« Non grand-père! Elle le fait uniquement pour tester son autorité sur moi! J'en suis sûr. Mais tu sais! Quand j'aurai dix-huit ans! Elle n'aura plus cet opportunité! Parce que je serai adulte.»
-Mais non...soupira le viel homme, qui après avoir assisté à la scène de dispute entre la mère et le fils écoutait les plaintes de son petit fils énervé. Je suis sûr qu'elle d'interdits de sortir pour une bonne raison. C'est ta mère et elle ne veut que ton bien.
- Elle ne veut pas de mon bien papi puisqu'elle ne pense qu'à sa tête. Pourquoi aurait elle dans ce cas accepté dans la matinée puis m'envoyer valser maintenant!
- Il y a une raison mon fils. Crois moi! Je suis assez vieux pour savoir. Maintenant assieds toi! J'aimerais t'apprendre des choses ce soir!
Le jeune garçon chercha des yeux la chaise basse qui se trouvait d'habitude sur la galerie, dans le noir. Il l'attira les mains tremblants jusqu'à la chaise roulante de son grand-père et s'asseya. Sa colère n'avait pas fini de se dissiper et cela le faisait perdre le contrôle de ses membres. Trop impulsif, c'était le défaut que lui attribuait souvent son aïeul qu'il aimait par dessus tout. Mais ses émotions s'apaisaient tout aussi vite. Et il ne se le cachait pas, le viel homme était souvent responsable du calme après la tempête puisqu'il était son meilleur ami et confident. Mais il ne comprenait pas, ce qu'il voulait lui dire ce soir. D'habitude il se contentait d'écouter et d'aprouver.
Un silence vint s'installer entre eux que seul la brise soufflante sur la nuit d'été perturbait. Après avoir longuement soupiré le viel homme commença:
« Quand j'étais petit comme tout enfants je restais tout le temps accroché à ma mère. Je ne voulais pas la perdre de vue. J'avais constamment peur de ne plus la voir un jour. Et plus on grandi, plus on s'habitue à être loin d'elle. Et arrive un moment où l'on voudrait voler de ses propres ailes, mais quelque chose nous empêche quand même de nous jeter. C'est la présence maternelle. À ses yeux tu reste et demeure le petit bébé qu'elle avait un fameux jour tenue dans ses bras. Elle ne peut donc s'empêcher de vouloir te protéger. Tu voudrais te jeter mais elle, elle voit la falaise où tu pourrais te briser. Et puis j'ai eu ton âge. Les souvenirs demeurent aujourd'hui un peu flou dans ma tête...»
Le viel homme marqua une pause, comme pour faire revenir à son cerveau usé cet étape là de sa vie. Le jeune garçon essayait de comprendre pendant ce temps ce que voulait lui apprendre son grand-père. Voulait il tout simplement donner raison à sa mère?
« Je me rappelle avoir voulu faire comme tous les jeunes garçons de mon âge, sortir la nuit, boire, connaître des filles. Mais ma mère m'en empêchait. Alors j'ai comme toi voulu avoir dix-huit ans. J'ai voulu vieillir. J'ai prié jusqu'au jour où j'avais enfin soufflé mon dix-huitième bougie. Mais l'âge vient avec les responsabilités. À moins que l'on choisisse de vivre comme une île, ce qui ne nous épargne guère des problèmes. Alors de mes folies ont suivis responsabilités. Et plus j'ai vieilli, plus mes responsabilités se décuplaient. Et j'ai regretté l'époque où mon où mon seul problème était de ne pas pouvoir avaler un verre. J'ai regretté de n'avoir pas joui de l'époque où je ne souffrais d'hypertension, de paraplésie. J'ai regretté de n'avoir pas joué. J'ai regretté de n'avoir pas admiré le soleil levant quand mes yeux étaient en parfaite état. Et aujourd'hui, je regrette encore de n'avoir pas su apprécier ma jeunesse, trop pressé de vieillir.
Ne cherche pas à grandir trop vite mon fils, de peur de te retourner un jour, et de constater que tu n'avais pas vécu les meilleurs moments de ta vie...»
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Chronique De Textes Perdus
PoetryDes mots. Rien que des mots. Des mots qu'un coeur a versé. Déversé dans le tas. Ils sont perdus...