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Lorsque j'ouvre les yeux, la lumière rosé du levé de soleil me caresse les joues comme pour me souhaiter la bienvenue. Suis-je morte ? Est-ce ça, la caresse d'un être paisible ?

Non. Je suis bien dans ma petite maison en bois, entouré d'Anna, de Jayke et d'Ethan, tous endormie contre le sol dur et froid de ma maisonnette. Que s'est-il passé ? Je me souviens de m'être battit contre Hector, j'étais contre le sol et... oh mon dieu !

Les événements de la veille me reviennent en mémoire comme une décharge électrique traversant la totalité de mon coeur, réveillant la douleur dans mes membres et en plein centre de mes côtes.

Alors... nous ne sommes plus que quinze, maintenant ? Quinze à courir contre la mort, à vouloir la déjouer à gagner un semblant de liberté ? Et pire encore, ce nombre ne va faire que diminuer...

Une larme solitaire s'échappe de ma gorge et je renifle avec un bruit sonore très pressant, réveillant Anna qui se précipite vers moi, un air désolé sur son visage lorsqu'elle me prend la main.

« -Que les esprits en soient loués tu te réveilles enfin ! Non non ne te redresse pas. N'essaye pas de parler trop fort non plus, tu vas te faire mal. Mon dieu Éléna, mais que s'est-il passé ? »

Elle me regarde sans comprendre, les yeux baignés de larmes et je ne peux empêcher mon coeur de se serrer à cette vision. Ce n'est pas ce que je voulais... je voulais juste me protéger, pas la blesser...

« -Éléna ? Tu es réveillé ? »

La main de Jayke se pose sur mon bras. Il me sourit, rassurer de me voir ouvrir les yeux. Et ce sourire, que je tente de lui rendre difficilement me laisse un goût amer dans la bouche. Je n'ai pas envie de sourire. Non, c'est même pire, je n'en ai plus envie. A quoi bon vouloir sourire dans un monde qui vous détruit, dans un monde qui vous vole votre humanité à chaque seconde qui passe, un monde qui fait de vous un monstre sans coeur et sans valeur...

Éthan se lève à son tour et me regarde, effrayé. Voilà cette lueurs que je ne voulais pas voir : la peur. Pas lui. Non, je ne veux pas qu'il est peur de moi, par pitié, si une quelconque force existe en ce bas monde, ne m'infligez pas ça, c'est trop dur, trop injuste...

« -Éthan...? »

Ma voix est rauque et basse. Parler m'arrache une grimace de douleur. C'est pire que de respirer, je sens ma cage thoracique me brûler sans même savoir pourquoi. Je n'ai même pas envie de penser à l'étendu des dégâts. Mais le pire, n'est pas cette douleur qui me submerge. Non, le vrai problème, c'est se vide qui règne en moi. Comme si Hector m'avait arraché ma joue, ma bonne humeur, tout ce qui me rendait heureuse. Comme s'il ne m'avait laisser que les pires sentiments, ceux qui feraient de monstre un monstre pour toujours.

« -Je suis là Éléna... »

Dire que la peur ne transperce pas dans sa voix et qu'il ne s'approche pas de moi presque à reculons serait mentir. Et le regard mauvais que lui jette mes deux autres amis le prouve entièrement. Non, il n'a pas le droit d'avoir peur de moi, pas après tout ce que nous avons vécu. Et pourtant... même en disant ça, je sens toujours cette part de moi, toujours plus grande, plus imposante, ce réjouit de cette peur que je lui inspire, après tout, s'il prend peur, il ne m'approcherais plus comme un homme approche une femme.

« -Je sais que c'est précipité et que tu viens de te réveiller mais... tu crois que tu pourrais nous expliquer ce qu'il s'est passé ? me demande Anna.

-Vous ne... pourriez pas commencer, plutôt ? »

Je veux comprendre, avant de me prononcer. Mais surtout, je veux reposer ma voix encore un peu.

Survivre : le jeu (réécriture+correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant