Chapitre 3

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Chapitre 3 : « Nos absents », Grand Corps Malade

Les heures défilaient et elle ne cessait de hurler, mais ils ne se lassaient pas. Au début, elle avait serré les dents, elle avait voulu être comme lui : un bloc de marbre face à tous les sorts. Mais c'était trop difficile ! Comment faisait-il ? Il était resté des heures entières à genou devant eux, subissant les sorts en serrant les dents, les traits imperturbables. Il semblait regarder dans le vide, comme si son âme était partie très loin, laissant son enveloppe charnelle subir mille sévices sans rien sentir.

Elle crut rêver lorsqu'il entendit sa voix dans leur lien. Il n'avait pas changé vocalement : son timbre était toujours aussi grave, la faisant vibrer de l'intérieur comme à chaque fois.

Je t'avais dit de partir et de ne pas revenir ...

Tu as vraiment cru que j'allais t'écouter ?

J'ai espéré ...

Qu'est-ce que tu comptais faire ? Mourir là, tout seul ?

Peut-être ... Au moins, tu aurais été en vie.

Tu crois vraiment que je ne serais pas revenue ?

Je voulais te faire fuir, que tu partes retrouver tes amis

Je ne sais pas où ils sont ...

Je crois que ça n'a plus d'importance maintenant ...

Tu avais raison ... J'aurais dû d'écouter quand tu as dit qu'il y avait quelqu'un ... Je n'aurais pas dû m'emporter et partir ..., dit-elle en sanglotant.

Il aura donc fallu que je me mette à genou pour t'entendre reconnaître que tu avais tort, dit-il moqueur.

Comment peux-tu agir de la sorte alors qu'elle est en train de te torturer ?!

J'ai connu bien pire et là est ma force ... Je prends tout sur moi pour que tu ne souffres pas mais ce n'est quand même pas assez. Je ne plierai pas devant eux.

Tu sais que tu es affreusement têtu, Severus Rogue ?

Comme si tu ne l'étais pas, Hermione Granger.

A y repenser, ce qu'il disait était vrai : elle ne ressentait presque rien de ce qu'il subissait. Ce fait semblait d'ailleurs faire enrager Cashia et ses comparses.

« Et bien ? Les âmes sœurs ne souffrent pas toutes deux ?, dit-elle d'une voix traînante.

Elle ne dit rien, n'esquissant qu'un regard jusqu'à l'homme mais ce fut apparemment suffisant pour que Nohed comprenne.

-Ooh ... Laisse-moi devine, il prend tout sur lui pour ne pas que tu souffres ... Comme c'est mignon. Dommage que tu ne puisses pas en faire de même pour lui. »

Cette fois, c'était vers elle directement qu'était dirigé le sort. Elle n'hurlait plus parce qu'ils le torturaient, cette fois, c'était sa propre douleur qui la faisait hurler. Elle avait l'impression que tous ses os se brisaient lentement, se fracturant sur toute leur longueur, sortant de sa chair. C'était horrible, sa peau semblait se fissurer et partir en lambeaux. Elle voulait que ça cesse, s'en était trop pour elle.

Tiens encore ... Encore un peu Amour ... Tiens encore ...

Sa voix raisonnait dans son esprit, grave et profonde, l'encourageant à ne pas craquer. Pour lui, elle voulait tenir, lui prouver qu'elle était forte, tout comme lui. Elle ne voulait pas leur donner la satisfaction de demander la mort. Non, elle valait mieux que ça !

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