Il me sourit à pleine dent, face à moi et horriblement immobile. Ses yeux brillent. Il savoure carrément ce qu'il me fait. Il aime me sentir mise au pied du mur. Mes pensées sont comme bloqués dans mon cerveau. Je suis complètement vide. Je ne peux pas y croire. Pourtant c'est bien lui, aucun doute possible. Ses cheveux blonds et ses yeux verts, je pourrais les reconnaître entre mille. Le monde s'écroule autour de moi. Je savais qu'il avait plus qu'une dent contre moi, mais jamais je n'aurais pu imaginer que nous en arriverions là. Mais comment... pourquoi ?
« -Peter...? cette question qui me brûle les lèvres s'échappe enfin de son invisible cage, comme si j'attendais une réponse qui me montrerait que je me trompe, que ce n'est pas lui face à moi. »
Mon sang bat si fort contre mes tempes que je m'entends confier à un rythme rapide et irrégulier. C'est la panique et l'incompréhension qui contrôle mon corps. Je suis incapable de bouger, incapable de parler.
« -Surprise Éléna ? Et tu n'as pas encore tout vus ! s'exclame-t-il d'une voix diabolique et étonnement douce, comme un murmure. »
A l'instant où ses lèvres se scellent à nouveau, je sens deux bras s'enrouler autour de mes épaules, avant que mon corps ne soit violemment jeté contre le sol, ma tête cognant contre l'herbe fraîche et humide. Des étoiles dansent devant mes yeux qui papillonnent dans l'espoir de comprendre ce qu'il se passe. Mais la douleur qui envahit ma colonne vertébrale est insoutenable. Si bien que lorsque je sens un corps se placer sur le mien, je suis encore trop sonnée et assaillit par la douleur pour réagir.
Mon couteau quitte mes mains et se retrouve plaquée contre la peau de mon cou. Un frisson me parcourt l'échine lorsque je sens le froid de la lame sur ma peau. Si j'avais sur que mon arme serait détourner contre moi, j'aurais réfléchi à deux fois avant d'en prendre une.
« -Rebecca. je crache avec amertume.
-Salut pétasse.»
Mon regard paniqué observe tout autour de moi à la recherche d'une solution de repli, ou d'une quelconque idée qui pourrait me sortir de se pétrin pour aller aider Ethan. Si seulement je savais utiliser les pouvoirs d'Hector...
« -Je te préviens Éléna, au moindre mouvement suspect, de toi ou de tout ce qui nous entoure, je le flingue. »
Les bourrasques de vents qui frappaient le sol s'arrêtent aussitôt. Me voilà prise au piège. Si je bouge, Ethan meurt, si la nature bouge, il meurt aussi. Tant qu'il ne sera pas en sécurité, je suis prise au piège entres leurs griffes acérées.
Rebecca appuie la lame un peu plus for contre ma peau et je sens une toute petit entaille se fondre dans ma peau. Un goutte de sang, seule et solitaire coule contre mon cou avant d'aller s'écraser contre une fleur blanche, souillant ainsi son innocente pureté.
Ethan a toujours la tête baissée, pourtant je l'entends gémir de douleur. Comme s'il n'osait pas me regarder, comme s'il ne voulait pas voir la situation dans laquelle nous sommes tous les deux à cause de notre imprudence. Lui a été imprudent d'accorder sa confiance à Rebecca. Mais moi... j'ai été insouciante, je l'ai laissé m'échapper, me filer entre les doigts juste par pure égoïsme, par pure de le blesser si je lui avoue la triste vérité, ma triste vérité.
Soudain, il trouve le courage de relever la tête et le regard triste, déçu et anéanti qu'il me jette me bouleverse. Il me transperce de tout mon long et envahit mes entrailles comme une vague de sentiment. Ce ne sont pas mes sentiments, ce sont les siens. Pourtant il déferlent en moi et se confondent avec les miens comme un océan déchaîner. Il remplit mes poumons, mes organes, ma chair et mon sang. Je me noie sous cette vague de sentiment. Je me noie dans ses yeux bleu qui agonisent. Et j'ai mal aussi pour lui. Mes poumons sont remplit de tristesse et mon sang brûle de déception. Pourquoi est-il déçu ? Pourquoi mon coeur de serre tant lorsque je le vois, avec son regard blessé ?
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Survivre : le jeu (réécriture+correction)
Science FictionVivre dans un monde sous dictature n'est jamais simple. Un monde dans lequel le peuple, le bon peuple, nous prend pour une menace, où ils nous croient dangereux. Nous sommes voués à être traqués, harcelés, détruits... C'est ainsi que règne l'id...