Prologue

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          *corrigé le 22/01/18*

Des hurlements, voilà tout ce qui m'entoure. Ma peur est accompagnée du sang coulant le long de ma joue. Je cours à en perdre haleine, tenant fermement une petite fille dans mes bras. Une nouvelle vague surgit à ma gauche, puis à ma droite. Je tente de fuir à nouveau, loin de cette vie, loin des horreurs de notre monde.

Ce soir, c'est la dixième pleine lune de l'année, et comme le veut la coutume, les soldats engagés par la bête noire de notre monde, viennent chercher un nombre aléatoire d'enfants dans chaque arche. Cette sélection, due au pur hasard, fait trembler de peur chaque adolescent. Ces pauvres hommes n'hésitant pas à recourir à la force pour nous avoir.

Courant plus vite que je ne l'ai jamais fait, je m'enfonce dans la forêt située derrière des dizaines de maisons. Je m'engouffre de plus en plus dans les ténèbres de la nature, je m'y enfonce un peu plus loin à chaque pas. Ils sont proches, ils me veulent, mais je ne les laisserais pas faire, je dois y parvenir.

La peur m'envahit de plus en plus pendant que je tente de battre mes démons intérieurs. Je déteste me retrouver dans une forêt en pleine nuit, surtout dans ces circonstances. Ma phobie me fait perdre le contrôle de mes sentiments et de mes réflexions. Néanmoins, j'essaye de faire abstraction de tout cela et continue à courir. Je dois mettre ma cousine en sûreté. Elle pleure à chaudes larmes dans mes bras et ses sanglots résonnent dans cette inquiétante forêt. Ce n'est encore qu'un nourrisson et la voilà déjà terrorisée, peut-être même plus que moi. S'il l'attrape elle aussi, jamais je ne me le pardonnerais.

Une grande maison en bois se dessine au loin tandis que le tonnerre retentit tout autour de nous. J'y suis presque. Ma main se rapproche de cette porte qui semble s'éloigner à chaque pas que j'effectue. Je l'ouvre dans un grand fracas et je fonce tête baissée à l'intérieur de la pauvre bâtisse.

Je dépose l'enfant dans les bras d'une vieille dame aux joues gonflées de rides et je repars aussi vite que je suis arrivée, sentant la fin se rapprocher de moi. Une pluie torrentielle s'abat violemment sur moi, comme pour soutenir cette situation apocalyptique. Au moins, ma cousine est en sécurité... Au moins, je n'ai pas fait tout ce chemin et toute cette course pour rien.

Je refuse d'être attrapée. Je ne ferai pas parti de ceux qui acceptent leur sort sans dire un mot, sans se débattre. Ceux-là peuvent aider les soldats à nous capturer, mais moi, je ne veux pas. Je veux être libre. Je refuse de finir corrompue comme ils le sont.

Soudain, le temps ralentit autour de moi et je sens quelque chose d'invisible me tirer vers l'arrière. Mes pieds quittent le sol, mais je refuse d'abandonner et je continue de courir dans le vide immense qui m'entoure. Ils ne peuvent pas m'avoir, je ne peux pas abandonner. Ça ne peut pas se finir comme ça, pas aussi bêtement !

Ma tête tourne violemment alors que mes poursuivants ont cessé de courir, contrairement à moi qui, malgré tous mes efforts, continue d'être attirée par une force invisible jusqu'à eux.

Et c'est lorsque deux mains attrapent finalement mes chevilles que mon corps tombent violemment à terre dans un bruit sourd, à peine couvert par le tonnerre qui résonne toujours aussi fort.

« Tu es finie Éléna... »

Mon corps fait un demi-tour sans que je puisse le contrôler et mes yeux croisent un regard bleu électrique, le genre de regard que l'on ne peut facilement oublier, avant de sentir mon esprit s'embrouiller, tout comme ma vue, qui se brouille peu à peu, comme-ci un voile opaque se déposait lentement sur mes paupières.

Et je sombre dans les ténèbres.

Survivre : le jeu (réécriture+correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant