Chapitre 29 : Décision

24 8 2
                                    

Je regarde l'heure affichée sur ma montre. Sept heures du matin. Je ne trouve plus le sommeil et ça en est fort désagréable. Je me lève de mon lit et pars me faire de quoi manger. Je n'ai pas dormi à cause de mes pensées encore une fois. Je n'avais pas arrêté de trouver les bonnes paroles à dire dans deux heures... pourtant, je le veux. Il faut que je le dise une bonne fois pour toutes.

Je me prépare rapidement et rejoins ensuite l'Université. Je me rends directement vers le bureau du directeur où j'attends quelques secondes.

— Bonjour. S'adresse un grand homme vêtu d'un costume à moi.

— Bonjour. Je rends un sourire et voilà qu'il me fait entrer dans son bureau. La dernière fois que j'y étais allée cela remonte au début de l'année.

— Que puis-je faire pour vous... hum...

— Summer Jones.

— Oui, que puis-je faire pour vous Summer Jones ?

— J'ai quelques petites questions concernant quelques documents...

— Je t'écoute.

Je lui enchaîne alors mes questions, et sans relevé les yeux, je peux comprendre qu'il reste bouche-bée.

*

En sortant de bureau je range mes papiers dans mon sac. Il ne me restait plus qu'à les remplirs, mais pour cela il fallait déjà que je mette au courant mes parents.

J'allume mon ordinateur une fois bien installée et les appelle en vidéo. Une sonnerie, puis une deuxième et ils décrochent enfin ;

— Bonjour chérie, dit mon père les yeux écarquillés. Il ne s'attendait pas à ce que je les appelle, c'est certains.

— Bonjour Papa, Maman est ici aussi ?

— Bien sûr. Il tourne alors son visage vers la droite et crie le prénom de ma mère qui à son tour lui répond en hurlant qu'elle allait arriver.

— J'espère que ce n'est rien de grave, commence-t-il à s'inquiéter.

Ma mère arrive à cet instant.

— Non rien Papa, j'ai juste besoin de vous.

— Que s'est-il passé Summer ! Ma mère hausse le ton comme si je l'avais fais exprès.

— Laisse-moi le temps de t'expliquer s'il te plaît. On voit que vous écoutez les infos.

Sans attendre je leur dis tout ce qu'il s'est passé, sautant quelques détails bien évidemment.

— Du coup, il faut que vous signez ces papiers que j'ai dans mon sac. Conclue-je.

Mes parents ne savaient plus quoi dire, ni quoi faire.

— Mais qu'est-ce que tu comptes faire alors ?

— J'ai réfléchis et je vous en parlerai de vive voix, je préfère.

— Très bien.

Ma mère se lève de son siège où je n'aperçois maintenant plus que ses jambes.

— Je prends les clefs, dans quelques temps nous serons là.

J'esquisse un petit sourire, j'éteins l'appareil et je range toutes mes affaires, attendant que mes parents m'enlèvent une bonne fois pour toute de cet enfer.

J'entends une voiture se garer dans l'allée. Je marche suivit de mes valises les unes plus lourdes que les autres. J'atteins le parking où ma mère descend de la voiture. Je la rejoins et lui saute dans les bras.

— Je n'en peux plus.

Elle se détache ensuite de mon emprise et m'aide à porter mes valises jusqu'au coffre. J'embrasse mon père puis nous nous dirigeons vers l'établissement ainsi que le hall principal.

Je vois ma mère inspecter les lieux.

— Ca avait l'air si bien d'après les critiques des autres... lache-t-elle.

— Je suis désolée d'être toujours suivit par des menaces, je lui réponds les yeux rivés au sol.

— Ce n'est pas ta faute. Il y a des gens bêtes partout.

Je lui souris. Elle n'a pas tort. Et devenir le punching-ball de quelqu'un n'était pas désigné, c'était eux qui le choisissaient et cela pouvait être tout le monde sans exception.

Une porte s'ouvrit alors, celle du directeur que j'avais vu quelques heures plus tôt.

— Bonjour, dit-il en serrant la main de mes parents.

Nous entrèrent dans le bureau, la décision n'était pas dur à prendre. Elle était le mieux pour moi et pourquoi rester ici alors que j'ai perdu le monde qui m'entourait.

Après le long discours du directeur demandant à mes parents s'ils étaient sûrs de vouloir m'enlever de son établissement nous sortons enfin.

Je me dirige vers la voiture. Une fois entrer je souffle un énorme coup. Mon père enclenche la voiture, fait un demi-tour et part vers la route qui nous ramène chez nous. J'observe une dernière fois la devanture de l'Université. J'avais rencontré Stevie et Phil et c'est tous ce que m'avait apporté de bien ce changement d'établissement. Passer d'un enfer à un autre ne change pas trop. Dire qu'à un moment je croyais que c'était une bonne école.

Plus jamais je ne voudrais entendre parler d'université. Les études m'avaient faites souffrir assez comme ça.

Je me revois encore dans ce studio où je partageais ma chambre avec une hypocrite. La plage où avait été frappé Phil. La brasserie où j'ai appris que le père de Stevie avait rendu les clefs. Aujourd'hui c'était mon tour aussi. Rendre les clefs, m 'éloigner d'ici pour mieux m'envoler. Essayer d'effacer ce passé qui m'avait propulsé plus bas que terre pour pouvoir mieux sauter et retrouver le bonheur que je connaissais plus petite.

— Merci, je dis une fois engagé sur l'autoroute.

— Merci pourquoi, demande mon père.

— Merci d'être venu si vite. Une fois de plus et je n'aurais plus tenu.

Une larme roula sur ma joue. L'accumulation de choses non dites se verse par l'émotion.

— J'ai de la chance de vous avoir.

Je pose ma tête contre la fenêtre et observe le ciel.

— J'espère que de là-haut tu me vois et tu souris... chuchote-je.

Je ferme alors mes yeux jusqu'au retour. Quand je serai chez moi, je pourrai me dire que même si je n'ai pas réussi à cesser le harcèlement, j'aurai au moins pu le faire savoir dans cet établissement et qu'ils feront par la suite plus de choses pour les nouveaux arrivants peut-être eux aussi victimes de cela, n'est-ce pas... ?

Summer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant