Partie 6

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J'étais trop intriguée par le message que j'y ai répondu dans la minutes.

📩
Moi - Hein? C'est qui?

Anselmo - Lol, t'as supprimé mon num en plus? C'est Anselmo, le gars du grec là...

Moi - Ah ouiii hahaha non j'avais pas supprimé mais je savais même pas ton nom en fait!

Anselmo - Ah ok! T'étais pas sensée m'écrire toi?

Moi - Mdr... Oops.

Anselmo - Trop de manières toi, je prends les choses en main c'est bon

Moi - Mdr, deter!

Anselmo - Il faut! Sinon, ça va?

Là, j'ai reçu une frite sur le front!

Moi - Ah Naïm, t'es un gamin!

Naïm - Range ton tel, tu parles à qui là?! Calcule moi!

Moi - Mdrr t'es un gosse Naïm putain, c'est pas possible

Naïm - (rire) Tu me négliges!

Moi - Toujours t'abuses! C'est bon, attends.

J'ai répondu vite fait à Anselmo

📩
Moi - Ça va et toi? Par contre je suis un peu occupée là... Je peux t'écrire après si tu veux?

Anselmo - Ouais vas-y fait ça!

Naïm se comportait comme un enfant. Vous savez quand ils veulent avoir tout l'attention sur eux? Il me faisait le coup tout le temps! Même quand on parlait le soir par message et que je mettais un peu plus de temps à répondre, il me disait «Elia ta race tu fais quoi là? Dépêche toi de me répondre, arrête de me prendre pour acquis». Ça me faisait trop rire.

Naïm - Voilà, merci. Je préfère.

Moi - Grandis! Bref, il est bon ton truc?

Naïm - Ouais, lourd!

Il a tout mangé tout seul comme un grand mdr!

Je suis rentrée chez moi vers les 21h finalement. J'ai pas réécrit à Anselmo, j'étais fatiguée, j'avais la flemme, ça me disait rien quoi... Puis j'ai plus eu de ses nouvelles même les jours qui ont suivi, ce que je comprends. J'étais sensée lui écrire la première fois, je l'ai pas fait et là, la scène se répétait une deuxième fois... Je pense qu'il avait autre chose à faire que me courir après hein mdr.

***

À la mi-novembre, un jour de semaine, j'étais au salon avec mon papa et Mila, on regardait passivement la tête le temps que maman rentre. Je me rappelle de ce jour au détail près.

On trouvait ça un peu bizarre, il était presque 20h et d'habitude pour 18h maximum elle est à la maison... On a mis ça sur le compte du trafic routier et on a attendu.
Ce jour là, elle est donc rentrée 3h après son heure habituel et dès qu'elle a franchis le pas de la porte, j'ai vu à son visage que quelque chose de grave la préoccupait. Elle était toute blanche, elle avait l'air vidé d'énergie et sur son visage je pouvais lire le désespoir. J'avais jamais vu ma maman comme ça de toute ma vie. On était tous choqué. Elle a rien dit, elle a juste demandé à mon père de la suivre et ils sont allés s'enfermer en haut, dans leur chambre.

Dès que je me suis tournée vers Mila, elle était déjà à deux doigts de pleurer.

Moi - Arrête ça, tu veux pleurer pour quoi là?!

Mila - Ta gueule Elia, tu vois très bien que y'a un truc grave là!

Moi même mon coeur battait à une telle vitesse que j'en étais pas bien. Le truc c'est que Mila avait tendance à pleurer pour tout et pour rien dans la vie de tout les jours et c'est un truc qui m'énervait. Là il y avait encore aucune raison de pleurer alors pourquoi elle le faisait?
On est restée silencieusement au salon à attendre des nouvelles.

Une trentaine de minutes plus tard, mon père est descendu et là, coup de massue sur la tête: mon grand-père avait été hospitalisé d'urgence plus tôt dans la journée. C'était pas sa première hospitalisation mais juste à la manière de l'annoncer de mon père, ça se voyait qu'il était pas rentré dans les détails. Je l'ai senti tout de suite... Mais j'ai rien dit.

Maman est descendue un peu plus tard, et avec Mila, on lui a fait le plus gros câlin qu'on pouvait. On avait demandé d'aller à l'hôpital aussi mais il était trop tard et il était dans un service où que ma Mamie pouvait aller. Ma mère allait juste pour la soutenir elle.

Quand mon père est parti, ils ont à peine refermer la porte que Mila s'est tournée vers moi en fondant en larmes

Mila - Elia c'est fini. C'est la fin!

J'allais craquer à mon tour mais je voulais pas. Je pouvais pas. Mon seul but à moi à ce moment là c'était de rassurer ma petite sœur. Je lui répétais que non, il avait déjà surmonté plusieurs hospitalisations alors pourquoi pas celle-ci? Je faisais que de lui répéter sans cesse que ça allait aller. En vrai, j'essayais de me rassurer moi-même en même temps je crois. Le discours qui sortait de ma bouche était totalement contradictoire à ce que je pensais réellement. Pour moi aussi, ça me semblait être la fin...

On a passé une nuit d'horreur. Entre deux prières on essayait de dormir un petit peu mais impossible. Comment trouver le sommeil quand l'un des piliers de votre vie se trouve dans le couloir de la mort?

J'ai vraiment tenté de pas craquer mais avec Mila qui sanglotait à côté de moi, et tout ce qui se passait dans ma tête, c'était impossible de garder mon sang froid. J'avais réussi à convaincre ni Mila, ni moi. On savait que c'était la fin. On le savait...

C'est à 7h que mon père est venu dans ma chambre pour nous dire qu'on irait pas en cours mais directement à l'hôpital. On est passé à la salle de bain en express et puis comme rien ne pouvait passer dans notre estomac à ce moment là, on y est allé tout de suite.

Là-bas, je vous décris même pas l'ambiance qu'il y avait. On nous a expliqué en détails l'état de la situation, j'osais même pas demander d'explication sur les termes que je comprenais pas, j'étais juste là, à regarder le vide et à essuyer mes joues et mon nez toute les 30 secondes. J'osais même pas regarder ma grand-mère dans les yeux tellement ça m'explosait le coeur de la voir dans l'attente, dans cet état là...

J'ai pas le courage de rentrer dans les détails de cette matinée là, mais sachez juste que c'est ce 17 novembre que j'ai vu mon grand-père pour la dernière fois. Il nous quittait à 58 ans seulement... À cause d'un maudit cancer.

-
Nonno Alberto, tu nous a quitté en ce 17 novembre et j'ai bien cru que la terre s'était écroulé autour de moi. Jamais j'aurais pensé avoir un flux de larmes aussi conséquent. J'ai littéralement laissé des litres d'eau coulé pourtant cette douleur au niveau du coeur n'est jamais partie. Je ferme le yeux et je repense à tout. Absolument tout me ramène à toi. Qu'on parle en matières de lieux, de connaissances, de valeurs ou de n'importe quel autre savoir, la majorité me vient de toi. Tu m'as tout appris et tu as fait de moi celle que je suis aujourd'hui. Tu faisais parti intégrante de ma vie et boom, plus rien. Comme ça, du jour au lendemain. Je me demande si j'arriverai à accepter un jour cette maladie et ce décès, je me demande si j'arriverai à faire mon deuil. La seule chose qui me soulage un peu est de te savoir en paix. Au près de notre créateur. Merci, merci, merci et encore merci pour tout ce que tu m'as apporté. Jamais plus je rencontrerais quelqu'un d'aussi doux et au coeur aussi pur. Tu étais incroyable. J'espère que tu es fière de moi depuis là-haut. En tout cas, en attendant de te rejoindre, moi j'adore regarder le ciel la nuit et t'imaginer à travers l'étoile la plus scintillante.
Je t'aime ❤️
Eliana, principessa da nonno comme tu disais

"L'autre moitié de mon cœur" - La chronique d'ElianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant