- Est-ce que tu pourrais m'héberger un certain temps?
Gumi me regarde fixement, la tête penchée sur la droite, le regard inquisiteur.
- Oui... Oui oui, si tu veux, mais pourquoi? demande la verte.
- Sans raison.Elle hausse un sourcil mais n'en demande pas plus.
- C'est d'accord, je t'envoie mon adresse, tu viens quand tu veux, sourit-elle. J'ai hâte de chanter avec toi.
- De même, bon je rentre chez moi, je te revois ce soir alors.
- Okay, je suis chez moi à partir de 19h.Elle me fait un signe de la main avant de s'éloigner toute guillerette. Je m'éloigne à mon tour, replaçant ma capuche sur mes cheveux et rentre chez Akaito. Il ne semble pas être déjà rentré; après tout, il n'est que quatre heures de l'après-midi. Tant mieux, je n'aurai pas à justifier mon départ. Quoique, je ne peux pas aller chez Gumi avant 19h... Pas grave, j'ai un autre plan.
Je monte dans ma chambre: je n'ai même pas besoin de faire mes sacs, je ne les ai même pas ouverts depuis hier. Je vérifie quand même que je n'ai rien oublié avant des les prendre à bout de bras et de les amener dans l'entrée. Je cherche ensuite désespérément les clés de chez moi dans mon sac au cas où mon frère ne soit pas là, ce qui m'arrangerait bien. Une fois trouvées, j'écris un rapide mot à Akaito lui disant que je suis partie et que je lui ai laissé son double sous un pot de fleurs avant de quitter la maison, la fermant à clé avant de les mettre sous leur cachette.
Je me dirige vers chez moi, sacs à la main. Bon sang, qu'est-ce que mon frère avait mis dedans pour qu'ils soient si lourds? Il n'y en a que deux pourtant! Enfin bref, la porte de la maison est verrouillée, ce qui signifie que mon frère est absent; il faut croire que c'est mon jour de chance. Je laisse lamentablement mes bagages s'écraser lamentablement au sol et sors le trousseau de clés que j'avais placé dans ma poche. Je glisse le bout de métal dans la serrure avant de le tourner et d'entendre le verrou faire de même. J'entre avant de refermer la porte à clé afin que mon frère ne soit pas au courant de ma présence et monte dans ma chambre. 16h30. Encore 2h30 à rester ici. Je sors mon dossier de chansons et poursuit mon écriture allongée sur mon lit. Mes sentiments font fuser des paroles dans tous les sens que je prends étrangement beaucoup de plaisir à ordonner. Les couplets se forment, les refrains se terminent et les chansons ne tardent pas à devenir de mieux en mieux. Après deux heures de création intensive, j'entends la porte d'entrée claquer. Certainement mon frère, j'ai tout intérêt à me faire discrète. Alors que j'allais me replonger dans ma lecture, j'entends la voix de mon frère, mais il n'est pas seul: Kaito est avec lui. Je me redresse brusquement en les entendant monter les escaliers. Ils vont dans la chambre de Mikuo? Mais j'entends les pas se rapprocher de plus en plus. Je fais quoi? Je fais quoi? Je fais quoi?! Je récupère toutes mes feuilles à la volée avant de les glisser dans mon dossier que je range dans mon bureau, puis je me cache dans mon dressing. J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir: mais qu'est-ce qu'il fait là lui aussi là?! Je me cale confortablement sur la moquette, regardant par l'interstice entre le mur et la porte coulissante pour voir ce qu'ils font. Il n'y a que Kaito, Mikuo est sorti pour le laisser seul dans MA chambre. Je retiens un grognement et continue d'observer en silence tandis qu'il reste debout au milieu de la pièce à examiner du regard les moindres recoins de celle-ci.
Cette chambre est très différente de celle que j'avais dans mon ancienne maison. Elle était pleine de vie, de couleurs, de photos qui submergeaient les mur, sans oublier l'immense poster de Kaito que j'avais fixé au plafond, juste au-dessus de mon lit. Oui, elle avait encore un style enfantin au final, mais ça m'importait peu. Pourtant, cette chambre-ci est dénuée de toute chaleur: les murs blancs et le mur gris sont vierges de toute décoration, tout est simple et non décoré, elle est terne.
Je continue d'espionner Kaito en lui criant intérieurement de se dépêcher de partir de ma chambre. Le seul fait de voir sa tête me donne envie de vomir. Il commence à marcher pour s'approcher de mon lit lorsqu'il se prend les pieds dans quelque chose. Oh non... Me dîtes pas que j'ai oublié de cacher mes sacs comme une débile... Il les regarde, perplexe, mais n'y fait finalement pas plus attention que ça. Bénies soient les licornes! Il jette un regard vers le dressing lorsque je soupire et je me dépêche de retirer ma tête de la fente. Faîtes qu'il ne m'ait pas vu, par pitié faîtes qu'il ne m'ait pas vue! Ah, bah il m'a pas vue. Encore une fois, bénies soient les licornes! Je reglisse ma tête de façon à poursuivre ma surveillance et là, qu'est-ce que je vois? Il est couché sur mon lit! Tranquille, je le dérange pas trop? J'ai envie de sortir et de lui hurler dessus, mais je me retiens en voyant son geste: il prend mon oreiller dans ses bras avant d'y enfouir sa tête. Mon coeur fait un bond et je me recache en vitesse, mais sur la poitrine. Non, je ne me laisserai pas avoir encore une fois...

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Vocaloid: Rebellion
Fiksi Penggemar/!\ Attention, ceci est le tome deux de Vocaloid: Une artiste d'exception. Je vous invite donc à lire le premier tome avant celui-ci. Suite à la trahison de Kaito et Luka ainsi qu'aux conseils d'Akaito, Miku a quitté l'agence Vocaloid pour rejoind...