Black Butler : L'envol du Corbeau

Arc Jack l'Éventreur : Chapitre 3 (Passé)

"Mourir est une chose terrible, mais l'idée de mourir sans avoir vécu est insupportable." Erich Fromm

Année 1877

Elle courait à en perdre haleine dans cette nuit sombre dont les nuages masquaient la lumière de la lune. Elle courait dans les rues de la capitale anglaise autant que ses jambes puissent le supporter. Ils allaient bientôt la rattraper et ils la puniraient pour s'être enfuie. Si elle n'obéissait pas à leurs ordres, si elle les décevait, elle en payait le prix fort. La peur et l'angoisse lui contractaient le cœur, accélérant le rythme de sa course. Son cerveau bouillonnait de stress en cherchant un moyen de s'en sortir. Soudainement, la rue s'allongea sous ses yeux pour ensuite disparaitre et ne devenir qu'un océan de Ténèbres sans fin. Pourtant, ses pieds touchaient encore le sol. Elle ne s'arrêta donc pas de courir, elle ne devait pas s'arrêter.

Ils arrivaient, ils allaient la retrouver. Et cette fois-ci, elle était certaine qu'ils la tueraient. Sa faute leurs serait impardonnable et rien que de ce qu'elle pourrait faire ne pourrait la réparer. Elle leur appartenait, ils avaient tous les droits sur elle. Ils en avaient fait leur jouet favori et elle avait désobéis aux ordres de ses maitres. C'est pourquoi, elle craignait tant de tomber à nouveau entre leurs griffes, car ils s'assureraient qu'elle n'oublie jamais ce qu'il en coute de leur échapper.

Elle s'enfonça dans l'obscurité sans se retourner. Au bout d'un moment, elle se crut finalement en sécurité au point qu'elle s'autorisa à s'arrêter pour reprendre son souffle. Elle décida peu après à scruter les alentours pour s'assurer qu'elle les avait semés. Tout semblait calme. Le silence régnait dans cet abîme noirâtre, un silence qui lui fit pousser un soupir de soulagement. Tout allait bien. C'est alors qu'elle entendit un rire retentir dans les Ténèbres. Ou plutôt des rires, cruels et menaçants. Mais surtout familiers...

C'était eux, ils l'avaient retrouvée. Précipitamment, elle prit ses jambes à son cou pour s'enfuir mais ne put faire que quelques pas. Son corps venait de heurter de plein fouet celui de quelqu'un d'autre. Elle atterrit brutalement sur le sol puis releva la tête afin de connaitre le visage de cette personne. Elle se figea de terreur lorsqu'elle le reconnut. C'était un homme grand et mince à peau claire, aux cheveux couleur ébène et aux yeux améthyste. Il la toisait d'un regard pervers, un sourire s'étirant sur ses lèvres. Menaçant tel un fauve. Lorsqu'il s'approcha de sa proie, elle se traina sur le sol vers l'arrière sans le perdre de vue. Gémissant de frayeur et au bord des larmes.

Cependant, elle ne put allez bien loin. Des jambes percutèrent son dos, lui coupant toute retraite. Elle eut le réflexe de se retourner pour découvrit avec effroi le visage des deux complices du premier homme. L'un d'eux était plus svelte que ses comparses. Ses yeux turquoise faisaient ressortir la blancheur de sa peau et ses cheveux châtains lui arrivaient jusqu'à la nuque. Quant à l'autre, il était légèrement plus musclé que les deux autres et ses cheveux auburn ébouriffés s'harmoniaient avec ses yeux péridot.

Ils se rapprochèrent tous les trois de leur proie pour l'encercler. Ne lui laissant aucune chance de fuir. Vaincue par la peur, elle rentra la tête entre ses épaules et replia ses jambes sur sa poitrine, prête à recevoir mon châtiment. Des larmes coulèrent abondamment sur son visage enfantin, elle maudit mille fois sa stupidité d'avoir cru qu'elle pourrait leur échapper. Lorsqu'elle sentit leurs mains se poser sur elle, elle poussa un crie de panique.

- C'est pas bientôt fini ces hurlements ?! On ne s'entend plus parler ! s'exclama une voix dans les Ténèbres.

Grace se réveilla en sursaut. Son cœur cognant contre sa poitrine et le front en sueur, haletante sous le choc. Elle parcourue rapidement la pièce du regard, reconnaissant alors les quatre murs sombres, la grande porte à la serrure métallique et le plafond rectangulaire de son cachot. Elle constata avec un faible soulagement qu'elle était seule. Toujours emprisonnée certes, mais seule. Un cauchemar, ce n'était qu'un cauchemar. Mais pourtant, il lui avait semblé bien réel au vu de sa ressemblance avec son quotidien.