Partie 7

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Après cet événement, plus rien a été pareil. La pire période de ma vie. Une descente aux enfers. Tout le monde était anéanti. Avec ma sœur, on venait de perde notre grand-père, maman venait de perdre son père et mami son mari.

Le jour du décès, j'avais réussi à me calmer seulement aux alentours de deux heures du matin. J'ai pris mon téléphone que j'avais pas du tout touché depuis la veille et j'ai calculé que les messages de Naïm. Il m'avait écrit, suite à mes non-réponses il m'avait insulté et puis finalement il demandait de mes nouvelles pcq l'absence était trop longue et il s'inquiétait.

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Moi - J'ai perdu mon grand-père Naïm

J'ai même pas eu le temps de reposer le téléphone qu'il avait répondu.

Naïm - Je suis désolé! Allah y rahmo, que la terre lui soit légère. Qu'Allah lui ouvre les portes du paradis inchallah et qu'il vous aide, toi et toute ta famille à surmonter cette épreuve. Wallah force Eliana. Tu sais que tu peux compter sur moi peu importe la galère. Je suis là quand tu veux! Force et courage!

Moi qui m'était calmé un petit peu, son message m'a remis dans tout mes états.

Moi - Merci, ça me touche beaucoup. Je vais descendre en Sicile là, je t'écris bientôt.

Naïm - Je pense que tu dois être en famille là, je peux pas t'appeler comme ça mais en tout cas si t'as besoin Eliana, écris-moi, appelles-moi, wallah hésite pas. Je sais comme il était important pour toi... Qu'Allah t'apaise, je t'envoie grave de la force et du courage et encore une fois hésité pas à m'appeler!

Ça m'a vraiment touché, mais j'étais tellement prise dans mes pleurs, j'en suffoquais, que j'ai même pas eu la force de lui répondre. J'ai juste éteint mon téléphone et je me suis écroulée...

Deux jours plus tard, j'étais en Sicile. Le corps avait été transporté. Là-bas, le jour avant l'enterrement, le corps est ramené à la maison et toute la journée la famille passe pour un dernier adieu. Ça a été dur à gérer et pourtant c'était même pas comparable avec le jour d'après, l'enterrement à l'église. Je me sentais mourir à l'intérieur... C'est comme ci j'avais l'espoir jusqu'au dernier moment qu'il traverse lui aussi les portes de cette églises pour qu'on enterre une quelconque personne mais non, c'était bien mon Papi à moi le principal intéressé de cet événement...

On est restée une semaine en Sicile. Semaine horrible. Rythmée entre les vas et viens de la famille et les pleurs... Encore et toujours.

À notre retour, la vie nous a mis une belle claque. Eh oui, elle reprenait son cours normalement, alors que pour nous tout avait changé. Retour au travail pour mes parents et retour en cours pour Mila et moi.

Ça a été une période très sombre pour moi parce que je me suis renfermée sur moi-même. J'avais contacte avec plus personne et je voyais plus personne. Je faisais cours-maison. Mon téléphone a été éteint pendant trois semaines, de même pour mon ordi.
Dès que je rentrais à la maison, je voulais rien savoir, je m'enfermais dans ma chambre. Souvent, Mila m'y rejoignait la nuit parce que, la pauvre mon bébé, elle en faisait des crises d'angoisses et j'étais la seule capable de la calmer. C'était l'horreur. Un cauchemar.

Le problème c'est que Mila se confiait à moi, mais moi, je me confiais à personne... Voir Mila dans des états pas possible ça me disait juste que j'avais pas le droit d'être encore plus faible. S'il fallait pour qu'elle aille mieux que je m'invente une carapace de battante, bah je le ferai. Je l'ai fait. Résultat des courses, j'ai accumulé tellement à l'intérieur de moi que j'avais l'impression de devenir folle. Comme si j'allais exploser.

"L'autre moitié de mon cœur" - La chronique d'ElianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant