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*corrigé le 29/01/18*

    Quarante-cinq minutes sont déjà passées, et pourtant, me voilà toujours vêtue de mes pauvres habits sales, poussiéreux, froissés et tachés de sang. Je suis complètement indécise, je ne sais absolument pas quoi mettre pour impressionner et marquer le public. Faut-il que je mette une robe ? En jean ? Et quel couleur dois-je utiliser ? Blanc ? Noir ? Bleu ? Rouge ? Le pire, c'est que, tout autour de moi, la plupart des adolescents sont déjà habillés.

    Depuis toute petite, je n'ai jamais eu l'occasion de prêter attention à mon style vestimentaire. Je n'avais ni le temps, ni l'envie. Entre deux courses poursuites, je privilégiais mes entraînements et mon sommeil. Ce n'est pas comme si j'avais le luxe de ne penser qu'à la mode et tout ce qui est en rapport avec le physique. Mais il faut croire que nous n'avons pas tous eu les mêmes priorités.

    Je passe un regard circulaire sur la bande d'adolescents et constate que les hommes ont tous plus ou moins adoptés un look classique. Un costume, une chemise, une cravate, un noeud papillon. Voilà à quoi se résument leurs vêtements. Quelques exceptions se démarquent dans cette masse de noir, de bleu et de blanc. Certains ont tout de même préféré mettre un jean et des baskets, tout ce qu'il y a de plus naturel et je dois bien avouer que je suis tentée de les imiter. Ça a au moins le mérite d'être confortable.

    Quant aux filles, elles sont toutes en robe, sans aucune exception. Certains de ces vêtements sont si courts que c'est à se demander si leur détentrices ne portent pas juste un tout petit bout de tissu, histoire de recouvrir leurs parties intimes. Ce n'est pourtant pas si bête, elles attireront forcément les regards d'hommes appréciateurs. Je n'ai pas envie de les imiter, je préfère perdre avec dignité, que de gagner avec ce genre de procédés douteux.

    Tout à coup, la voix de Peter me sort de mes pensées dans un doux murmure agréable :

    « Tu n'arrive pas à te décider, pas vrai ?

    — Non... En fait, je ne me sens pas dans mon élément ici.

    — Les filles sont vraiment compliquées, tu t'en rends compte au moins ? il me demande, un sourire complice sur ses lèvres.

    — Nous ne sommes pas compliquées, on fait juste semblant de l'être. »

    Un sourire se pose sur ses lèvres pleines au moment où un rire m'échappe. Ma réflexion est totalement puérile et ironique, mais je n'ai pas pu m'empêcher de la lui dire.

    Un mouvement suspect retient mon attention à quelques mètres de nous. C'est une fille qui nous fait un signe de main amical en s'approchant de nous. Elle s'approche de nous avec un pas calme et voluptueux et j'en profite pour l'observer. Ses cheveux rouges, coiffés au carré volent le long de sa nuque lorsqu'elle avance en faisant claquer ses hauts talons noirs sur le sol en béton. Elle porte un leggings déchiré qui, malgré le contraste avec sa robe noire parsemée de petites paillettes blanche, s'accorde parfaitement avec son look un peu décalé. Je m'étonne même de ne pas l'avoir remarquée plus tôt. Elle dégage quelque chose d'attirant, comme si les regards devaient obligatoirement se tourner vers elle. Ses yeux bleus me scrutent de haut en bas alors qu'un sourire à la fois chaleureux et ironique se pose sur ses lèvres pâles. Lorsqu'elle n'est plus qu'à quelques centimètres de moi, une odeur de vanille envahit mon odorat et son sourire semble être le plus faux que je n'ai jamais vu de toute ma vie. Elle se force à sourire, ça se voit. Mon instinct me hurle de me méfier d'elle comme de la peste. Elle est dangereuse, je le sens.

    « Éléna, c'est ça ? dit cette jeune fille, son sourire toujours posé sur ses lèvres. Je suis Jeckatarina, mais tu peux m'appeler Jecka.»

Survivre : le jeu (réécriture+correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant