MIROIR, MIROIR, MON BEAU MIROIR...

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Succession de souvenirs, images rapides dans ordre chronologique, se finit sur Wendy se transformant en Alice, criant, pleurant et s’arrachant les cheveux, murmurant les noms de ses frères, mêlés à :

« Chapelier, lapin blanc, Alice je m’appelle Alice … »

Alice était assise dans une pièce plongée dans le noir, jonchée de carcasses de peluches, de dinettes cassées et de débris de tissus. La tête basse, ses nœuds dans les cheveux dénoués, et ses mèches tombant sur ses yeux, elle fixait d’un regard haineux et fou son reflet, s’agrippant à son lapin dans ses mains.

«  Pourquoi ? Pourquoi es-tu là ? Je ne t’ai pas invité à ma fête, tu n’as pas le droit ! »

Ces derniers mots, elle les cria presque, d’une voix stridente et enfantine, désespérée.

  Soudain, son reflet changea d’attitude, redressant les épaules et la regardant d’un air méprisable rempli de pitié, comme si les deux entités s’observant d’un reflet à l’autre, n’étaient pas les même personnes.

« De quelle fête parles-tu ? Il n’y a personne, tu es seule. Tes invités ne sont plus que des fantômes Alice ! Ils sont morts ! »

« Non ! Ce n’est pas vrai…tu mens ! Pourquoi mens-tu ? »

« Je ne te mens pas. Nos frères ont été tués. Par Peter. »

« Menteuse ! C’est Calypso qui les a tués ! Peter n’a fait que l’enfermer sur l’ile pour la punir ! Et maintenant elle est revenue ! »

répondit Alice à Wendy, resserrant encore plus son lapin contre elle.

« En es-tu sûre ? Dans ce cas, pourquoi il évite le sujet à chaque fois que tu lui en parle ? Et d’où vient ce souvenir que tu essaie tant d’oublier, le voyant arracher le cœur de ton frère ! Peter est coupable ! Pas Calypso ! »

« Ce n’est pas vrai… »

Dit-elle, d’une petite voix, presque terrassée par ce souvenir.

« Peter est un monstre. Et toi tu en deviens un ! »

« Non ! Laisse-moi, c’est toi le monstre… La vérité c’est… Alice, je m’appelle Alice… C’est le chapelier qui l’a dit… Reine de cœur… tic-tac… Alice… »

Et dans sa folie, Wendy s’effaça du miroir, et Alice disjonctait de plus en plus :

« Alice…C’est Alice…AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAh ! »

Hurla-t-elle se prenant la tête entre les mains, et son cri résonnant dans tout le château…

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