Cœur Clos - Chapitre VIII

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M'ayant détaché pour m'attacher à nouveau mais cette fois sur un brancard, ils m'emmènent de cet endroit tandis que je suis inconscient. Sans vraiment penser à qui je peux être, ils passent avec moi juste devant le jeune garçon qui peut à nouveau bouger, la dose qu'il avait reçu n'ayant presque pas eus d'effet. Il courra alors vers ce brancard où je suis allongé tel un cadavre, rattrapé par l'infirmier qui l'a aidé il crie mon nom... Je l'entends comme-ci il était loin, mon inconscience s'approfondit et il s'éloigne, pourquoi est-ce que je l'entends crier ? Mon imagination est tellement cruelle avec moi, pourquoi est-ce qu'elle ne me le montre pas en train de sourire ? C'est le voir sourire que je veux avant de m'éteindre et non pas l'entendre pleurer une fois de plus à cause de moi...

Cette voix criante devenant de moins en moins forte, à nouveau un trou noir m'engloutis & je me retrouve dans le silence totale, juste l'obscurité m'entoure ainsi que le silence... Où suis-je ? Est-ce à ça que l'enfer ressemble ? Alors je vais rester dans le noir pour toujours, un noir qui me rappellera à jamais le dernier endroit où j'ai été de mon vivant ? Hah... Au moins ici, je ne ferais plus souffrir personne, c'est bien mieux comme ça...

De son côté le garçon, s'est remis de cette nuit-là mais pourtant ne quitte pas l'hôpital... Il reste à mon chevet tandis que la personne avec qui il est censé être dans l'amour arrive pour le ramener, le retrouvant à mes côtés, moi qui ne me suis toujours pas réveillé depuis.

- Viens...

- Non.

- Tu as rien affaire ici, reviens à la maison...

- Je peux pas...

- Pourquoi ?

- Il ne s'est toujours pas réveillé.

- Et alors ? Tant mieux au moins il ne t'a pas vu comme ça, il ne sait pas que tu étais là et ne cherchera pas à reprendre contact avec toi du coup.

- Il sait que j'y étais, il m'a vu... Mais n'a pas réagis...

- Preuve qu'il n'en a plus rien à foutre de toi.

- Il n'était plus lui-même.

- C'est trop facile de dire ça pour se faire pardonner.

- Il ne m'a rien dit du tout, je le sais juste... Tu aurais vu dans quel état il était...

- Ça n'excuse pas le fait qu'il ait pas réagis en te voyant.

- Tu comprends pas... Tu peux pas comprendre, tu ne l'as pas vu...

- Vu quoi ? Ce connard t'ignorer, j'ai pas besoin de voir ça il m'énerve déjà bien assez rien que par le fait d'exister.

- Si je n'avais pas appelé les secours il serait mort maintenant...

- T'aurais dû le laissé crevé, c'est tout ce qu'il mérite pour ce qu'il t'a fait.

- Moi aussi, je serais peut-être mort maintenant... Le type qui lui a fait ça, je pense qu'il allait me faire pareil...

- Quoi ?

- Quand j'ai appelé les secours il m'a attrapé et m'a injecté un produit qui m'a rendu raide comme tout...

- Il voulait juste que tu bande quoi...

- Non pas raide dans ce sens-là... Raide dans le sens où tout mon corps devenait impossible à bouger, tu sais comme-ci tu perdais toute ta souplesse...

- C'est chelou comme truc !!

- Oui mais je n'ai eus qu'une seule dose moi... Mais lui... Ça faisait plusieurs mois qu'il était enfermé dans une cave à recevoir ce produit... Celui qui lui a fait ça à une collection magnifique de statues... Il me disait, bientôt je vais en montrer une nouvelle au monde, tu verras, tu en seras bouche bée...

- Et ?

- Sa nouvelle statue, ça allait être lui...

- Heiiiin ?

- Il rend le corps des personnes totalement raides et une fois que c'est fait ils les exposent dans son jardin... Comme de simples statues sculptées sauf que se sont de véritables personnes... Je ne sais pas comment il a fait pour que la peau ne se décompose pas et je ne veux pas le savoir... Toutes les personnes qu'il a ''transformées'' ont été rendues aux familles, tu imagines leur tête en recevant ainsi le corps de la personne qu'ils ont perdu... Je n'ose même pas imaginer comment ils vont faire pour mettre certains dans un cercueil...

- Dur... Et tu connaissais en plus le type qui faisait ça...

- Oui...

- Sur ce, on rentre, c'est pas une raison pour rester prêt de lui.

- Je dois rester.

- Pourquoi ?

- J'ai quelque chose à lui demander...

- Quoi ?

- C'est personnel... Ce type a dit quelque chose qui m'intrigue...

- Qui est ?

- Je t'ai dit que c'est personnel...

- ... Donc tu veux rester là c'est ça ?

- Oui.

- Et je suppose que je n'ai pas le choix c'est ça ?

- C'est ça.

- Je ne serai pas loin, appel-moi quand tu seras prêt à retourner...

- Hm...

Sans même que le jeune adresse un regard à son interlocuteur celui-ci parti. Une infirmière vint comme toujours voir s'il n'y avait pas eu de l'amélioration dans mon état, tout en apportant un plateau repas à mon ''gardien''. Il reste jour et nuit à mon chevet au point qu'un lit d'accompagnant lui est apporté pour qu'il puisse s'allonger pour dormir...

Le jour il veille, la nuit il ne dort que sur une oreilleet d'un seul œil, guettant mon réveil, comme-ci il l'attendait avec impatience,répétant cela encore et encore, prenant l'habitude, en venant même à noter surune feuille la moindre variation de mes signes vitaux, aidant ainsil'infirmière tout en occupant ses journées.

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