Chapitre 30

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~~~ PdV Externe ~~~

- Miku, je t'ai déjà dis de ne pas sortir seule! Regarde, tu mets de la terre partout en plus.

Le grand frère faisait la moue face aux roues pleines de terre du fauteuil de sa soeur. Elle feignit un sourire que son frère capta directement comme un sourire forcé. Ça lui faisait mal de l'avouer, mais ces sourires étaient ceux qu'il voyait le plus souvent.
Comme l'avait demandé Miku, cela faisait un peu plus d'un mois que Mikuo et elle s'étaient installés dans un coin tranquille où le voisinage était très éloigné et où il y avait un grand espace extérieur. La maison n'était pas excessivement grande, mais c'était suffisant pour deux: une cuisine faisant également office de salon, une salle de bain et deux chambres. Mikuo avait choisi cette maison pour les couloirs et portes larges de façon à ce que Miku puisse circuler sans trop de problème.

- Kaito vient aujourd'hui ? demanda la jeune fille tandis que son frère l'installait sur une chaise, le temps de nettoyer les roues du fauteuil.
- Normalement oui.

Elle ne demanda rien de plus, le gratifiant simplement d'un sourire. Mikuo s'éloigna avec le fauteuil vers l'évier de la cuisine pour le débarrasser de la terre qui le couvrait tandis que sa soeur fixait distraitement la porte d'entrée. Elle n'avait toujours pas laissé entendre à son frère le fait qu'elle ait retrouvé la mémoire, partageant ce secret uniquement avec Kaito. Depuis le déménagement, elle avait retrouvé le goût qu'elle avait eu par le passé de la compagnie de celui-ci, bien que le garçon monopolisant ses pensées soit tout autre. 
Un bruit de voiture se fit entendre de l'extérieur, rappelant la jeune fille sur terre. Lorsqu'un coup se fit entendre à la porte, elle lui cria d'entrer.

- Salut! lança gaiement Kaito en se hâtant aux côtés de Miku. Comment vas-tu? demanda-t-il en lui embrassant le front.

- Super, mis à part le fait que Mikuo m'ait encore grondée, argumenta-t-elle d'une moue boudeuse.
- Tu n'avais qu'à pas rouler à l'intérieur avec les roues sales. La route n'a pas été trop longue? demanda le turquoise en ramenant son fauteuil propre à sa soeur.
- C'est surtout de retrouver la maison qui est difficile, vous avez choisi un coin tellement paumé aussi!

Les trois jeunes rirent avant que les deux garçons n'aident Miku à retourner sur son fauteuil. Une fois fait, les deux plus jeune se dirigèrent vers la petite entrée, Kaito équipa les roues du fauteuil des protections pour l'extérieur et prévint le grand frère qu'ils allaient se promener un moment. Durant ces balades qui étaient devenues un véritable rituel pour les deux jeunes adultes, ils avaient pris l'habitude de parler longuement.

- Alors comme ça tu es encore sortie seule? Tu sais que ton frère se fait un sang d'encre à chaque fois, je croyais que tu ne voulais plus l'inquiéter.
- C'est le cas, mais parfois j'ai besoin d'être seule tu sais?
- À quoi réfléchissais-tu cette fois-ci?
- Est-ce que tu penses que je suis un poids?
- Miku... Nous en avons déjà parlé, tu n'y es pour rien et personne ne te prends pour un poids. Tu es un cadeau de la vie elle-même.
- Alors la vie devrait arrêter de faire des cadeaux dont personne ne veut. Si j'étais si incroyable que tu le dis, il ne m'aurait pas abandonnée...

Oui, Kaito le savait, plus qu'haïr les autres comme elle le souhaiterait, elle ne faisait que se haïr elle-même. Elle se blâmait pour les fautes des autres et ça, il ne le supportait pas. Rien qu'avec la confession qu'elle venait de lui faire, il aurait pu arracher les yeux d'Akaito s'il avait été en face de lui.

- Tu sais, parfois je me dis que ça n'aurait pas été si mal de rester amnésique. Je ne me serais jamais souvenue de lui, j'aurais pu retomber amoureuse de toi comme si de rien n'était.
- Je t'en prie, ne dis pas ça, murmura-t-il en arrêtant de pousser le fauteuil. 

Vocaloid: RebellionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant