Chapitre 23 : Où suis-je ?

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J'observe Stevie marcher vers la petite cabane en bois. Il s'arrête alors devant l'un de l'Université, sûrement celui avec qui il a eu des problèmes avant. Je me demande bien ce qu'il est en train de lui raconter. Ça me rends malade de le savoir partit seul.

— Tu aurais pu l'accompagner, dis-je à Phil en rompant le silence.

— Tu as bien vu qu'il ne voulait pas. Il veut régler ses histoires seul tout en sauvant Hailee.

— Si elle y est surtout.

Il tourne sa tête vers moi.

— Pourquoi elle n'y serait pas ?

Je me retourne à mon tour vers lui.

— Ils peuvent très bien nous induire en erreur, non ? On peut s'attendre à tout avec eux.

— Et dans quel intérêt, dans quel but ?

— S'ils veulent quelque chose, ils l'auront par le biais de ce qu'ils manigances. Dis-je les yeux toujours rivés sur la scène en face de moi.

— J'aurais aimé le suivre Summer.

— Moi aussi, dis-je en laissant rouler mes larmes sur mes joues. Je ne pouvais plus les laisser se cacher.

— Il va y arriver, il sait ce qu'il fait, dit-il en me prenant la main.

— Je le sais, mais on ne sait pas ce qu'il peut arriver avec eux... on n'en sait tellement rien.

Il me fait signe de m'asseoir sur le rocher qui se trouve derrière nous. Je m'assieds et place mes mains sur mon visage.

— Quelle putain de vie, souffle-je.

— Mais tout va cesser, c'est peut-être les dernières choses que l'on puisse faire pour les arrêter.

— J'aimerai, mais malheureusement pour nous, ça durera toute la vie. Ça suivra toutes les futurs générations, les nouveaux siècles... et ça ne mourra jamais. Les seuls qui mourront seront ceux qui l'auront subit, ceux qui auront été poussés au suicide... ceux qui en avaient marre de se battre contre le vent, ceux qui avaient peur d'en parler ; tout simplement des personnes sans défense à qui on s'en prend sans aucune raison valable, et ces personnes ; celles qui font ces horreurs s'en sortiront toujours, c'est toujours comme ça. Les mauvais l'emportent. Et nous...

— Et nous on va se battre pour que ça cesse, finit-il en me rejoignant sur le petit rocher qui nous sert de siège.

— On peut y aller ! M'écris-je. Je ne supporte pas l'idée de rester derrière des arbres, assis sur un rocher pendant qu'il fait tout.

— Il le veut, laisse-le.

Je soupire un énorme coup. S'il savait ce que cela me faisait...

*

Des bruits provenant de la cabane surgissent alors que jusqu'à maintenant tout était d'un calme à en glacer le sang. Des cris, des pleurs. Qu'est-ce qu'il peut bien se passer ? Je me lève du rocher et m'apprête à courir lorsque la main de Phil m'en empêche.

— Tu ne peux pas m'empêcher d'y aller ! Dis-je en pleurant d'énervement.

— Je vais y aller, reste-là.

Il s'éloigne en courant vers la cabane, j'en ai marre que l'on m'oblige à rester ici, figé, sans aider qui que ce soit.

Je l'observe courir jusqu'à la cabane où je ne le vois maintenant plus. Je vais y aller aussi ! Je regarde de gauche à droite. Rien. J'observe le sol, juste des feuilles mortes le recouvrant. Aucun bout de bois que je pourrai écraser. Je m'élance peu à peu et à petit pas. Je ne veux pas me faire repérer. Je regarde quand même dans les parages, et j'avance jusqu'à la cabane. Des bruits de pas ressortent de derrière moi juste à cet instant. Merde. Je cours me cacher derrière un buisson à la gauche de la cabane. Deux gars portant quelqu'un entre leur bras le jette dans la cabane inondée de lumière. Qu'est-ce qu'il peut bien avoir dedans ? Et où est Phil ? Lorsqu'il s'éloigne de cet endroit perdu, je m'avance vers la cabane. Juste à cet instant une main me prend le bras et me lance vers les buissons.

Summer Où les histoires vivent. Découvrez maintenant