Épilogue

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Logan


J'avais entendu parlé de l'amour avec un grand "A" maintes et maintes fois. Des jeunes au bord du précipice qui y trouvaient refuge ou bien même des grabataires qui ne cessaient d'y creuser leur routine.

L'Amour est universel. Le même sentiment, cette même sensation de bonheur intense et euphorique. Cette boule au ventre qui vous inonde le cœur constamment. C'était trop beau pour que je puisse y croire.

Jusqu'à aujourd'hui.

J'ai toujours pensé que ma vie terminerait comme un banal compte de fée: "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.". Ça aurait pu: une vie banale, une femme banale qui me bercerait d'illusion de l'Amour, des enfants qui ne sortiraient pas des sentiers battus mais dont je serais toutefois très fier.

Ça aurait pu, c'est vrai. Mais tout ne s'est pas exactement passé comme prévu. Une femme que j'aime d'un amour puissant, bon à me tordre les tripes. Ses allures de tigresse, sa voix mélodieuse qui n'arrêtera sûrement jamais de me faire fantasmer. Un caractère si dément que aujourd'hui ne ressemble pas à hier et encore moins à demain.

J'étais au moins fixé sur une chose: ma vie n'était pas encore tracée, et elle ne le sera probablement jamais.

Ces mots, je les ai écrits il y a de ça deux bons mois. Plongé dans les méandres de l'amour et la passion qui broyait mon esprit tout entier dès qu'Alex passait les portes de l'appartement avec son petit ventre devenu tout rond au fil de ces neufs derniers mois. Pourtant, jamais je ne me serais douté que j'étais aussi proche de la vérité. Ni aujourd'hui, ni demain ne ressemblerait jamais à hier.

Aujourd'hui, assis sur cette chaise de jardin, sur ce balcon devenu miteux, une clope à la bouche, je ressassais sans cesse les évènements. Les braillements de notre petite Zoé me rappelaient instantanément à l'ordre. Je ne pouvais pas plonger, pour elle, pour elles.

Sa peau douce de nouveau né caressait la mienne et son souffle léger cognait contre mon torse. Lentement, je m'assieds sur le canapé du salon, ses pleures enfin stoppés, je l'observais. Ses petits yeux en amande qui ressemblent tant à ceux de sa mère. Ses petits doigts serraient fort mon auriculaire tandis que je lui souriais tristement. 

Alex...

Les larmes avaient fini par sortir... Zoé... Pardonne-moi.


Il était une heure du matin, Alex dormait à mes côtés. Son souffle paisible contre la peau de ma nuque m'apaisait, pourtant, les bras de Morphée étaient bien loin de moi. J'angoissais. J'avais peur autant que j'avais été heureux à l'annonce de ce petit bout de vie, à Alex et moi.

Je me retournais sans arrêt, mon matelas devenu une sorte de béton inconfortable. Le visage d'Alex, encore un peu crispé par la douleur me faisait face. Ses lèvres pulpeuses légèrement entre-ouvertes, cet espèce d'appel à la luxure, me rendait dingue. Et si Alex n'avait pas pris autant de temps à s'endormir à cause de ses maux d'estomac, je lui aurais bien sauter dessus.

Les abominables nausées qui avaient ravagé Alex les trois premiers mois de grossesses s'étaient apaisées, certes, mais n'avaient pas complètement disparu. Elle a, pendant trois mois, perdu énormément de poids et hormis son petit ventre, rien n'aurait pu montrer qu'elle était réellement enceinte.

La gynéco nous répétait que, pour certaines femmes, les grossesses étaient plus douloureuses, que c'était à surveiller mais que cela n'impliquait rien de réellement grave. Dès lors, Alex et moi avions cessé de paniquer, même si son état se dégradait à petit feu.

Be there (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant