mère en train de pleurer dans les bras de mon beau-père. Ça m'a donné un bon gros coup, pour être honnête.

À trop vouloir me venger, je me suis fais mal tout seul. Comme on dit «Si tu empruntes le chemin de la vengeance, prépare deux cercueils». J'avais pas réalisé que ça pouvait aller aussi loin, quel con je fais, putain.

Je suis sortis de l'hôpital histoire d'aller à la mosquée et de prier. J'en ai profité pour prier pour elle, évidemment.

Je suis retourné à l'hôpital et me suis retrouvé nez à nez avec ses parents et faut dire que j'avais du mal à assumer leurs peines.

Moi: Désolé wAllah, j'ai...

Son père: -En me coupant- Pas de désolé, on veut rien savoir Salim. Prions juste, il n'y aura que ça qui pourra réparer tout ça. Le reste on en reparlera plus tard.

J'ai soufflé un grand coup et ai levé les deux mains, pour prier, pour demander à Allah de la préserver, de pas me la prendre maintenant.

J'avais peur, wAllah pour la première fois depuis longtemps j'avais vraiment peur. Parce-que ma femme était entre la vie et la mort et que je risquais de plus jamais pouvoir me disputer avec elle, l'entendre rire, pleurer, s'énerver, chanter (mal). J'avais peur de tout perdre si elle mourrait, fallait qu'Allah me la laisse.

Docteur: Mr. Aït Lahcen, veuillez me suivre.

Je me lève en mode zombie et je le suit de près. J'espérais qu'il m'annonce une bonne nouvelle avec classe, comme dans les films ricains.

Il m'a serré la main, ouais, mais ça veut pas dire que c'était un bonne nouvelle pour autant.

Lui: Je suis le docteur Kawashima et je m'occupe de l'état de santé de votre femme. Pour être honnête, c'est pas bon, mais elle est réveillée et maintenue en vie. C'est ce qui compte, n'est-ce pas ?

Moi: Elle est réveillée ? Et il y a possibilité de la voir ?

Lui: Non je suis désolé, pas maintenant. Ils sont encore en train de s'occuper d'elle et le temps qu'ils finissent, les visites seront terminées depuis longtemps déjà.

Moi: J'y vais au max 5 minutes, vous avez ma parole.

Lui: Je vais voir ce que je peux faire, restez ici.

J'avais cette sensation, j'étais soulagé. J'avais pas tué la femme que j'aime, son cœur battait toujours, mais peut-être plus pour moi maintenant...

Maman, je n'aime que toi [2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant