Chapitre 2: Rebelles

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« La seule différence entre un héros et un méchant, c'est la direction dans laquelle il pointe son arme ».


   Je commençais à manquer d'air, l'un des policiers s'était arrêté à quelques pas de moi seulement. Il sortit une cigarette de son paquet et la coinça entre ses dents, puis il l'alluma à l'aide d'un briquet. L'autre policier se retourna, il soupira et mit ses mains sur ses hanches en attendant que son partenaire le rejoigne.

   Je le vis tourner la tête dans ma direction, il plissa les yeux pour essayer de voir malgré l'obscurité, mais finis par détourner le regard. J'avais frôlé l'arrêt cardiaque, je pensais qu'il m'avait vu. Des gouttes de sueur coulaient sur mon visage, c'était horrible cette peur nouant l'estomac et les tripes, cette angoisse nous paralysant le corps tout entier. C'était atroce, je serrai les dents, mon cœur battait de plus en plus vite.

   L'homme retira la cigarette de sa bouche et cracha la fumée.

— Bouge-toi un peu ! On a encore plein de rues à vérifier, fulmina le chauve d'une voix nasillarde.

  Son compagnon le regarda en soufflant bruyamment.

— C'est bon, on a encore le temps, rétorqua-t-il d'un ton las. Il n'y a personne de toute façon.

   Comme pour le contredire, un fracas métallique retentit au-dessus d'eux. Ils dégainèrent leurs Glocks au même moment et les pointèrent vers le toit du petit immeuble de deux étages. Le silence s'installa pendant quelques instants, plus personne ne bougeait, la tension était à son comble. Je levai également la tête, mais ne perçus aucunes ondes. S'il y avait quelqu'un là-haut, il n'avait pas de portable sur lui.

   Au bout de plusieurs minutes, j'entendis des bruits de pas très légers, les policiers ne pouvaient pas les entendre d'ici, même moi je ne les distinguais pas avec beaucoup de clarté alors que la personne se trouvait à moins de cinq mètres au-dessus de moi, qui que ce soit, il savait être discret.

— C'était peut-être un chat, se risqua le chauve en haussant les épaules.

   Les bruits de pas se déplacèrent vers la droite, là où se trouvait l'escalier de secours, je fixai l'endroit avec appréhension. Je discernai un grincement métallique : la personne venait de descendre la première marche mais, avec l'obscurité, je ne voyais absolument rien. S'en suivit un deuxième grincement, puis un troisième, et un quatrième...

   Soudain, une détonation retentit. L'homme à la cigarette poussa un cri de douleur et s'affala sur le sol, il se tint la cuisse en hurlant, il avait été touché.

   L'autre policier se mit à couvert derrière une voiture garée dans la rue. Les vitres du véhicule volèrent en éclat et plusieurs balles virent se figer dans la carrosserie. Le système d'alarme se déclencha et une alarme stridente me déchira les tympans. Je mis mes mains sur mes oreilles en retenant un cri de douleur qui tentait de s'échapper de ma gorge.

   Chaque fois qu'un coup de feu retentissait, je sursautai et tout mon corps frémissait. Dans quoi j'étais encore tombé ? Un règlement de compte ?

   Un nouvel arrivant fit son apparition à l'autre bout de la rue, à quelques mètres du policer. Il leva son arme et appuya sur la gâchette sans hésitation. L'homme reçu le projectile dans le dos. La force de l'impact le projeta violemment contre le coffre de la voiture.

   J'avais peur, vraiment peur. Les lampadaires éclairèrent le visage de celui qui s'approchait, c'était un homme d'une vingtaine d'années, rasé et entièrement vêtu de noir. Il portait des piercings aux oreilles et aux sourcils et des tatouages recouvraient ses bras dénudés. Il n'avait pas vraiment l'air sympathique, et certainement pas clément. S'il me voyait, il me tuerait sûrement. A cet instant, j'aurais préféré me retrouver face à des policiers.

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