Cœur Clos - Chapitre XVI

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Plusieurs semaines se sont écoulées et je marche de plus en plus, il a demandé à être présent lors de tous mes exercices, ce qui lui fut accepté à condition qu'il ne gêne pas les médecins dans leur travail. Bien évidemment, il se montra être d'un grand secours une fois de plus, m'aidant même à guérir. Le plus difficile est de réussir à reparler, bien qu'à présent j'arrive à sortir quelques sons les syllabes ne daignent pas encore se faire entendre...

Les médecins en finirent par penser que je resterai muet à vie, mais mon ''gardien'' ne pense pas du tout pareil et les engueule presque, en leur disant qu'en entendant ce genre de discours leurs patients risqueraient de ne plus vouloir faire d'effort pour tenter d'aller mieux, qu'ils ne devraient pas leur faire perdre espoir comme ça. Je le reconnais bien là, à dire ce qu'il pense quitte à reprendre quelqu'un dans son propre domaine, d'autant plus qu'il n'a pas tout à fait tort, d'ailleurs l'un d'eux s'excusa et dit alors un vieux dictons qu'il avait entendu une fois, celui-ci disant que tant qu'il y a de la vie, il y a toujours de l'espoir... Après quoi, il dit que ça suffira tout de même pour mes exercices de la journée, mais à mon regard mon petit ''gardien'' compris que je n'étais pas d'accord et continua avec moi dans ma chambre.

Seulement cette fois ça ne se passe pas aussi bien que lorsque j'essayais de remarcher, je ne pouvais toujours pas prononcer de syllabes, juste des sons sans signification arrivait à se faire entendre et rien d'autre...

- Ne t'en fais pas, déjà il y a des sons maintenant, rappelle-toi au tout début il n'y avait rien du tout qui sortait. Il faut juste le temps que tes cordes vocales se réhabituent à vibrer.

Il me sourit alors comme pour me rassuré et je lui en rendis un sans hésitation, j'aime tellement le voir sourire qu'à chaque fois j'ai l'impression d'aller mieux. Ses sourires sont comme mes rayons de soleil, je ne pourrais m'en passer...

Le voir ne pas décourager malgré que je n'ai plus l'air de faire de progrès, il me donnait la force de continuer à tout essayer pour réussir, quand j'avais un coup de mou il me secouait à chaque fois, en m'engueulant limite mais je sentais qu'il faisait ça pour mon bien alors je finissais toujours par lui sourire et ne pas baisser les bras... Pour lui, pour qu'il soit fier de moi...

L'envie d'être totalement rétablis était de plus en plus présente, mon envie de disparaître ayant totalement disparue. Je n'ai plus envie que d'une seule chose, que tout reste comme maintenant, que tout continue d'aller aussi bien entre nous. Haah... C'est peut-être pour ça que je n'arrive plus à parler malgré mes efforts, peut-être qu'inconsciemment j'ai peur qu'une fois que j'irai mieux il reparte et que plus jamais on ne se revoit... Cela voudrait alors dire que je me comporte comme le pire des égoïstes, parce que dans ce cas je le garde prisonnier près de moi...

Perdu dans mes pensées, je ne me rendis même pas compte que la nuit était là et il m'en ramena pour me dire d'aller me coucher car demain pas mal d'autres exercices m'attendent. Acquiesçant, je l'écoutai donc et allai me coucher tout comme lui qui s'allongea dans le lit de l'accompagnant.

Il s'endormit très vite à l'inverse de moi qui n'arrive pas à trouver le sommeil alors je le regardai dormir, il avait l'air si paisible... J'ai tellement envie de me glisser sous ses draps pour le serrer contre moi... Mais je ne peux pas, donc je me contente de le regarder en ne quittant pas mon lit et ce, une grande partie de la nuit avant de finalement finir par sombrer à mon tour jusqu'au matin.

Le lendemain lors desexercices habituels aucune amélioration ne montre le bout de son nez, j'en suistoujours au même point, enfin seulement en ce qui concerne la parole... Lereste par contre ça va de mieux en mieux, je boite un peu moins à la fin de maséance de rééducation du jour au niveau de mes jambes et je soulève des chosesde plus en plus lourdes et plus longtemps. Mes réflexes me reviennent égalementeux aussi petit à petit, maintenant j'arrive à rattraper une balle lorsqu'on mela lance, mais toujours si je suis prévenu avant sinon je n'y arrive pas...    

Cœur ClosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant