Lost Goddess - Tome 1

Chapitre 20 : Jake

Je commençais réellement à avoir le mal de l'air, on a fait que voyager par voie aérienne me rend malade. Le coup de fouet de la démone Campé m'a procuré une telle douleur que j'ai une grande marque rouge sur mon torse et que mon T-Shirt a été déchiré par l'impact. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que Zeus a quand même envoyé un aigle à Freya alors que mon père ne m'a jamais encore contacté. J'ai tellement de questions à lui poser en espérant qu'il y réponde. Même un signe me suffirait. Le dos de cet aigle était relativement grand, et à ce que j'ai compris, il pouvait augmenter ou diminuer sa taille à volonté. Freya semblait le comprendre et communiquer avec lui, comme Billie avec le corbeau. Notre poids sur son dos ne lui posait aucun problème et allait très vite.

- Je suis surprise que ton père ait répondu à ta prière, fit Lorca. C'est très rare, tu sais.

- Je suis moi-même étonnée, répondit Freya. J'avais l'intuition qu'il le ferait.

- On aurait pu mourir s'il t'avait ignoré, rappelais-je.

- Tout de même c'est positif, remarqua Billie. On a récupéré la première relique en moins de 3 heures et on doit simplement retrouver l'autre pour pouvoir enfin sauver Aphrodite.

- On a eu de la chance qu'Héra nous aide, maintenant pour l'autre, on doit se débrouiller.

- Où sommes-nous d'ailleurs, demanda Lorca à Freya. Ton aigle a une idée ?

L'aigle beugla alors et Freya traduit aisément.

- Il dit qu'il l'ignore et que son nom est Caucase, pas l'aigle. Il fait partie de l'armée de Zeus.

- Caucase ? Drôle de nom, ai-je dit.

- Mon père l'a baptisé comme ça car c'est ce même aigle qui a dévoré le fois de Prométhée il y a plus de milliers de siècles. Il a la capacité de modifier sa taille à volonté. Pratique !

On a tous ouvert grands les yeux, étonné par l'histoire de cet aigle. Il est plus âgé que n'importe quel animal et c'est une arme redoutable qui a torturé un Titan pendant plusieurs siècles. Si je me rappelle mes cours de grec, Prométhée était le Titan qui avait volé et donné le feu sacré aux hommes et qui a subi la colère de Zeus pour cet affront. Il a été enchaîné à une montagne et Zeus envoyait Caucase lui dévorer le foie qui régénérait chaque matin. La torture de Prométhée était infinie, sa punition aussi.

- Pourquoi Caucase alors ?

- C'est le nom de la montagne où était retenu Prométhée. Le Mont Caucase.

Freya fouilla dans son sac à dos et en sortit quelques graines qui nous restaient d'Atlanta. Elle enfila dans le bec de l'aigle en lui caressant le bec.

- Où est-ce qu'on va, au juste ? questionna Billie. On n'a aucune destination.

Aucun de nous répondit jusqu'au moment où ma blessure se mit à saigner et a inondé mon T-Shirt de sang. Lorca s'empressa de saisir des compresses imbibées de nectar qu'elle plaqua contre la plaie. J'hurlais de douleur face au picotement du nectar à ma blessure.

- On devrait se poser pendant une heure pour faire le plein et soigner Jake, proposa Lorca.

Freya et Billie acquiescèrent et la jolie blonde murmura à Caucase de se poser dans la ville la plus proche. Lorca s'occupait toujours de ma blessure et tentait de boucher l'écoulement abondant du sang, tout en me faisant manger des morceaux d'ambroisies avec des copeaux de pommes séchées. L'aigle fonçait doucement vers le bas et le contact du vent adoucit peu à peu ma douleur. Il a volé entre quelques buildings et je me demandais si les mortels voyaient 4 adolescents sur le dos d'un aigle. La ville où on a atterri était relativement petite, avec quelques immeubles de trois à cinq mètres et beaucoup de patelins pour une classe sociale moyenne. Ni trop pauvres ni trop bourgeoises. Billie et Lorca sont allés en mission de reconnaissance, en visualisant les maisons libres et les voisins. Elles ont repéré une petite maison appartenant à la famille ''Hardley'' et la fille d'Hécate a réussi à déjouer le système de sécurité et à nous faire entrer sans la moindre preuve d'effraction. Freya a renvoyé l'aigle en le remerciant et à nouveau prier son père sur le palier de la porte. Lorca m'a aidé à m'installer dans le sofa en faisant attention à mettre une bâche en plastique qu'elle a trouvé dans une cabane dans le jardin pour ne pas le tâcher dans mon sang. Elle a également réussi à se procurer une boîte à pharmacie et prend soin de moi comme je l'ai fait lorsque c'était à elle. Freya est sorti de la cuisine en ramenant quelques plats que j'ai dévorés rapidement. Avec un peu d'alcool et de nouveaux bandages, je me sentais mieux. Cependant, l'attitude de Lorca me faisait penser à ma mère lorsqu'elle me soignait quand j'étais blessé. Elle avait le même sourire bienveillant. J'ai réalisé que je ne l'avais pas parlé depuis que la rentrée et mon arrivée à la colonie, je n'y avais même pas pensé !