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La jeune dame ne pleurait pas...
Un par un les gens entraient dans le bâtiment, exécutaient les salutations d'usage et allaient remplir les bancs en bois d'acajou.
Les hommes vêtus d'humbles complets noirs et blancs, certains la tête baissé, d'autres le visage compatissant lui seraient la main.
Les femmes, elles, séquestrées dans d'amples robes blanches ou noires, adoptaient aussi le même comportement, ou allaient même jusqu'à lui poser des baisers sur la joue ou la prenaient dans leurs bras.La jeune mère ne pleurait pas...
Elle aimait bien ces marques d'affection. Elle aimait aussi les couleurs noirs et blancs. Elles lui faisaient venir à l'esprit des termes comme la pureté, l'universalité et la possibilité. C'était ainsi que la petite Maëlle concevait la vie.
Pour ses dix années, Maëlle était une fille très intelligente. Elle faisait le bonheur et la fierté de sa mère, elle qui avait tant perdue déjà. Cette fille c'était son rayon de soleil. Une fille affectueuse, débordante de joie de vivre et à l'imagination infaillible. Elle ne se décourageait jamais. Elle envisageait toujours de nouvelles possibilités de réussite face à chaque échec. Oui, tout ça caractérisaient bien Maëlle avec l'accident qui à causé sa...
Non, qu'allait elle dire. Un enfant ça ne meurt pas. Un enfant c'est souriant. Un enfant c'est innocent. Un enfant c'est gaieté. Mais un enfant peut tout être sauf mort.
Elle imaginait mal sa vie sans Maëlle. Et elle était heureuse qu'elle soit là. C'est pourquoi elle souriait à ces gens venus lui porter assistance.Mais pourquoi donc lui offraient ils en retour leur regard de pitié?
Pourquoi lui répétait on ces mots insencés à chaque fois?
Pourquoi tant de tristesse autour d'elle?
Pourquoi avait elle l'impression d'avoir perdu quelque chose?
Pourquoi dans son inconscient, elle savait bien qu'à son retour elle n'entendrait plus les rires fous de l'enfant qui l'appelle "maman"?
Pourquoi avait elle l'impression que sa vie ne serait plus la même?
Et pourquoi ce visage dans le cercueil ressembait tant à celle de sa fille, Maëlle?Le cercueil se referma. Le prêtre lui à son tour entra dans l'église, et il vint présenter ses condoléances à la mère de la défunte. La jeune dame regarda avancer la boîte contenant le corps du petit enfant.
Et elle pleura,
Car elle savait que ce visage, elle ne le reverait plus.
Elle elle savait aussi qu'aujourd'hui, elle mourrait.
Son soleil s'en allait et ce soir il ferait noir.Les obsèques allaient commencer.
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Chronique De Textes Perdus
PoesíaDes mots. Rien que des mots. Des mots qu'un coeur a versé. Déversé dans le tas. Ils sont perdus...