Chapitre 17 : Surprise

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La foule est resté bien dix minutes devant l'entrée. Hailee s'apprête à descendre lorsque je lui agrippe le bras l'empêchant de quitter le studio.

— Qu'est-ce que tu fabriques Summer ? M'interroge-t-elle perplexe.

— C'est mieux pour nous de ne pas se mêler à cette foule.

Elle essuie d'un revers de sa manche une larme qui coule sur sa joue. Elle me sourit alors et repart s'asseoir sur le canapé. J'essaie de discerner qu'est-ce qui peut bien se passer en bas, mais c'est sans succès. Il y a trop de monde. Ils sont en masse sur quelqu'un. Mais qui ? Encore une cible sûrement. Une bagarre, tout devient si normal dans cet établissement. Comme si la plupart des professeurs n'étaient pas au courant de ce qu'il se passait dans leur lieux de travail. Et dans tout ça le plus pathétique reste le directeur. Il ne fait rien, il joue à l'aveugle, au sourd. Cela devient ridicule. Comme si l'idée de ma mère avait été ingénieuse. « Ma fille, nous allons te changer d'établissement, tu verras il est mieux et bien réputé », malheureusement la réputation ne fait pas tout. La preuve en est. Ou alors je suis maudite et cela me poursuivra bien toute ma vie ? Je n'en sais rien et je ne préfère pas le savoir. Mon but premier et de faire changer la mentalité horrible de certain, au moins ici.

–- Tu comptes rester planté comme ça toute la journée ? Me questionne Hailee.

— Oh non, excuse-moi, j'étais perdue dans mes pensées.

— Dis, tu l'as avoué à Phil, enfin il est au courant pour la mort de Stevie ?

— Non je ne lui ai pas dit.

— C'est étrange qu'il se pose pas de question à ce sujet, n'y qu'il soit au courant.

Ça réflexion m'a fait alors réfléchir sur certain point. Peut-être ne veut-il juste pas y croire. Mais à mon comportement il a dû se forcer à rejeté la vérité, c'est peut-être pour cela qu'il est partit.

J'attrape un paquet de biscuit que je dispose au milieu de table. Hailee en prend quelques uns et je fais de même. Je regarde l'heure ; pratiquement dix-huit heures. Je prends mon téléphone et envoie un message à Phil pour savoir ce qu'il fait et pourquoi il est partit.

« Salut Phil, tout va bien ? Tu n'as pas laissé disant la raison pour laquelle tu es partis. Réponds-moi vite... »

En attendant sa réponse je décide d'aller nous acheter à manger. J'enfile un bas de jogging, un haut à manche longue. Je coiffe rapidement mes cheveux noir et gris en chignon et me dirige vers la porte.

— Je vais nous acheter à manger, dis-je.

— Tu ne vas pas en bas j'espère, ce serait injuste de me l'interdire et d'y aller toi. Et puis moi je ne suis pas...

— Non, fais-moi confiance. Dis-je en la coupant. Puis je ferme la porte derrière-moi. Je prends les escaliers et arrive dehors. Quelques bandes d'amis sont assis devant l'immeuble. Je les évite et passe dans l'allée principal où bien sûr se trouve sur le côté la brasserie de Stevie. Je marche tête baissé, les yeux rivés sur le sol. Je ne préfère pas regarder cet endroit, trop bourré de souvenirs.

J'arrive devant le camion à pizza. A deux pas de moi se trouve la sortie – et la foule – par la même occasion. J'aperçois en face, la fenêtre de mon studio et y voit la petite tête de Hailee dépasser. Elle m'espionne on y voit la confiance. J'attends derrière deux/trois personnes et puis vient mon tour. Je salue le jeune pizzaïolo et son père. Cela me rappelle Stevie et son père... Mais dans un autre commerce. Je passe ma commande, je dois patienter quelques minutes. Je sors mon téléphone de ma poche arrière et le déverrouille. Aucune réponse de Phil. Je range l'appareil et récupère ensuite mes pizzas toutes bouillantes. Je les remercie et m'éloigne vers l'immeuble. Tout ce chemin me rappelle Stevie... Tout, tout, tout.

*

— C'était bon, dit Hailee.

— C'est vrai, renchéris-je.

— Tu as l'air absente. Lance-t-elle.

— Un peu...

— Stevie ?

J'hoche la tête de haut en bas.

— Ça va aller, dit-elle pour me consoler.

— Je sais, je sais.

Je n'avais aucune envie que l'on me réconforte, je suis trop habituée par ces paroles. Tout ira bien, tout ira bien. Ce sont de belles paroles. Un temps puis on s'en lasse.

J'allume la télé pour me changer les idées mais tous parle d'amour...

— Tu laisses pas le film ?

— Non, ça me rappelle lui...

Elle me sourit en lâchant ;

— Tu l'aimais.

Je secoue la tête. Cette idée et pire que folle. Je souris, cela me faisait du bien de penser positivement de lui.

— Tu peux me le dire, tu sais.

— Oui... Un peu à vrai dire.

— Je le savais.

Elle sourit et me prend dans les bras.

— Tu es vraiment une fille bien Summer.

Quelques heures plus tard, Hailee commence à s'endormir quand un trousseau de clef surgit de derrière la porte. Tiens, Phil à cette heure-ci ? Comment a-t-il eu les clef de l'appartement ? Ah, il avait dû le s trouver poser sur la table et avait dû les emprunter pour la journée au cas où il repasserait et cela n'a pas loupé puisque la porte s'ouvre entièrement et Phil entre, tout souriant. Qu'est-ce qui a bien pu le mettre de si bonne humeur ? Je regarde bien alors. Mais le couloir de l'étage est plongé dans l'obscurité. Je ne discerne rien à part sa joie.

— Me voilà de retour les filles, dit-il les yeux brillants.

— Qu'est-ce qui te rend autant joyeux ? Lui demande-je.

— Regarde, dit-il en fermant la porte.

Il allume la lumière et là mon visage se décompose tout entier... Ce n'est pas vrai, c'est un rêve. Stevie se tient juste devant moi... Le sourire aux lèvres. Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?


Summer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant