Vanités

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Chapitre dédicacé à OlyPaige16

Vanité des vanités, tout est vanité!»

Voilà les mots que je me répétais en sortant de l'hôpital. Des mots que j'avais lu en jour en tournant les pages de ma Bible. Des mots que javais pris la peine de mémoriser, parce que je les avais trouvés beaux, sans me douter qu'ils seraient la définition même de ma vie. Vanité! Voilà ce que j'avais été. Voilà ce que nous sommes tous. De la poussière que d'autres poussières viendront un jour remplacer. Je n'étais pourtant pas comme ce roi qui avait accompli avec sagesse tout ce que son coeur avait désiré. J'avais travaillé sans sourire un jour à la vue de mon oeuvre. Puisque mon oeuvre n'avait jamais existé et le peu que j'avais crû constuire serait à ma mort livrés au vent.

Vingt mille dollars pour sauver ma peau.
Vingt mille billets pour sauver ma vie.
Je rejeterais bien la faute de ma désillusion à tous ceux qui disent: « La vie n'a pas de prix!»  Chaque chose en a une. Le mien aujourd'hui en a un. Et je ne doutais plus. Ma fin était proche.

Aujourd'hui que mon sort était scellé, que je savais que ce cancer me mangerait jusqu'à ce qu'il ne reste de mon corps que pourriture, tant de choses prenait de l'importance à me yeux. Il faudrait que je dise à ma femme que je l'aime. Il faudrait que je prenne ma fille dans mes bras. Il faudrait que je rende visite à ma mère. Tant de choses que bien des fois, j'avais pris à la légère. Et aujourd'hui je me rendais compte qu'avant de m'en aller, mon bonheur ne dépendrait que de ces vanités. Car peut-être qu'à ma mort personne ne s'attristera. Peut-être qu'à ma mort, aux côtés de ma femme un autre prendra place. Peut-être que ma fille appellera papa bien que je ne sois plus là!

Certes beaucoup de mes rêves resteraient perchés au bout du chemin, mais si je ne réalisais pas ces choses mon sentiment d'inacompli serait plus grand. Et ma venue sur cette terre serait vain.

Mourir est la définition même de la vie. Quel vivant peut prétendre l'éviter. Avant lorsque je voyais passer un enterrement, j'avais mal au coeur parcequ'un jour je savais, sans vouloir me l'avouer, qu'un beau jour ce sera moi dans ce cercueil.

Mon tour était proche! J'envias tous ceux qui vivaient inconsciemment sans penser au jour inévitable. Alors non, je ne pouvais en vouloir à la Providence, c'est un chemin par lequel nous passons tous. Je devrais remercier pour le temps!

La vie ne vaut rie! Mais elle vaut tant!

Chronique De Textes PerdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant