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*corrigé le 27/01/18*

Prenant appui sur ma jambe gauche, j'observe le massacre qui se crée devant mes pauvres bras impuissants. Chaque personne court sans vraiment réfléchir à ce qu'il se passe, tandis que moi, je reste tétanisée sur la ligne de départ. J'ai peur. Je n'arrive pas à avancer. Et si les deux haches, se balançant dans un mouvement régulier, me fauchaient ? Et si les piques apparaissant et disparaissant de façon aléatoire trouvaient le moyen de me prendre la vie ? Et je ne donne pas cher de ma peau si la grande masse en fer s'abat sur moi.

Un hurlement me sort de mes pensées et inconsciemment, mon corps tout entier se met à trembler. Une fille tombe à terre sous mes yeux, sa tête roulant loin de son corps. Une de moins. Une fille vient déjà de perdre la vie, une place vient de se libérer. Je devrais sûrement me sentir soulagée, un minimum, mais le sang qui se répand sous mes yeux me fait beaucoup trop peur pour que je puisse réagir positivement.

Sans trop savoir comment, je parviens à sortir de ma transe et je m'élance alors le long du couloir principal. Un hurlement de fougue m'échappe, et, refoulant toutes mes peurs, je dépasse une troupe de jeunes hésitants à passer l'épreuve des haches qui ont déjà fait de nombreuses victimes. En observant leur mouvement de balancement,on peut facilement en comprendre la faille. J'ai à peu près dix secondes pour me faufiler entre les deux, avant que l'espace ne se referme. Passer ce délai, mon corps partira rejoindre celui de la pauvre jeune fille. Peut m'importe de connaitre son identité, elle ne méritait pas cette mort, personne ne la mériterait.

Le balancement des deux haches reste inchangé tandis que je m'arrête devant, le souffle court et le cœur battant à cent à l'heure. Le peu de lucidité qu'il me reste me souffle de ne pas faire une telle chose, d'attendre la mort patiemment, mais je ne peux pas faire ça. Des personnes m'attendent en dehors de ce jeu, ma nièce, ma tante et le peu de ses enfants encore en vie et je ne peux pas me permettre de les abandonner. Ils ont besoin de moi.

Alors que je m'apprête à partir, je sens la présence d'un jeune homme à mes côtés, remarquant avec surprise qu'il s'agit de celui qui était à ma gauche, lorsque nous attendions le départ.

Sans y prêter une plus grande attention, je m'élance au bon moment, sous le regard apeuré de certaines personnes. Le jeune garçon me suit de près, tandis qu'il pousse un rire presque hystérique lorsqu'il passe la première hache. Il est bizarre, c'est indéniable, presque aussi fou et perturbé que moi.

L'écart entre nous et la hache se réduit à vue d'oeil au moment où j'accélère l'allure, sentant mes muscles travailler encore plus qu'ils ne l'ont jamais fait. Dans un dernier élan de folie, je me jette à terre, tout comme mon nouveau partenaire, lorsque l'instrument de torture passe juste au dessus de nos têtes. Elle nous frôle tellement qu'en m'écartant de ce premier obstacle, je remarque que quelques un cheveux n'ont pas survécu à cette course effréné. Je préfère tout de même que ce soit mes cheveux plutôt que ma tête.

Lentement, je me redresse tout en observant l'homme qui m'a suivi. Ses cheveux blonds volent au gré du vent, tandis que ses yeux verts me scrutent de la tête aux pieds. Ses lèvres charnues me sourient, d'un sourire franc et plein de folie. Et ce n'est que lorsqu'il se relève que je remarque à quel point son corps est musclé. Il ne fait aucun doute qu'il a les capacités physiques pour survivre dans ce jeu. Et peut être même qu'il possède aussi les qualités intellectuelles. Reste à savoir s'il est capable de réfléchir par lui même, ou s'il préfère se contenter de suivre les fortes têtes.

« Je suis...

— Nous ferons les présentations plus tard, veux-tu ? J'aimerais sortir vivante de cette épreuve.»

Survivre : le jeu (réécriture+correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant