Vocaloid: Rebellion

Chapitre 6

~~~ PdV Miku ~~~

Quelques jours ont passés depuis mon concert et une conférence de presse doit avoir lieu aujourd'hui. Akaito a repris ses activités normale depuis que notre association provisoire a pris fin, mais nous nous croisons souvent et il aime bien passer à l'improviste à la maison, ce qui semble ravir mon frère. Kokone est une super assistante et je ne suis donc toujours pas réapparue depuis le mini-concert, comme je l'avais demandé. Les rumeurs ont déjà fusé de toutes les presses people et des émissions télévisés: Vocaloid était une mauvaise agence, j'ai quitté Vocaloid à cause de Kaito et Luka, je ne supportais plus les méthodes de travail etc... Ma préférée reste quand même l'hypothèse selon laquelle DNC aurait menacé Vocaloid pour me recruter. Les journalistes ont tellement d'imagination... Tout ça pour dire que l'on ne parle plus que de moi.
La conférence de presse a lieu dans quelques minutes et il semblerait que la salle soit déjà pleine à craquer de journalistes; comme quoi elle était vraiment attendue. Kokone y assistera pour m'épauler ainsi que Monsieur Render. Nous sommes tous les trois dans les "coulisses" de la salle, attendant patiemment qu'il soit l'heure, entourés de gardes du corps. Akaito voulait nous accompagner, mais le directeur l'a rembarré en lui donnant du travail supplémentaire: il va faire la bande son d'un jeu vidéo.
Cinq minutes plus tard, les gardes du corps nous escortent jusque sur la scène où sont installées trois chaises ainsi qu'une table équipée de trois micros. À peine entrés, les flashs submergent déjà la salle et Kokone peine à garder les yeux ouverts. Nous nous asseyons lentement tandis que tous les regards sont braqués sur moi. Monsieur Render fait un petit discours d'entrée puis les journalistes commencent leur interrogatoire.

- Mademoiselle Hatsune, pourquoi avez-vous entégré l'agence Dark Night Castle?
- Je n'étais plus à mon aise à Vocaloid, réponds-je simplement.
- C'est-à-dire ? Vous étiez tout de même leur égérie jusqu'à récemment.
- Je devais toujours faire ce que l'on me disait, m'exécuter sans me plaindre et sans jamais faiblir. Toujours plus de travail, toujours moins de liberté. Et puis, je n'ai plus aucun attachement envers beaucoup de leurs artistes.
- Y a-t-il tout de même certaines choses qui vous manque dans votre ancienne agence?

Je ne réponds pas tout de suite. Je sais que je devrais dire non, mais il y a tout de même un message que je veux faire passer... Je regarde Monsieur Render comme pour demander l'autorisation, et il me fait rapidement comprendre que je suis libre de mes choix tant qu'ils ne ternissent pas l'image de DNC.

- Certaines personnes me manquent effectivement. Je les considérais comme des petites soeurs alors j'ai légèrement l'impression d'avoir perdu un fragment de ma famille.

Rin et Ia se reconnaîtront, je n'ai pas besoin de dévoiler leur nom pour ça.

- Vous avez dit précédemment que vous n'aviez plus aucun attachement envers votre ancienne agence. Qu'en est-il de votre petit-ami, le célèbre artiste Kaito Shion? Votre départ aurait-il un rapport avec le scandale qui fait la une des médias et des journaux depuis près de deux semaines?

Je sourie intérieurement avec dédain. 

-  Petit-ami? Ce coureur de jupons? Voyez, encore un exemple de nos obligations d'artistes chez Vocaloid. Ils se sont clairement servi de mon nom pour améliorer la célébrité de Kaito, voilà tout. J'ai du faire semblant d'être en couple avec lui pour qu'il reçoive de nombreuses demandes d'emploi. Ce n'est donc pas si étonnant que ça de le voir batifoler à droite à gauche. Je peux donc ainsi vous affirmer que la photographie qui fait le tour du Japon depuis peu est tout à fait authentique.

Des murmures traversent la salle, créant peu à peu un brouhaha insupportable. Oui, j'y ai été fort, mais je n'ai pas le moindre remord. Pourquoi devrai-je m'en vouloir après ce qu'il m'a fait de toute façon? Kokone met fin à la cacophonie en tapotant sur le micro, créant un son insupportablement strident.