Cœur Clos - Chapitre XV

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Le temps passa et ma rééducation avance, après avoir passé plusieurs jours à remuscler mes membres et me faire reprendre le mécanisme de la marche, il est temps d'essayer. Dans la salle prévue à cet effet, je me tiens à deux barres et je dois avancer droit devant, aidant mes jambes à me porter en utilisant mes bras... Seulement à peine je fais un pas que je manque de tomber, le médecin chargé de me surveiller me poussa alors a réessayer mais je n'y arrive pas...

Voyant que cela m'épuise, que je vais d'échec en échec, il dit que ça suffira comme ça. Les jours suivant on réessaye et je continue d'échouer malgré de maigres améliorations, maintenant je peux me déplacer dans les couloirs en fauteuil car mes bras sont mieux remis et puis mon petit ''gardien'' est toujours avec moi et passe son temps à pousser le fauteuil, allant d'ailleurs un peu mieux à en juger par les bruitages qu'il s'amuse à faire par moment. D'ailleurs il me fait bien rire, au moins ça détends un peu l'atmosphère, surtout après mes séances qui ne me montre que des échecs... Je voudrais tellement pouvoir y arriver...

En ayant marre de rester ainsi et n'arrivant pas à dormir j'en viens même à fuir de ma chambre de la nuit, arrivant à me glisser dans le fauteuil qui se trouve à côté de mon lit pour me rendre dans la salle de rééducation qui n'est pas fermée à clé. Je pus sans mal éviter les infirmiers de nuit et m'approchai des barres parallèles où je me mis à essayer de marcher à nouveau. Cela me parut encore plus dure que lors de mes séances, peut-être parce que je suis seul et que je n'ai aucun encouragement qui sait. Mais malgré tout je ne compte pas abandonner, je veux pouvoir remarcher et être à sa hauteur quand je le regarde dans les yeux !!

Continuant d'essayer, j'arrive à faire un pas, souriant j'essaye d'en faire un deuxième mais tombe... Je me relève et réessaye, malgré la douleur et cette impression de lourdeur je ne veux pas abandonner... Je ne peux pas, il faut que je réussisse.

Un drôle de pressentiment se faisant sentir en lui, mon bienfaiteur se réveilla et se tourna vers mon lit, ne m'y voyant plus il alluma la lampe et pensa sur le coup que j'étais peut-être aux toilettes, ce qui n'est pas le cas. En s'en rendant compte il réfléchit alors en se demandant ce qu'il aurait fait à ma place ? Après plusieurs minutes il sorti de la chambre ayant une idée d'où me trouver.

Dans la salle je continue, j'ai réussi à faire un quart du parcours, je ne désespère pas et tente de continuer mais je manque de tombé et il entre à ce moment-là. Concentré, je ne l'ai même pas vu et me relève, lui étant prêt à venir m'aider ne bougea au final pas, m'observant. Je repris alors ma marche, me forçant à avancer un peu plus mais je finis sur les genoux...

- Allez, relève-toi encore, tu es à la moitié, tu peux sûrement réussir à faire l'autre moitié.

L'entendant je relevai la tête et le vis, il s'était placé à l'autre bout, devant moi et m'encourageait à aller jusqu'au bout. M'offrant un sourire, je me relevai et me remis à essayer, voyant que j'ai du mal il m'encourage encore & je continue tout en m'aidant beaucoup de mes bras.

- Ne traîne pas les pieds !! Fait comme-ci tes bras ne te soutenaient pas au sinon tes efforts ne servent à rien !!

Me secouant avec ses paroles dur, il me force à me servir de mes jambes en oubliant mes bras, c'est encore plus difficile, bien qu'ils me maintiennent toujours, faire comme-ci ils ne sont pas là fait que je dois vraiment forcer sur mes jambes. Contrairement à mes séances avec le médecin, je ne regarde pas mes pieds, mais je plonge mon regard dans celui de mon ''gardien'', écoutant ses encouragements.

- Voilà, comme ça c'est bien continue !! Ouiiii tu y es presque !!

Tandis que nous enfreignions les règles en étant hors de la chambre pendant la nuit, dans les couloirs une autre personne passe au-dessus d'elle, un infirmier lui demandant même de partir. Seulement il ne l'écoute pas et se dirige vers ma chambre qu'ils trouvèrent vide. Bien évidemment, l'infirmier se demanda où nous pouvions bien être tandis que la personne qui est entré dans l'hôpital par la sortie des urgences dit clairement qu'on doit être caché quelque part, pour faire une chose ou l'autre en espérant ne pas être vu. L'employé de l'hôpital se mit alors à chercher après nous, l'autre garçon l'accompagnant...

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