Chapitre 12

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Chapitre 12 : « Come as you are », Nirvanna

Elle commençait à être un peu plus angoissée qu'en début de soirée et sa faroucherie n'était certainement plus aussi présente.

Toute la soirée, elle était passée de mains en mains, les hommes présents ne se privant pas de la toucher, la caresser ou lui murmurer des pensées salaces.

A la première occasion, elle remonta dans sa chambre, priant pour qu'on la laisse tranquille.

« Miss ?, l'arrêta Charles.

-Oh oui, excusez-moi, je ...

-Oui ...

-Ne vouliez pas parler tout à l'heure ?

-Si, oui ... J'avais presque oublié ... Nous pouvons peut-être aller dans ma chambre ?

-Oui, mais pressons nous ... », dit-il, visiblement anxieux.

Ils remontèrent rapidement l'escalier, essayant de se faire discret. Le vieil homme restait sur ses gardes, sachant très bien que si on les laissait partir maintenant, c'était uniquement parce qu'ils étaient gagnant eux aussi.

La jeune Gryffondor avait ouvert la porte mais maintenant, elle sentait une boule dans sa gorge. Que pouvait-elle bien dire à ce vieil homme ? Il avait sans doute connu son amant bien mieux qu'elle.

« Miss ... Parlez-moi de lui ...

-Vous l'avez connu bien plus que moi ..., dit-elle, faisant écho à ses pensées.

-Oh mais ça fait si longtemps ... Parlez-moi de lui, je vous en prie ...

-Et bien ... Je ne sais pas par où commencer ... », dit-elle en se levant pour se placer dos à lui alors que l'homme était assis sur le bord du lit.

Elle s'étreignit elle-même, comme pour se donner un peu de courage avant de parler de nouveau.

« Quand je pense à lui, je revois son visage, si dur avec ses traits anguleux, sa mâchoire carrée, ses lèvres fines, son regard noir et froid, son nez busqué, sa voix grave, ses cheveux de jais ...

Je repense aux moments que nous avons passés ensemble ... D'abord lorsqu'il était mon professeur. Il était le Maître des Potions le plus talentueux que j'ai jamais connu. Pourtant, il m'a toujours dénigrée, jamais je n'ai reçu un seul compliment avec lui et j'ai toujours cru qu'il avait une dent contre moi, qu'il me haïssait et que c'était pour ça qu'il était si acide avec moi. Après j'ai compris ... J'ai appris à voir avec ses yeux et il m'a montré tout ce que j'avais raté. Il m'a appris que les potions, il ne fallait pas les apprendre, mais plutôt les connaître. Il faut les comprendre ... Depuis qu'il m'a montré tout ça, je vois mieux. Un ingrédient de potions, ça se respire, ça se sent, ça se vit. Tout ce temps, j'ai compris que je n'avais fait que réciter par cœur ... Alors qu'en réalité, je devais juste apprendre et le sentir en moi.

Puis, au fur et à mesure, au-delà de mon professeur, c'est l'homme qui m'a plu ...

J'ai appris à voir par-delà son regard froid et à y trouver de la tendresse. J'ai vu ses sentiments, ses faiblesses, ses craintes.

Et à partir de là, j'ai vécu les plus beaux moments de ma vie. Je me souviens de ses bras qui étaient si fort autour de moi. Je me souviens de ce sentiment de sécurité et de bien-être quand j'étais contre lui. Il dégage une aura spéciale, quelque chose qui me rassure, qui m'apaise.

Il s'est passé tellement de choses entre lui et moi. Et maintenant, je me dis que je n'ai pas assez profité de tout ça.

J'ai le souvenir de ses lèvres dans mon cou et tous les frissons qu'il me transmettait. C'était impossible pour moi de réagir, sinon en soupirant. A peine ses lèvres me touchaient, c'était une explosion dans mon esprit. Toutes mes pensées s'évanouissaient et je ne pensais plus qu'à ses lèvres, leur douceur, leur douceur chaque fois qu'il me touchait.

The Promise of Life, for LifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant