Un ami

46 5 4
                                    

Dans sa démarche insouciante, on ne voyait pas l'arrogance de la jeunesse folâtre.
Il ne cherchait pas à plaire, il se faisait aimé.
Souvent, quand des mots frayaient chemin entre ses lèvres, il répondait pour répondre, sans arrière pensée, sans fards. Le désintérêt de ses paroles rendait la chose brute, ou plaisant pour certains autres.

Le vulgaire ne s'attardait pas sur les qu'en dira t-on. Il marchait, il volait, vivait, se livrait, soumis à ses passions.
Dans ses yeux mi-clos lorsqu'un sourire étirait son visage, l'on voyait l'humilité de l'enfant qu'il est, et l'empathie d'un sage. Mais il ne voulait pas sauver le monde, ni la recréer. C'était un enfant de la réalité. Fils de la belle laideur humaine. De ceux qui ne s'émeuvent point de la guerre, qui ne s'étonnent point face aux maux.

Mais pourtant, trouvant le moyen exacte de consoler le malade du monde. Et l'on se plaisait en sa présence, car son indifférence rendait l'illusion douce.

Il portait son fardeau, sourire aux lèvres. Mais quand l'illusion s'en va. Sous le masque:

Il était comme les autres.
Il était un homme.
Il était un ami.

Mais il est parti,
Fatigué de la fausseté,
Fatigué des faux-semblants.

Chronique De Textes PerdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant