Lost Goddess - Tome 1

Chapitre 18 : Billie

Nous sommes entrés dans ce fameux musée du Temps et je peux dire que c'est sacrément ennuyant. Au moment où nous avons passé le seuil de la porte, mes paupières se sont alourdies et mes mouvements étaient beaucoup plus lents que la normale. J'ai jeté un coup d'œil à mes compagnons et eux aussi avaient l'impression d'être dans l'espace. J'ai toujours rêvé d'être dans l'espace et d'observer les étoiles et l'univers entier de mes propres yeux et non pas par les soi-disant témoignages des astronautes et scientifiques aérospatiaux. C'est ironique puisque d'après Lorca, ma mère est également la déesse de la Lune et a une certaine influence sur l'espace. Bien qu'elle soit une déesse mineure, elle est certainement l'une des plus puissantes d'entre eux et j'ai hérité de quelques unes de ses capacités. Depuis que j'ai été revendiqué, beaucoup de choses me sont plus logiques désormais, comme le fait que je peux déplacer les objets par la pensée – la télékinésie – après une certaine concentration. Quand j'étais enfant, il arrivait que des tasses, des meubles bougent sans arrêt lorsque je ressentais une émotion assez puissante – de la colère, de la tristesse, de la joie. J'ai toujours cru qu'il s'agissait de tremblements de terre mineurs. Mes camarades me soupçonnaient d'être une extra-terrestre car chaque séisme était provoqué lorsque j'étais présente. Ils n'avaient pas tord. Mais le pire était dans l'une de mes familles d'accueil, quand des enfants m'appelaient ''Carrie''. Je hais les familles d'accueil qui te donnent de l'espoir, un foyer pour rien. Je me suis souvent demandée comment serait ma vie si mon père avait été encore vivant à l'heure qu'il est. Sa disparition m'a forgée mais j'en veux particulièrement à ma mère, elle aurait pu empêcher tout ça et les rêves que m'a montré Lys m'intriguent encore plus. Pourquoi aurait-il peint un tableau à propos de mon père ? Je dois rentrer vivante de cette quête pour le retrouver à la Colonie. Je dois trouver des réponses.
Autre chose qu'il m'a indiqué est que je peux projeter mon esprit autre part – la Projection Astrale. Je me demande jusqu'où je peux aller. Je dois m'entraîner d'abord, ça me prendrait trop d'énergie pour que j'essaye durant la quête. Je dois économiser mes forces. J'espère découvrir d'autres pouvoirs car c'est tellement enrichissant d'en avoir. Je ne l'ai jamais caché, j'aime le pouvoir et à la colonie, je ferais le nécessaire pour m'entraîner.
La voix grave de Jake me coupa dans mes pensées :

- Faites attention, j'ai un mauvais pressentiment.

- Moi aussi, renchérit Freya. C'est... trop calme.

- C'est un musée, rappelais-je. C'est le but.

J'ai pivoté la tête en direction du musée et tout était relativement calme. Mais le plus étrange était qu'il y avait très peu de monde pour une journée Portes Ouvertes. 

- On doit chercher du sang où exactement ? demandais-je. Il n'y a que des horloges !

- On est trop exposés ici et il y a des vigiles partout, on ne peut pas fouiller dans les œuvres. On devrait revenir cette nuit pour être tranquilles, suggéra Lorca.

- Non ! On n'a pas le temps, on doit agir vite, rétorqua Freya. Billie, tu peux pas refaire le coup de la Brume ?

- De quoi tu parles ?

- Ah mais oui, je suis bête ! s'exclama Lorca. Tu es la fille d'Hécate, tu peux contrôler la Brume et même voir à travers mieux que nous, les demi-dieux.

J'ai arqué un sourcil. Un nouveau pouvoir s'ajoute à la liste...
- Tu veux dire qu'elle peut voir les monstres qui sont déguisés en humains ? questionna Jake. Comme les créatures électriques de la Grotte d'Ixion ?

- Oui, c'est ça. Sonde la pièce, Billie, m'ordonna calmement Lorca. Ou trouve quelque chose d'étrange ou illogique.

Je me suis exécutée et j'ai tourné la tête de droite à gauche en tournant plusieurs fois sur moi-même pour décrypter un à un les visiteurs. Mon regard s'est posé sur une vieille femme à la peau ridée qui tenait quelque chose de lourd dans son sac. Elle s'est assise sur un tabouret avant d'ouvrir son sac. J'ai constaté qu'il s'agissait simplement d'un chiot au pelage blond platine qu'elle cachait. Je n'ai rien vu d'inhabituel.