Chapitre 17

143 14 7
                                    

Peter resserra les pans de sa veste lorsqu'un énième coup de vent le fit trembler. Il râla contre le vent, contre son père qui l'avait obligé à aller faire des courses et aussi contre son frère qui voulait se reposer sous prétexte que son avion décollait tard.

-Mon avion décolle tard, ricana-t-il en imitant la voix de son frère, espèce de crétin, tu peux dormir dans l'avion, en fait tu voulais simplement rester à la maison et te la couler douce pendant que moi je me gèle les fesses.

Il continua à pester contre son sort tout le long du chemin. Il eut alors l'idée d'appeler Dan pour passer le temps. Il sortit son téléphone et composa le numéro. Son ami décrocha à la deuxième sonnerie.

Conversation téléphonique :

-Salut !

-Salut, ça va ?

-Ouais.

-T'es où ?

-Sur le chemin du centre-ville et je me sentais seul. Et toi ?

-Je suis à la maison. Selmac est sorti faire une course, tu le croiseras peut-être.

-Oui, peut-être.

-...

-...

-Il faut que je te laisse.

-Hein ?! Euh att-

Peter regarda son téléphone en fronçant les sourcils puis le remit dans sa poche. Décidemment, c'était une journée bien pourrie.

**********

Dan se dirigea vers la fenêtre après avoir mis fin à sa conversation avec Peter. Il aurait aimé lui parler plus longtemps mais il avait entendu un drôle de bruit, comme du verre que l'on brise. Le jeune homme vérifia toutes les fenêtres de la maison puis revint au salon. Il se gratta la tête et fit un tour sur lui-même puis remarqua qu'une des fenêtres était ouverte.

-J'aurais juré l'avoir fermé celle-là.

-En effet, tu l'avais fermé.

Dan se figea. Puis il se tourna vers la voix. Alex se tenait debout au milieu de son salon. Dan grimaça.

-Tu viens pour un deuxième round ?

-Désolé, j'aurais bien aimé te mettre une dérouiller mais j'ai pour ordre de ne pas te faire de mal. Il faut que tu viennes avec moi.

-Parce que tu crois que je vais te suivre comme ça ?

-Evidemment que non. J'ai dit que je ne devais pas te faire de mal, je n'ai jamais dit que je n'ai pas le droit d'utiliser la force. Je te proposais simplement la méthode douce au nom de notre... amitié passée.

Dan se croisa les bras et tira la langue comme un gamin.

-Je sais que tu ne peux pas m'assommer sans me toucher alors essaye de t'approcher.

Depuis le début de leur conversation, Alex arborait un sourire qui ne rassurait pas Dan.

-Qui a dit que j'allais te toucher ?

Avant que Dan ait pu réagir, Alex leva la main. Un coup de vent fit voler Dan à travers la pièce. Le garçon se cogna la tête en retombant. Il vit les pieds d'Alex se rapprocher de lui puis ce fut le noir complet.

**********

Peter entra dans le vestibule et soupira de contentement. Il posa les sacs dans la cuisine et alla s'avachir dans le canapé. Un mot était posé sur la petite table.

« Je suis partit à l'aéroport.

Le vol de ton frère a été avancé.

Désolé, Papa »

Peter chiffonna le bout de papier et le jeta à la poubelle. Génial. Le garçon attrapa son téléphone et essaya de rappeler Dan. Il fallait qu'il lui parle. Et une fois de plus, il tomba sur le répondeur. Alors il appela Selmac, qu'il n'avait pas croisé au centre-ville.

« -Peter ? Que me vaut le plaisir de cet appel ?

-Excusez-moi de vous déranger mais je n'arrive pas à joindre Dan depuis qu'il m'a raccroché au nez cet après-midi. Vous ne sauriez pas où il est ?

-Il a passé toute l'après-midi à la maison. Je viens d'arriver. Je regarde. Patiente deux minutes............ »

Peter mit son téléphone en haut-parleur pour se préparer un thé. La voix du maître s'éleva à nouveau de l'appareil.

« -Peter, où sont tes parents ?

-Ma mère est au travail (pour changer) et mon père emmène mon frère à l'aéroport. Pourquoi ?

-Je pense que tu devrais venir ici. Tout de suite. »

Le cœur du garçon fit un bond. Selmac n'avait pas mentionné le nom de Dan. Pourquoi ? Il raccrocha, attrapa sa veste et courut jusque chez Dan, son cœur accélérant à chaque pas. Il débarqua comme une furie dans le vestibule de la maison. Selmac était debout dans le salon serrant la mâchoire et un bout de papier dans sa main. Peter le lui arracha.

« Salut Peter. Si tu trouves ce mot, rends-toi au parc. Tu sais là où il y a un gros trou ! Et au cas où tu ne souhaites pas obtempérer, j'ai pris une assurance. Ton amoureux te dit bonjour. Vous devriez être discret quand vous parlez de vos sentiments. Surtout quand je suis là. Tu as jusqu'au coucher du soleil. Si tu es en retard, j'enverrais Dan rejoindre ses chers parents. A plus ! :)

P.S. Si je vois ne serait-ce que le bout du nez de Selmac, il n'y a plus de marché qui tienne. »

Peter tremblait. Une rage sourde l'envahissait mais un sentiment plus fort encore prenait le dessus. La panique ; l'inquiétude qu'il ressentait à l'égard de son ami l'empêchait de se concentrer. Selmac le prit alors par les épaules.

-Peter, je sais que c'est dur mais il faut que tu te concentre. Rappelles-toi tout ce que je t'ai enseigné depuis la fin des vacances.

-Ils l'ont attrapé...

-Oui mais ils ne lui feront rien. J'en suis persuadé.

-Comment ça.

-Tu te rappelles la fois où ils se sont introduits ici ? Ils vous cherchaient tous les deux. Si tu veux mon avis, ils ne lui feront rien. Alors maintenant tu vas te calmer. D'accord ?

Peter hocha la tête et inspira profondément.

-Bien maintenant tu vas faire ce que je te dis. Ils ont dit que je ne devais pas venir, ok ? Ils n'ont exclu personnes d'autre, n'est-ce pas ?

Peter comprit en un quart de tours. Il reprit son téléphone pour la centième fois de la journée puis composa un numéro.

« -Salut frérot, j'espère que t'es pas déjà dans l'avion sinon je risque de pété un câble.

-Non, le vol a du retard. Il y a un problème ?

-Ramène tes fesses chez Dan et trouve une excuse bidon. A dans dix minutes. »

DRUIDES Où les histoires vivent. Découvrez maintenant