Ouvrir les yeux me semble être infaisable ce matin. La respiration endormie d'Éthan m'apaise et la chaleur de son corps contre le mien me donne envie de sombrer encore une fois dans un sommeil réparateur. Mais je sais que je n'y arriverais pas. J'ai l'esprit trop clair pour ça.
La soirée d'hier repasse en boucle dans ma tête, j'ai l'impression de n'être capable de me concentrer uniquement sur mes dérapages. Trop nombreux pour être oublié. J'ai envie de m'enterrer vivante pour ne jamais sortir devant tout ceux qui m'ont vus dans cet état pathétique. Mais savoir qu'Anna est sûrement dans le même état que moi me réconforte égoïstement. Je ne serais pas la seule à avoir complètement honte.
Sans réveillé Éthan, je décide de bouger doucement mes membres pour constater des douleurs éventuelles. Légère courbature aux mollets, mal à un genoux, mais à part ça, rien à signaler. Pas de mal de tête pour le moment. Par prudence, je garde tout de même les yeux fermés.
C'est pourtant Ethan qui m'oblige à les ouvrir lorsqu'il me secoue pour m'ordonner de me réveiller. Aussitôt, la lumière m'aveugle et je grogne de mécontentement.
« Il fallait t'y attendre, à boire comme un trou sans fond ! » se moque-t-il en s'extirpant du lit sous mes yeux plissés.
Malgré la torture oculaire que je vit en ce moment, je m'autorise à reposer mes yeux sous le spectacle que m'offre le corps d'Ethan, lorsqu'il enfile un débardeur. J'observe les muscles de son dos bouger, son torse se contracte, ses jambes glisser dans un jean, des fesses qui semblent épouser le tissus...
J'enfonce rapidement ma tête dans mon oreiller, me mettant dos à lui pour ne pas laisser mon regard dévier plus loin, sous son rire amusé.
« Met ça » ordonne -t-il alors que je sens qu'il pousse quelque chose à côté de moi.
D'un œil méfiant je me tourne à nouveau et observe les lunettes de soleil qu'il vient de me confier. Je les enfiles rapidement sans demander mon reste et pousse un soupir d'aise. Mon dieu, ce que la journée va être longue...
« Tu n'espère quand même pas rester là toute la journée ? demande-t-il avec une voix amusée.
— Et pourquoi pas ?
— Tu as une chambre à ranger. Et tu peux toujours rêver pour qu'on le fassent à ta place Éléna. Alors debout.
— Tu es tellement cruel... » je grogne en m'extirpant pourtant de son lit si attirant.
Lorsque nous rejoignons le self, je sens de nombreux regard posé sur moi, l'alcoolique d'hier soir. Mais ce n'est que lorsque je baisse les yeux sur ma tenue, que je comprends la véritable source de toute cette attention. Le teeshirt que m'a prêté Éthan m'arrive tout juste à la moitié de mes cuisses. Et bien évidemment, personne ne loupe ce spectacle. Pas même les caméras qui se braquent sur moi et ma peau a découvert.
Cependant, lorsque je vois le visage fatiguée de la seule adolescente que je considère comme une amie, je me sens indéniablement libéré d'un poids.
« Ne t'avise pas de dire quoi que ce soit. » grogne-t-elle en me jettent un regard noir par dessus ses lunettes.
Repoussant lentement les fruits que me tend Éthan, je me contente d'écouter le brouhaha qui résonne autour de moi. Anna, qui semble avoir une énorme gueule de bois, au contraire de moi, doit avoir beaucoup de mal à supporter toute cette cacophonie.
C'est au tour de Jayke de nous rejoindre, en prenant place près de mon amie aux cheveux blancs, le regard inquiet et le sourire moqueur. Je m'attends à voir arriver Héctor et Kyle a notre table, mais v'est sans grand étonnement que je les vois nous passer sous le nez sans meme nous jeter un regard alors que leurs voix, trop forte pour avoir essayer d'être discret, annonce clairement qu'ils valent « tellement mieux que nous ».
Cette réflexion m'agace un peu, mais je crois que je suis la seule à y prêter une quelconque importance, aux vus du manque de réaction totale du reste du groupe. En même temps, il fallait s'y attendre. C'était joué d'avance.
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Survivre : le jeu (réécriture+correction)
Ciencia FicciónVivre dans un monde sous dictature n'est jamais simple. Un monde dans lequel le peuple, le bon peuple, nous prend pour une menace, où ils nous croient dangereux. Nous sommes voués à être traqués, harcelés, détruits... C'est ainsi que règne l'id...